Infrabel développe un train à eau chaude pour désherber les voies ferroviaires
Afin de réduire son utilisation d’herbicides, Infrabel a développé un train à eau chaude pouvant suffisamment ralentir la croissance de la végétation. Encore en phase de test, ce train est actuellement sur les rails de l’Est de la Belgique.
La Suisse a été la première à tester un train conçu pour éliminer la végétation à l’aide d’eau chaude. Infrabel s’est inspiré de ce prototype et a développé sa propre technologie. Le train eau chaude made in Belgium, qui termine sa deuxième saison de tests après quelques essais limités à l’automne dernier, est long de 180m. Il se compose de 2 locomotives encadrant 5 wagons. Trois d’entre eux sont des citernes qui contiennent 3 x 50.000 litres d’eau portée à 90°C. Sur les 2 autres wagons, on trouve le dispositif de chauffe, un groupe électrogène et des ordinateurs qui pilotent le système de déversement.
Dans sa configuration actuelle, le « train H2O » circule à une vitesse de 20km/h, suffisante pour ne pas gêner le trafic des trains. A raison de 3 à 6m³/km d’eau chaude déversés, il est à même de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour. Dans certaines zones, notamment celles ou la biodiversité est particulièrement riche aux abords des voies, il n’asperge que le ballast - le tapis de cailloux que l’on trouve sous les rails et qui fait office d’amortisseur. A raison de 3 à 4 passages par an, (contre 2 lorsque l’on emploie des herbicides) l’usage d’eau chaude pourrait suffisamment ralentir la croissance de la végétation.
Ces premiers tests seront prolongés dans les 2 à 3 prochaines années, principalement sur une partie de l’axe Anvers-frontière allemande. Dans le futur, l’eau sera chauffée à l’aide de pellets ou d’une pompe à chaleur, avant le départ du train. Un dispositif informatique de détection de la végétation, recourant à l’intelligence artificielle, actionnera les pompes de façon autonome afin de réduire les quantités d’eau utilisées.