Quel rôle jouera la durabilité pour les entreprises en 2024 ?
Nous sommes entrés dans une ère de transformation, celle où la responsabilité environnementale n’est plus un choix mais une obligation. Si je devais prédire de quelle nature sera l’impact du développement durable sur les entreprises au cours de cette nouvelle année, j’en arriverais aux constats suivants.
Les sempiternelles tracasseries liées au reporting de durabilité de l’UE
À la mi-2023, pas moins de 89% des grandes entreprises n’étaient pas encore prêtes pour le reporting de durabilité imposé par l’Europe. C’est dire l’urgence et le degré de difficulté de la tâche qui nous attend. Selon toute vraisemblance, l’UE devrait continuer à élaborer des normes spécifiques à chaque secteur, introduire des normes pour les PME et fixer des normes pour les entreprises extérieures à l’UE. En même temps, l’UE pourrait tenir compte du feedback des entreprises affichant les meilleurs scores ESG et ajuster les exigences de reporting à l’objectif visé et aux priorités absolues.
L’appel des travailleurs en faveur d’une entreprise durable
Les entreprises sont également confrontées à un défi de durabilité dans leurs propres rangs. Notre étude montre que les entreprises durabilisent leurs activités pour de nombreux motifs différents, au-delà de la hausse des prix et de leur sensibilité au développement durable. L’année dernière, 24% des entreprises citaient déjà l’attraction et la fidélisation des travailleurs et nouveaux talents comme moteur de durabilité, mais je m’attends à voir ce pourcentage augmenter fortement.
La gestion de l’efficacité énergétique à l’heure de la congestion des réseaux
Un nombre croissant d’entreprises tentent de se décarboniser grâce à la numérisation et à l’électrification. Cette tendance aura pour effet de voir la demande totale dépasser la capacité actuelle du réseau électrique. Pour relever ce défi, nous pouvons nous attendre à différentes solutions en 2024, comme les micro-réseaux, c’est-à-dire une décentralisation du réseau électrique pour aider les clients à fonctionner de manière indépendante et augmenter la résilience et l’efficacité des systèmes électriques. Ce système sera associé à des sources locales d’énergies renouvelables et au stockage de batteries. Nous assisterons également à une accélération des programmes « offre et demande » qui encouragent les entreprises et les consommateurs à réduire leur consommation d’électricité durant les heures de pointe afin de maintenir la charge du réseau en équilibre. D’autre part, les gestionnaires de réseaux de distribution accéléreront la modernisation et l’extension des réseaux ainsi que l’utilisation des technologies de réseaux intelligents.
Les bonnes pratiques en matière de gestion des émissions du scope 3
Les entreprises recherchent de plus en plus le meilleur moyen d’identifier et d’influencer positivement leurs émissions du scope 3. Schneider Electric a mis en œuvre différentes bonnes pratiques pour la gestion de son scope 3. Nous disposons par exemple d’un modèle collaboratif visant à impliquer et aider activement les 1.000 principaux fournisseurs dans leur démarche de développement durable. À plus long terme, on peut s’attendre à une vague de technologies innovantes, comme les systèmes de gestion de l’énergie pilotés par l’IA. Nous pourrions ainsi déboucher sur un scénario dans lequel l’éco-efficacité serait non seulement avantageuse, mais se développerait jusqu’au cœur de la réussite économique.
David Orgaz
Président du cluster Benelux de Schneider Electric