Les prix stratosphériques de l'immobilier calent les jeunes chez papa-maman
Les résultats de l'étude que vient de réaliser Crelan sont sans appel : en raison du niveau très élevé des prix de l'immobilier, les jeunes préfèrent rester chez leurs parents en attendant de pouvoir acheter leur propre maison. La pression exercée sur le marché de la location, cette formule est par ailleurs à leurs yeux la meilleure manière de jeter de l'argent par les fenêtres. Raison pour laquelle ils se détournent de cette solution.
La hausse des prix de l'immobilier a des conséquences importantes en termes d'organisation de la vie de famille. Au lieu de quitter le nid familial à un âge "normal", les jeunes préfèrent désormais rester chez leurs parents jusqu'à ce qu'ils aient rassemblé suffisamment de fonds pour acquérir leur propre habitation. A leurs yeux, la location n'est pas une solution dans la mesure où elle les amène à payer pour un logement à fonds perdus. Ainsi, pas moins de deux jeunes sur trois âgés de 20 à 35 ans vivaient chez leurs parents jusqu'à l'achat de leur premier logement, contre moins de la moitié en 2017. En revanche, l'âge d'acquisition du premier bien par les jeunes ne semble pas bouger de manière significative. Selon l'étude que Crélan y a consacrée, c'est en effet en moyenne vers l'âge de 26 ans que les jeunes se lancent dans l'acquisition de leur propre logement. A cet égard, le chiffre reste identique à celui qui avait été relevé en 2017.
Chez Crelan, Caroline Beauvois estime que la hausse des prix immobiliers oblige de plus en plus souvent les jeunes à faire preuve de plus de créativité par rapport à leur gestion financière : "Nous constatons que les prêts sont désormais principalement contractés sur 25 ans, alors qu'autrefois, la norme était de 20 ans. Pour les investissements écologiques, la durée du prêt peut même s'étendre à 30 ans. Rester chez les parents est devenu une option logique pour beaucoup afin d'épargner suffisamment. Ainsi, ils évitent l'étape coûteuse de la location, car la combinaison des loyers élevés et de l’épargne pour un achat immobilier est difficilement réalisable pour de nombreux jeunes". Autre constat intéressant établi par Crelan: près de quatre acheteurs sur dix ont besoin d'une aide financière pour acheter un logement. Chez les jeunes (20-35 ans), ce chiffre est même encore plus élevé puisque six jeunes sur dix déclarent recevoir un soutien financier de leurs parents ou d'autres membres de leur famille.