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Vision

«Le secteur de la construction a gagné en flexibilité l’année dernière»

Chaque semaine, La Chronique donne la parole à un(e) CEO ou dirigeant(e) actif/ve dans le secteur belge de la construction au sens large. Cette semaine, c’est au tour de Bill Olivier, de la société Loxam, de répondre à nos cinq questions

Bill Olivier Loxam
Loxam

Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur le secteur de la construction ? 

L’aspect sécurité est désormais encore plus important qu’avant dans le secteur de la construction. La sécurité a clairement revêtu un sens plus large. Outre les accidents physiques, nous sommes désormais attentifs au risque de contamination et donc à l’hygiène sur chantier. Les conditions d’hygiène et sanitaires sur les chantiers se sont considérablement améliorées l’année dernière, comme en témoigne la forte augmentation du nombre de modules commandés pour les abris de chantier et les espaces sanitaires. C’est évidemment une bonne chose.
Le secteur de la construction a également énormément gagné en flexibilité, l’année dernière. En partie par nécessité, car il régnait une sérieuse incertitude quant aux projets à long terme. Mais les entreprises de construction ont aussi découvert les gros avantages de la location flexible et de l’arrêt de machines.

Comment le groupe Loxam a-t-il évolué, au cours de l’année écoulée ?

La crise du coronavirus nous a obligés à repenser et à adapter bon nombre de processus et de procédures, notamment nos contacts avec les clients et la remise de notre matériel de location. En plus d’accélérer notre digitalisation, ces ajustements ont également rendu notre entreprise beaucoup plus agile.
En début d’année, nous avons également fusionné avec DK Rental, le spécialiste de tous les travaux en hauteur. Cette fusion est venue étendre notre expertise dans le secteur industriel. 

Quelles sont, selon vous, les principales menaces qui pèseront sur le secteur de la construction dans les années à venir ?

Il est difficile de prédire l’évolution que connaîtra l’économie dans un avenir proche. Depuis un an et demi, des budgets considérables ont été alloués aux soins de santé et aux mesures de soutien pour lutter contre le chômage. Les gouvernements ont contracté d’énormes dettes dans ce cadre. La question est maintenant de savoir comment ils vont les éponger et comment ils vont relancer l’économie : comme avant, en stimulant les secteurs traditionnels à grand renfort d’investissements gouvernementaux dans les infrastructures et autres ? Ou privilégieront-ils le secteur tertiaire ? Cette dernière option serait évidemment une moins bonne nouvelle pour le secteur de la construction.
À court terme, nous notons une augmentation des problèmes au niveau des délais de livraison. Les usines ont été mises à l’arrêt, certaines matières premières se raréfient, les procédures de démarrage ont dû être effectuées différemment et ont donc pris du retard... 
Les machines que nous commandons proviennent souvent de l’étranger. Nous constatons que les délais de livraison ont considérablement augmenté, tant pour les pièces que pour les nouvelles machines. 

Quel impact ces problèmes d’approvisionnement auront-ils sur le secteur de la construction ?

Je viens moi-même du secteur automobile. Il est passé en très peu de temps d’un véritable marché push, où les usines automobiles tournaient à plein régime et où les concessionnaires devaient essayer d’écouler toutes ces voitures, à un marché de la demande, sans excédents de stock et avec de longs délais de livraison. Je m’attends au même genre d’évolution dans le secteur de la construction de machines, ce qui aura bien sûr un impact sur le secteur de la construction en termes de projets d’investissement et de disponibilité des machines. 

D’après vous, quelle technologie connaîtra prochainement un essor dans le secteur de la construction ?

Le passage à la conduite électrique, et donc aux machines électriques ou hybrides, s’accélère fortement. La prise de conscience écologique et l’impact des partis politiques écologiques dans les administrations communales et provinciales ont fortement augmenté. Ces partis vont de plus en plus influencer la politique et la réglementation, ce qui aura des conséquences sur les normes en matière de bruit et d’émissions, l’utilisation de machines hybrides, etc. La demande de technologies plus écologiques va fortement augmenter à court terme. Mais les entreprises de construction ne vont pas être en mesure de changer ou d’investir aussi rapidement. Je m’attends donc à ce qu’elles se tournent vers le secteur de la location pour rendre leur parc de machines plus écologique. Le groupe Loxam met déjà l’accent sur le développement durable avec son programme Loxam Green. Dans le cadre de ce programme, le groupe investit massivement dans les machines électriques, mais aussi dans l’instauration de la neutralité carbone aux sièges et dans les agences. Loxam Belgique s’emploie à accélérer l’écologisation de son parc de machines. 
 
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