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Vision

«La Proptech peut totalement modifier notre vision de l’habitat»

Colin Sewalt (dirigeant de Vooruitzicht, promoteur immobilier en Flandre) nous parle de la Proptech, de la problématique de l'azote qui représente un danger potentiel pour l'économie ou encore de l'importance de réfléchir jour après jour sur la manière dont les gens imaginent leur habitat de demain.

Colin Sewalt Vooruitzicht
Vooruitzicht

1. Intelligence artificielle, réalité virtuelle, énergie issue de l’hydrogène, drones, big data, impression 3D, … Quelle est, selon vous, la nouvelle technologie qui impactera le plus votre activité dans les années à venir ?

Plusieurs études démontrent que le secteur international du bâtiment a encore un bel avenir technologique devant lui. Aujourd’hui, de nombreux projets accusent du retard faute d’innovation. Ce sont surtout les initiatives de proptech, visant à réunir davantage de données sur les habitants/riverains et les agents immobiliers, qui vont accomplir des pas de géants. La multiplication incessante des données du marché sur les prix, les transactions, les souhaits résidentiels, l’énergie et le comportement du consommateur, ont donc encore un beau potentiel à nous offrir. Toutes ces informations permettent aux professionnels de l’immobilier d’acquérir les connaissances adéquates pour augmenter la pertinence de leurs projets. Elles nous permettent également de développer de l’immobilier toujours plus adapté aux souhaits et aux besoins de la génération suivante. Nous pensons que cette tendance peut totalement modifier notre façon de concevoir la vie et l’habitat en Belgique. 

2. Quel métier de la construction les jeunes filles et garçons d’aujourd’hui doivent-ils choisir à l’école pour s’assurer une carrière intéressante et bien rémunérée dans le secteur : coffreur, menuiserie, sanitaires, … ou plutôt programmateur ? Et pourquoi ?

J’ai longuement réfléchi à cette question au cours de cette année scolaire. Mon propre fils est en passe de choisir une orientation d’études et donc, indirectement, le métier qu’il voudra exercer plus tard. Depuis un an, il marque une nette préférence pour l’architecture. Je pencherais plutôt pour la formation Built Environment à la Hogeschool d’Amsterdam. On y apprend à aménager les bâtiments, les territoires et les infrastructures telles que routes, ponts et digues, de manière à en optimiser l’usage. La première année propose un large éventail de matières dans lesquelles les étudiants cherchent leur passion. Cette approche stimule la motivation intrinsèque, qui reste selon moi l’un des facteurs les plus décisifs. Si au bout d’un an il restait malgré tout fidèle à son idée d’architecture, il aura en tout cas mûrement pesé son choix.
 

3.    Que vous a appris la pandémie au sujet de votre entreprise (et dont vous n’aviez pas conscience auparavant) ?

La crise du coronavirus nous a donné deux grandes leçons. D’une part, la pandémie nous a fait prendre conscience de la vulnérabilité de l’être humain. Avant mars 2020, nous vivions dans une sorte de sécurité factice, mais depuis l’an dernier, nous avons tous le nez plongé dans la réalité. Quantité d’entreprises ont été contraintes de se réinventer. Chez nous, on appelle ça «le développement d’un deuxième moteur». 
Le second aspect qui m’a frappé, c’est que nos collaborateurs, et surtout les collègues, sont devenus beaucoup plus disciplinés et flexibles. C’est une évolution évidemment très positive. En tant que développeur de projets, on a beau imaginer tout ce qu’on veut, si les collègues ne vous suivent pas dans l’aventure, vous n’irez pas bien loin. Nous sommes donc particulièrement fiers de nos collaborateurs et de la manière dont ils ont tout géré.

4.    Quelle est, selon vous, la plus grande menace qui pèse sur votre entreprise/secteur ? (concurrence étrangère, pénurie de personnel qualifié, charges salariales, … ?) Et pourquoi ?

La problématique de l’azote, qui vient de refaire surface en Belgique aussi, peut être lourde de conséquences. Les Pays-Bas ont même instauré une suspension totale de l’octroi de permis. Cela change non seulement la donne pour les entreprises de construction et les promoteurs immobiliers, mais aussi pour les agriculteurs et les entreprises qui envisagent de s’étendre, par exemple. Mal gérée, la problématique de l’azote représenterait un danger économique potentiel qui risquerait de frapper durement plusieurs secteurs. Heureusement, il y a des initiatives prometteuses, comme l’Approche programmatique de l’azote (Programmatorische Aanpak van Stikstof, PAS), qui devraient nous  épargner ce genre de scénarios catastrophes.

5.    Allons-nous continuer à construire pour l’éternité, ou les bâtiments se verront-ils bientôt attribuer une date de péremption ? Et pourquoi ?

Offrir aux gens un nid douillet exige de plus en plus de flexibilité car les souhaits résidentiels évoluent constamment. Pensons à l’importance croissante, et plus criante aujourd’hui que jamais, d’un lieu de vie calme pour télétravailler. Nous y voyons un défi et tentons de le relever en nous appuyant sur nos valeurs de base : l’innovation et la durabilité. Si l’on s’interroge jour après jour sur la manière dont les gens voudront vivre et habiter dans le futur, les projets n’auront pas de date de péremption. Nous nous efforçons d’ailleurs d’ancrer autant que possible cette méthode de travail innovante au sein de l’organisation. 
 
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