Baisse de 0,3 % dans le secteur de la construction belge en 2023
En 2023, le secteur de la construction s’est inscrit dans une tendance baissière de 0,3 %. Une situation qui a amené Embuild à analyser les facteurs susceptibles d’expliquer cette évolution défavorable.
Les perspectives du secteur de la construction belge se montrent plus modérées que prévu. Alors que la fédération de la construction espérait une stabilisation après une année 2022 qui avait quelque peu repris des couleurs, les estimations d'Embuild indiquent une baisse de 0,3 % pour cette année. Cette situation est en grande partie attribuée à des facteurs tels que la construction de nouveaux logements enregistrant une chute notable de 8 % et aux résultats peu encourageants enregistrés dans la construction de bâtiments non résidentiels, avec une baisse de 3,3 %. Des baisses que les activités de rénovation de logements (+2,4 %), de bâtiments (+1,6 %) et que les travaux d'infrastructure (+4,7 %) ont fort heureusement permis de compenser.
Embuild souligne une amélioration de la confiance des consommateurs malgré un contexte finalement peu positif marqué par les tensions géopolitiques et par la crise énergétique. L’effet de leur optimisme est toutefois contrecarré par la hausse sensible du prix des matériaux de construction et par des taux hypothécaires qui posent de sérieux problèmes. La construction de nouveaux logements s’en trouve particulièrement touchée, avec une prévision de recul de 8,5 % cette année.
En revanche, la rénovation des logements connaît un rebond avec une croissance de 2,4 % en 2023, stimulée -et c’est là l’effet paradoxal de la situation- par la crise énergétique. En 2022, sous l’effet de l’explosion des coûts de l’énergie, les prêts pour les rénovations énergétiques ont doublé. La rénovation des bâtiments non résidentiels affiche également une légère amélioration cette année, avec une croissance attendue de 1,6 %. Pourtant, la construction de nouveaux bâtiments non résidentiels continue de souffrir (-3,3 %), conséquence des changements dans les modèles de travail et de consommation induits par la crise du coronavirus. Le secteur des travaux d'infrastructure se maintient bien, avec une croissance de 4,7 % attribuable aux élections locales à venir en 2024. Cependant, une baisse de 2,6 % est prévue pour 2025, soulignant l'impact des cycles électoraux sur ce secteur.
Face à ces montagnes russes, Embuild, appelle à des mesures pour soutenir l'industrie. A ses yeux, le secteur de la construction reste essentiel si l’on veut concrétiser le vaste chantier de la transition énergétique et si l’on veut tendre vers les objectifs climatiques, mais pour y parvenir, il semble important d’y accorder l’attention et les moyens nécessaires.