La CCW et le CSTC proposent une infrastructure expérimentale pour la Construction 4.0
Le 11 septembre 2018, Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation a visité la station expérimentale du CSTC à Limelette, le centre de recherche et d’innovation pour le secteur de la construction. Une visite d’importance pour la Wallonie, car la construction, en pleine transition technologique, est un levier économique essentiel pour la Région, dont le rôle doit être amplifié par un soutien accru à l’innovation.
Pour rappel, le secteur de la construction en Wallonie représente 30.000 entreprises (dont 95% de Pme), 10% du PIB et 15% de l’emploi privé. En outre, 65% des inputs sectoriels sont locaux, ce qui renforce son effet-levier.
Oui, mais… «Le secteur de la construction est aujourd’hui confronté à deux défis majeurs», souligne Francis Carnoy, directeur général de la CCW: « la nécessité de réduire son impact environnemental (il est le plus gros consommateur de matières premières et producteur de déchets, et est responsable de 30% des émissions de CO2 de la région» et l’obligation d’accroître sa productivité (aujourd’hui 30% inférieure aux autres secteurs) via une plus forte industrialisation/numérisation et une optimisation de ses processus, afin de réduire les coûts de construction et de rester compétitif face à la concurrence étrangère.»
Impression 3D béton, l’une des technologies digitales récentes qui peuvent impacter favorablement les différentes phases d’un projet de construction.
Approche collective en matière de R&D
Dans ce contexte, une approche collective sur le plan de la recherche et de l’innovation est indispensable pour maintenir le niveau technologique des milliers d’entreprises et y diffuser l’innovation à grande échelle.
C’est précisément dans ce but qu’a été créé, il y a près de 60 ans, via la loi De Groote et à l’initiative de la Confédération Construction, le Centre Scientifique et Technique de la Construction, qui a reçu pour mission de contribuer à améliorer la qualité et la compétitivité dans le secteur. Sa station expérimentale de Limelette regroupe quelques 20 laboratoires et 135 ingénieurs et techniciens. Quelques années auparavant, le Centre de Recherches Routières (CRR) avait d’ailleurs déjà vu le jour à l’initiative de la Fédération Belge des Entrepreneurs de travaux de Voirie (FBEV). Ils étaient d’ailleurs tous deux présents à Limelette, ce 11 septembre.
Bientôt un Centre de démonstration «Construction 4.0»
Le secteur de la construction propose aujourd’hui le projet de création d’une infrastructure démonstratrice et expérimentale pour la Construction 4.0. Celle-ci intégrerait les innovations les plus récentes dans les domaines portés par la 4ème révolution industrielle (Internet des objets, robotisation, …).
Soutenu par la Wallonie, l’Agence du Numérique et le Pôle de compétitivité GreenWin, le démonstrateur pourrait être opéré par trois acteurs technologiques que sont le CSTC, Cenaero (Centre de recherche en aéronautique) et le Cetic (Centre d'Excellence en Technologies de l'Information et de la Communication), en collaboration avec la CCW.
«Aujourd’hui, il ne s'agit plus de savoir si la transformation numérique est nécessaire, mais de déterminer quand et comment l'adopter. L’évolution des tendances et du marché révèle l’importance de la transformation digitale pour les secteurs traditionnels de l’économie et le secteur de la construction, en Wallonie, n’échappe pas à la règle. Et c’est le rôle de la Région wallonne d’accompagner les entreprises, les entrepreneurs dans cette transformation digitale qui participera à la création de nombreux nouveaux emplois. C’est pourquoi je suis favorable à l’idée de créer un démonstrateur construction 4.0 et dans les prochains mois, nous allons travailler à concrétiser ensemble ce beau projet» a fait savoir l Pierre-Yves Jeholet.
Quid de la forme que prendrait cet outil? «Il s’articulerait comme un hub pour la construction numérique», explique Olivier Vandooren, directeur général adjoint du CSTC: «il permettrait, d’une part, l’illustration des technologies digitales les plus récentes qui peuvent impacter favorablement les différentes phases d’un projet de construction (impression 3D, chaînes de production robotisées, cobots, reconstruction 3D, drones, maquette numérique BIM, conception virtuelle, objets communicants, réalité augmentée, vision industrielle, etc.) et d’autre part leur interconnexion via des scénarii spécifiquement élaborés sur mesure par rapport aux besoins du terrain.»
En outre, ce démonstrateur devrait également jouer un rôle important dans la formation par la mise à disposition des infrastructures pour l’organisation de formations ad hoc, souligne la CCW, qui ne perd pas des yeux l’objectif visant à relever le niveau de qualification sectorielle. Un autre défi majeur.