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Technologie

La Belgique teste ses premières navettes de bus sans chauffeur

Le ministre de la Mobilité François Bellot et l’institut Vias ont testé pour la première fois en Belgique, une navette de bus sans chauffeur. Capable d’embarquer et de débarquer des passagers, de s’arrêter en cas d’obstacle et d’interagir avec des piétons et des cyclistes, ces navettes sont appelées à se multiplier dans un futur proche. Dans les mois qui viennent, le Code de la Route évoluera afin de permettre, à partir de 2018, des essais de véhicules entièrement autonomes sur la voie publique.

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Easy Mile

Les navettes de bus sans chauffeur peuvent transporter une dizaine de personnes et sont idéales pour réaliser de courts trajets de manière autonome. Durant le test effectué le 2 octobre dernier, la vitesse pratiquée était d’environ 11 km/h, mais elles peuvent virtuellement atteindre une vitesse proche de 20 km/h.

Jusqu’à présent, elles sont utilisées dans un environnement protégé où il n’y a pas d’interaction avec les autres voitures. Mais elles pourraient parfaitement être utilisées dans un contexte urbain afin de réduire le nombre de déplacements courts effectués en voiture ou servir à acheminer des passagers sur des sites hospitaliers, touristiques, etc.

Un plus pour la sécurité routière et pour la mobilité

Pour Vias (ex-Institut belge pour la Sécurité routière), il ne fait aucune doute que, dans un futur proche, il y aura deux modes de transport complémentaires: les usagers de la route conduiront leur propre véhicule jusqu’à un endroit déterminé et une navette autonome les amènera, via des trajets courts prédéfinis, dans le centre ville où aucun véhicule individuel ne sera autorisé. Ce mode de transport, complément idéal des transports en commun, présente une avancée sérieuse non seulement pour la mobilité, mais également pour la sécurité routière, étant donné qu’il supprime le facteur humain à l’origine de la plupart des accidents.

Ces navettes autonomes sont capables de détecter les usagers tels que piétons et cyclistes et d’interagir avec eux. Pour ce faire, elles sont équipées de 4 capteurs qui scannent les abords du véhicule à l’aide de lasers.

Encore quelques obstacles à surmonter

Mais, comme pour toute nouvelle technologie, il reste certains obstacles à surmonter. Ainsi, les conditions météorologiques extrêmes peuvent être problématiques pour cette navette autonome. La pluie intense, le brouillard et surtout la neige peuvent occulter les capteurs et les empêcher de scanner l’environnement avec précision. De plus, les batteries ne peuvent résister à des températures extrêmes, qu’il s’agisse d’un froid glacial ou de chaleurs supérieures à 40 degrés.

L’infrastructure publique doit aussi être améliorée afin que les navettes autonomes puissent détecter les panneaux de signalisation et les bandes de circulation. La situation pourrait s’améliorer grâce aux projets de routes communicantes, mais celles-ci nécessiteront des investissements colossaux.

De la friture sur la ligne

Il est également important de savoir dans quelle mesure les gens seront prêts à faire confiance à de tels véhicules. Toutes proportions gardées, c’est un peu le même cas de figure qu’avec les ascenseurs, il y a quelques décennies de ça, quand ils sont devenus autonomes, entraînant de facto la disparition des  «liftiers» qui accompagnaient les passagers jusqu’alors.

Enfin, la communication entre la navette et les autres usagers de la route est cruciale. Et à cet égard, toutes les conditions ne sont pas remplies. Par exemple, comment un piéton pourra-t-il être certain qu’il a bien été détecté par la navette et qu’il peut traverser en toute sécurité? Or, à ce stade, ce véhicule autonome n’émet aucun signal à l’attention des usagers; un silence particulièrement problématique pour les personnes mal voyantes…

Code de la Route amendé pour les besoins de la cause

Persuadé que les véhicules autonomes constituent LA solution d’avenir, le conseil des ministres a adopté un «code de bonnes pratiques» pour l’expérimentation de véhicules autonomes sur la voie publique. Ce document sert aujourd’hui de guide aux testeurs qui veulent venir en Belgique.

Il restait cependant une barrière pour les véhicules autonomes et connectés de niveau 5, à savoir les véhicules qui circulent sans aucun chauffeur ou opérateur à leur bord. Ils sont encore aujourd’hui cantonnés aux sites privés. Mais une disposition sera bientôt insérée dans le Code de la Route afin d’autoriser le ministre ou son délégué à déroger de manière exceptionnelle (et limitée dans le temps), dans le cadre de tests, à n’importe quelle règle contenue dans le Code de la Route. Cette disposition devrait entrer en vigueur début 2018.

Il est possible de visionner le test que Vias a effectué avec la navette sans chauffeur.

 

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