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Technique & technologie

Les parkings traditionnels sont-ils en train de disparaître ?

Dans « la ville du futur », le terme « parking » prendra une toute nouvelle signification. Ils deviendront des hubs de mobilité « intelligents » qui combinent plusieurs fonctions et où chaque centimètre carré de surface sera utilisé de manière optimale. La circularité, la flexibilité et l'extensibilité sont les trois piliers sur lesquels reposera la conception, tandis que la technologie en sera le cœur battant. D'ailleurs, cela ne s'applique pas seulement aux parcs de stationnement publics, mais aussi aux parkings des entreprises, des immeubles à appartements et même des maisons ordinaires.

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Parcs de stationnement et « villes vivables » : l'équilibre a toujours été difficile à trouver. Dès les années 1960, les grandes villes ont compris que le stationnement en surface n'était plus tenable, ce qui a conduit à l'introduction de parcs de stationnement souterrains. Il s'agissait d'une solution intéressante qui, en 2023, a presque atteint ses limites. D'une part, parce qu'il y a également une limite à la surface souterraine disponible. D'autre part, parce que l'on croit de plus en plus que la voiture n'a plus sa place dans les centres-villes. La volonté de disposer de plus d'espaces verts, combinée à l'augmentation du nombre d'habitants, joue également un rôle. Comment concilier tout cela dans la ville du futur ? La réponse la plus acceptée est la suivante : « réaménager les places de stationnement ». Et ce n'est pas faux, surtout dans un contexte d'évolution de la mobilité où la voiture est progressivement reléguée au second plan. Paris, par exemple, compte plus de 2 millions de m² de parkings souterrains ! On imagine à peine à quoi ressemblerait cette métropole si cette surface était réaffectée. 

Utiliser chaque mètre carré

Les visionnaires s'accordent à dire qu'un réaménagement (partiel) des parcs de stationnement souterrains est inévitable à long terme. Les opportunités sont évidentes : espaces d'exposition, salles de concert, centres commerciaux, établissements horeca, etc. Ici et là, on entend même des suggestions pour y implanter une activité industrielle, des centres de données ou de l'horticulture (sous lumière). La partie inférieure servirait quant à elle à la production d'énergie (géothermie) et même au captage d'eau. Certes, une partie sera également conservée comme parc de stationnement (voitures et autres modes de transport), mais à la grande différence que chaque centimètre carré y sera utilisé de manière optimale. La base n'est pas nouvelle : il s'agit des parkings automatiques qui existent depuis plusieurs décennies. Aujourd'hui, ils sont peu utilisés (surtout en Belgique) en raison de leur coût élevé. Heureusement, la technologie n'est pas en reste, ce qui se traduit par un fonctionnement meilleur et plus fiable, une consommation d'énergie moindre, des possibilités/une flexibilité accrue(s), un degré de sécurité plus élevé et surtout un confort et une expérience accrus. Combinée à l'augmentation du prix des terrains, cette évolution va sans aucun doute stimuler la demande de garages automatiques. Et plus le marché est grand, plus les prix sont bas...

Premiers pas

Il y a peu de chances que la voiture disparaisse des rues à court (ou même à moyen) terme. Ce n'est pas pour autant qu'il faut faire la politique de l'autruche et s'entêter à construire des parcs de stationnement traditionnels. D'ores et déjà, les surfaces se raréfient et deviennent donc plus chères. Le « confort » et l'« expérience » sont des termes auxquels on attache de plus en plus d'importance. Tout doit être plus durable et le changement de mobilité a commencé et est irréversible. C'est pourquoi les premiers pas vers un nouvel avenir en matière de stationnement sont en train d'être faits, y compris en Belgique. Le changement le plus marquant est l'évolution vers des « hubs de mobilité ». Les parcs de stationnement sont de plus en plus souvent construits dans des endroits qui offrent une connexion directe avec d'autres modes de transport, tels que les transports publics et les vélos/trottinettes (partagés). L'étape suivante est l'intégration d'autres fonctions. Une piste de réflexion très répandue est que ces garages peuvent également être utilisés pour la récupération de colis ou de courses. Peut-être seront-ils combinés à des sandwicheries ou des coffee shops, à une bibliothèque, à un service de réparation de vélos ou même à un cabinet médical. Les possibilités sont nombreuses et chaque idée mérite d'être étudiée. En outre, l'évolution de ce marché ne se limite pas aux parcs de stationnement publics. Sur les nouveaux sites d'habitation, les garages et les abris de voiture doivent de plus en plus céder la place à des parcs de stationnement souterrains construits au-dessus de puits géothermiques et dotés d'une toiture verte. De leur côté, les entreprises misent massivement sur des systèmes intelligents de gestion des places de stationnement, combinés à un nombre limité de places. Les employés doivent réserver une place pour leur voiture/vélo/trottinette en fonction de leur présence/travail à domicile. De nombreuses possibilités s'offrent ici aussi, comme l'adaptation de la recharge des moyens de transport électriques à l'approvisionnement en énergie. 

Les ascenseurs de stationnement trouvent un débouché

Il s'agit déjà de belles initiatives, mais elles ne tiennent pas encore suffisamment compte de l'aspect de l'occupation de l'espace. En d'autres termes, il y a encore trop peu d'investissements dans les systèmes de stationnement automatisés. Certes, les citoyens plus aisés osent parfois opter pour un ascenseur de stationnement qui permet de garer deux à trois voitures l'une sur l'autre. Malheureusement, cela n'a souvent pas grand-chose à voir avec le gain d'espace, mais plutôt avec la lutte contre le vol/le vandalisme. Sarah De Smet, directrice de Strobbe Mobility Solutions, note toutefois que l'utilisation optimale de l'espace dans les environnements urbains commence de toute façon à entrer en ligne de compte. « La demande d'espaces verts supplémentaires augmente, de sorte que les places de stationnement en surface sont de plus en plus souvent remplacées par un espace souterrain. Cependant, les propriétaires d'appartements plutôt luxueux possèdent souvent plusieurs voitures de luxe qu'ils souhaitent tous garer en lieu sûr, mais ils manquent d'espace pour le faire. Dans ce cas, les ascenseurs de stationnement offrent la solution idéale : il suffit d'augmenter légèrement la hauteur des garages souterrains pour que les voitures puissent être empilées sur deux ou trois niveaux. Nous voyons une autre application parmi les superriches, par exemple à Singapour ou à Dubaï. Là-bas, les résidents d'immeubles d'habitation disposent chacun d'une place de stationnement privée devant leur porte... même au 120e étage ! Le temps qu'ils rejoignent leur appartement par l'ascenseur, un ascenseur à voitures a déjà transporté leur véhicule au même étage ! »

En route vers les robots de stationnement ?

Toutefois, les choses pourraient être bien meilleures en termes d'utilisation des surfaces. Avec les « garages puzzle », la capacité d'un garage est rapidement multipliée par 2,5. Dans ce cas, le conducteur se rend sur une plateforme, après quoi un système « glisse » la voiture au bon endroit. Un garage qui peut normalement accueillir cinq voitures peut donc en accueillir treize de cette façon. Les ascenseurs combinés qui permettent d'empiler les voitures en hauteur, constituent un système similaire. « Au lieu de trois voitures, par exemple, il est possible d'en garer huit en les faisant glisser vers la gauche ou la droite sur trois niveaux », explique Sarah De Smet. Cependant, la solution ultime est le « robot de stationnement » dans lequel des dizaines de voitures sont automatiquement placées (sur plusieurs niveaux) par le biais d'un système complexe d'ascenseurs et d'informatique. Pour que le coût soit supportable, Sarah De Smet estime qu'il faut au moins une soixantaine de places. Il s'agit d'un minimum, car la technologie existe pour mettre en œuvre des robots de stationnement géants. En témoigne le parc de stationnement du complexe Al Jahra Court au Koweït, qui a été sacré plus grand garage automatisé du monde par le Livre Guinness des records (2 314 places et un flux de 425 voitures à l'heure). 

Réponse à de nombreux défis

L'intérêt de ces parcs de stationnement automatisés est qu'ils sont parfaitement compatibles avec un avenir où les voitures autonomes seront une réalité. De plus, ils apportent d'un seul coup une réponse aux multiples défis de la ville du futur. En effet, en plus d'une utilisation optimale de la surface, ils offrent également une plus grande sécurité. Ces garages ne sont pas accessibles aux personnes, ce qui évite le vandalisme et le vol. Chercher sa voiture le cœur battant, la nuit, dans un garage à moitié éclairé et presque vide, c'est aussi du passé. Le phénomène bien connu « où est ma voiture ? » disparaît également. Les gens gagneront énormément de temps et éviteront les frustrations, ce qui augmentera le confort général. La planète y gagne, car aujourd'hui des millions de kilomètres inutiles sont parcourus chaque année dans les garages du monde entier à la recherche d'une place libre. Il est intéressant de noter que ces systèmes automatisés peuvent être rendus parfaitement circulaires. En outre, lorsque les plateformes sont suffisamment grandes et solides dès le départ, des perspectives de flexibilité et de nouvelles applications s'ouvrent. On pense alors, par exemple, à des bornes de recharge intégrées ou encore à des racks à vélos. Cela nous amène d'ailleurs à une nouvelle tendance : des robots de stationnement pour les vélos (principalement électriques). Selon Sarah De Smet, la demande pour de telles solutions augmente de jour en jour. La solution de Strobbe Mobility Solutions est une tour d'une hauteur de 11 m 80 dans laquelle 186 vélos peuvent être rangés de manière entièrement automatique. 

Réservé aux spécialistes

Avec beaucoup de prudence, nous pouvons dire que les jours des garages traditionnels sont comptés. Cela nécessitera certainement des changements dans la façon de penser des architectes et des entrepreneurs. Par exemple, la conception des garages nécessitera beaucoup plus d'attention que ce n'était le cas jusqu'à présent. Non seulement les dimensions devront être méticuleusement calculées (et coordonnées avec les systèmes automatisés), il faudra également tenir compte, dès la phase de conception, des tendances futures en matière de technologie, de mobilité, de demandes des utilisateurs, etc. « Et cela nous amène à un point important », conclut Sarah De Smet. « Impliquer des fournisseurs comme nous avant que la première ligne de conception ne soit mise sur papier. Les systèmes actuels sont déjà suffisamment flexibles pour s'adapter à un changement de véhicule. Il est même parfaitement possible d'y intégrer des bornes de recharge ou des racks à vélos. Mais modifier le garage physique reste une opération très coûteuse et souvent même impossible. Il est donc nécessaire de fournir d'emblée la bonne structure, et cela est réservé aux spécialistes ! » 

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