La construction ne parvient pas à réduire son empreinte carbone
Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, la construction doit absolument adopter de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux pour diminuer son empreinte carbone.
Ce rapport révèle que la construction est responsable de 38% des toutes les émissions de CO2 liées aux énergies. Cette situation contraste avec les secteurs de l'industrie manufacturière, des soins de santé et de la technologie, qui ont adopté les avancées technologiques et affiné leurs processus; d’ici 50 ans, ces industries seront méconnaissables, alors que la construction n’évolue pas au même rythme.
Retards, coûts inutiles et émissions de CO2
Des recherches menées par la Saïd Business School de l'université d'Oxford montrent également que 90 % des projets d'infrastructure dans le monde sont en retard ou dépassent le budget prévu. Par exemple, l'aéroport Brandenburg de Berlin a été achevé avec neuf ans de retard et son budget a été multiplié par six, comptabilisant 66.500 erreurs commises pendant la construction. Ces erreurs, qui entraînent des délais plus longs (provoquant logiquement plus d’émissions de CO2), peuvent être évitées grâce aux données.
Paul Dunn, directeur du cabinet d’architecture CallisonRTKL, pense que la technologie intégrée et les jumeaux numériques sont des solutions viables: «Pour réaliser un changement transformationnel dans notre industrie, la conception, la technologie et la construction doivent être totalement intégrées. L'industrie doit aller plus loin en adoptant le numérique, de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies.»
«La technologie et la fabrication contribueront à faire évoluer nos bâtiments en tant que produits. Nous vivons une époque où la qualité irréprochable devient possible grâce aux modèles numériques et aux simulations établies à travers les données collectées sur les bâtiments. Tout cela crée des possibilités infinies pour la surveillance, l'apprentissage automatique et la conception centrée sur l'homme. Nous devons garantir une conception intégrée de l'ensemble du bâtiment, de sa conception à son après-vie.»
Jumeaux numériques
Les jumeaux numériques sont une réplique numérique d’un objet physique, réalisée grâce à la collecte d’une myriade de données numériques. Ils permettent au secteur de la construction d'utiliser des modèles 3D ainsi que des analyses pilotées par l’Intelligence Artificielle pour mieux mesurer, prévoir et diminuer la production d'émissions de CO2 d'un bâtiment. L'application des jumeaux numériques peut permettre aux planificateurs et aux constructeurs de rationaliser le processus de construction et d'éviter les retards, les coûts inutiles et les émissions supplémentaires d’un projet. Selon un rapport de Market's and Market's, le marché des jumeaux numériques devrait atteindre les 48,2 milliards de dollars par an d'ici 2026.
Michael Jansen, PDG de Cityzenith, fournisseur de jumeaux numériques, comprend également l'importance de transformer le secteur de la construction tout en réduisant les émissions en milieu urbain : «Nous travaillons déjà avec de grandes villes du monde entier, en faisant don de SmartWorldOS dans le cadre de notre initiative "Villes propres - Avenir propre". Les villes et les zones urbaines sont responsables de 70 % des émissions mondiales, et le secteur de la construction contribue de manière significative à ce pourcentage. Avec l'impact du changement climatique qui se profile, il est temps d'utiliser les jumeaux numériques dans la construction, de moderniser le secteur et de réduire les émissions.»