Reno.energy se donne les moyens de son expansion future en France et en Flandre
Créée voici quinze ans à partir de la fusion de plusieurs acteurs du monde de la rénovation et de l'isolation avant d'être baptisé Reno.energy, partie intégrante de RGroup, l'entreprise liégeoise a réussi à lever 10 millions d'euros auprès des investisseurs Ardent Invest et Eoden. Reno.energy est ainsi paré pour partir à la conquête de la France et de la Flandre avec une offre combinant optimisation énergétique et rénovation.
Le siège de Reno.energy, situé à Angleur, le long de l'Ourthe.

Bien connue sur la place liégeoise, mais aussi plus largement en Wallonie où la société a multiplié les chantiers, la société Reno.energy vient de franchir un nouveau cap dans son développement en réussissant à lever 10 millions d’euros auprès d'Ardent Invest (famille Mewissen et Léonard, derrière Gaming1) et auprès groupe français Eoden. Le premier investisseur est un local puisqu'il n'est autre que le bras armé des familles Mewissen et Léonard qui oeuvrent derrière Gaming1, notamment connu pour les enseignes Circus. Le deuxième évolue dans un monde plus proche de celui de Reno.energy puisqu'il est lui aussi actif dans la rénovation énergétique.
Depuis quelques temps déjà, Reno.energy a montré sa volonté de devenir un acteur global de la rénovation et de l’optimisation énergétique. Son leitmotiv est de proposer une offre qui couvre toute la chaîne de valeur, allant des batteries, aux bornes de recharge et des panneaux photovoltaïques en passant par les logiciels d’optimisation. Bref, une approche “tout-en-un” qui lui permet de proposer des solutions intégrées à ses clients et de se distinguer de manière assez nette dans un secteur en pleine croissance.
Pour parvenir à asseoir cette mue, la PME n'est pas restée les bras croisés. Elle a engagé une série d’acquisitions stratégiques dont Batichronique a d'ailleurs eu l'occasion de parler ces derniers temps. Ainsi, en 2024, elle a racheté Sungevity. En mars de cette année, elle a acquis WinWatt, filiale de TotalEnergies spécialisée dans le solaire. Cette entreprise générait 17 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au total, Reno.energy gère désormais 50.000 installations photovoltaïques en Belgique, ce qui lui assure une base solide pour son expansion. Elle avait aussi acquis en 2023 Milliot Green, une entreprise de rénovation énergétique près de Valenciennes, jetant ainsi les bases de ses futurs développements dans l'Hexagone.
Au niveau des parts détenues dans la société, cela se traduit par un tour de caroussel qui amène l’invest public-privé Noshaq, l’administrateur Julien Dor et le cofondateur Raphaël Pietteur à quitter le navire pour les céder aux actionnaires historiques. Parmi eux, le co-fondateur Axel Knauf (la famille Knauf des panneaux qui sont notamment produits à Engis) et Bruno Vanderschueren qui s'est distingué en lançant Lampiris avec son ami Bruno Venanzi avant de céder leurs parts à Total. Arrivé plus tard dans la barque, le CEO Henri Thonnart a lui aussi été du tour de table. En fin de compte, les fondateurs conservent la majorité, ce qui permet au projet de poursuivre sur la logique de développement initialement dessinée.
Rappelons qu'au départ, Reno.energy visait essentiellement le particulier. Les choses ont bien changé puisqu'en 2023, Reno.energy a décidé de s'orienter vers le B2B et le B2G (clients publics). Une décision qui a en réalité été motivée par la fin de la récréation sonnée par les GRD avec la fin du compteur électrique qui tourne à l'envers… Désormais, le groupe est à l'abri des vicissitudes liées au photovoltaïque du créneau du particulier puisque 80% de son chiffre d’affaires provient de clients professionnels.
Reno.energy ne s'en cache pas : 2024 a été difficile, comme pour l'ensemble du secteur. L'année dernière, son chiffre d’affaires a accusé un repli assez net en passant de 60 à 38 millions d’euros. Cela dit, le carnet de commandes pour 2025 atteint déjà 55 millions d’euros. Et à horizon 2030, c'est même carrément 150 millions de revenus qui sont visés, répartis à parts égales entre B2B et B2C. A cette échéance, il est même question de voir le nombre de travailleurs grimper à 300...