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Ecole et logements en belle harmonie

La commune bruxellois de Molenbeek et le bureau bruxellois Trait Architects ont fait émerger sur les berges du canal un bâtiment exemplaire passif composé de 13 logements sociaux communaux et d'une école fondamentale de 458 places. Les travaux ont démarré en mars 2013 dans le cadre du Contrat de Quartier Ecluse-Saint Lazare et se sont achevés le mois dernier.

Ecole et logements en belle harmonie

Le financement du projet ' 14,7 millions d'euros - a bénéficié du soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Région bruxelloise (Contrat de Quartier et BatEx) et de l'Etat fédéral (programme des grandes villes).

Le terrain, situé donc au bord du canal et non loin du centre ville, se trouve sur un angle, ce qui permet de profiter des vues et de l'orientation sud-est vers le canal, de faciliter la pénétration de la lumière naturelle au c'ur du projet et de limiter les ombres portées dans les deux cours de récréation de l'école.

Chacune des deux fonctions, logements et école, bénéficie évidemment de son propre accès (piétons et carrossable) et d'un local pour vélos. Les architectes ont dû répondre à un programme combinant une surface de terrain limitée (2.071 m2), des aires de jeux, une mixité des fonctions, des vues, une lumière naturelle et une relation au canal.

Ecole lumineuse

L'école se développe sur 5 niveaux totalisant 4.233 m2. Le rez-de-chaussée a été libéré au maximum pour créer un espace de récréation ouvert et ensoleillée, planté de trois aulnes et d'un érable. Les locaux administratifs sont orientés face au canal avec une vue sur la cour de récréation et en contact direct avec le hall d'entrée. Le réfectoire des primaires, à l'avant du site, bénéficie d'une double hauteur tandis que des ouvertures créent une relation avec les salles de gym et de psychomotricité. La salle de gym est au sous-sol, mais ouverte sur une double hauteur et profite ainsi de la lumière naturelle via de larges baies au niveau de la cour de récréation. Des circuits «pieds sales» et «pieds propres» sont également inclus dans les circulations.

'Les architectes ont dû répondre à un programme combinant une surface de terrain limitée (2.071 m2), des aires de jeux, une mixité des fonctions, des vues, une lumière naturelle et une relation au canal.'

Le premier étage accueille des classes, également éclairées naturellement par des coupoles. Enfin, le réfectoire des maternelles surplombe celui des primaires en mezzanine et jouit ainsi d'une position privilégiée en s'avançant vers le canal. Un monte-charges et un grand escalier assurent les liaisons avec la cuisine et les autres locaux. Assez logiquement, les primaires se partagent les niveaux 2 et 3 où sont aussi logés la bibliothèque avec une terrasse extérieure et la salle informatique. Les toitures sont aménagées pour l'installation de potagers et d'une serre didactiques.

Logements sobres

Les contacts entre les logements et l'école ont été limités au maximum. C'est ainsi que des volets cadrent les vues depuis les chambres vers le canal tout en dynamisant les façades. Les appartements vont de 1 à 6 chambres, sont intégrés dans un volume compact de 4 niveaux et fonctionnement de manière autonome. Toute l'accessibilité Pmr est prévue et un appartement leur est destiné. L'ensemble des logements totalise 1.502 m2 de surface brute. Ici aussi, l'éclairage naturel est privilégié.

Le projet est passif et lauréat «bâtiment exemplaire» 2012. Il vise donc un haut niveau de performances thermiques, écologiques, au niveau du rejet du CO2, du recyclage et de la gestion des déchets.

Tant pour la partie logements que pour l'école, l'accent a été mis sur l'optimisation de l'enveloppe du bâtiment (compacité, vitrages performants, très bonne isolation des parois,'). Les besoins énergétiques sont, eux, fortement réduits grâce à une ventilation mécanique (type D) avec récupérateur de chaleur à haut rendement (90%). Un préchauffage solaire de l'eau chaude sanitaire est organisé de manière centralisée.

Dans la même veine, un soin particulier a aussi été apporté à l'acoustique (isolation aux bruits extérieurs, aux bruits aériens et d'impact et amortissement de la réverbération dans les classes).

L'eau de pluie est acheminée vers des citernes en béton et alimente les toilettes de l'école. Des toitures vertes gardent une partie des eaux pluviales et deux bassins d'orage de 40 m3 temporisent l'évacuation.

Parallèlement, l'ossature lourde du bâtiment lui assure une bonne inertie et un puits canadien créé dans les anciennes fondations permet un refroidissement en été et un préchauffage en hiver. Des protections solaires statiques complètent l'ensemble.

Côté matériaux en façade, les architectes ont eu recours à l'acier Corten pour le bas et à un enduit blanc pour les deux volumes posés sur la base du bâtiment. Une manière de rappeler le contexte industrie et maritime du quartier. Pour la construction, ils ont utilisé du béton pour la structure intérieure. Il est brut et non revêtu pour conserver au maximum son inertie, pour limiter l'entretien et pour faciliter son recyclage éventuel. Divers panneaux en fibres de bois servent aux coupures thermiques sur les parois extérieures, pour l'isolation acoustique et le traitement de la réverbération. Du bois labellisé se retrouve dans l'ossature, les menuiseries extérieures, intérieures et dans les terrasses. Des flocons de cellulose, issus d'un processus de recyclage, isolent du froid, du chaud, protège des champignons, des insectes et du feu. On a également utilisé des peintures sans solvants et le Pvc a été proscrit, y compris au niveau des câbles, de l'égouttage, etc.

n Les nouveaux logements sont loués et gérés par le service des Propriétés communales. Avec ces 13 unités, auxquelles on ajoutera les 11 autres du projet Bonne-Enghien (voir La Chronique n°36 p. 26) tout proche, le nombre de logements communaux atteint désormais 339 (dont 16 logement de transit).

n L'école atteindra sa capacité totale, des maternelles à la sixième' primaire, en 2018. Près de 260 enfants ont été accueillis ce 1er septembre. A noter que la classe de 3e maternelle sera en immersion néerlandais/français.

n En plus de ce projet mixte, le Contrat de Quartier Ecluse- Saint-Lazare aura déjà permis la réalisation deux grandes infrastructures. Tout d'abord, le bâtiment Liverpool-Industrie également le long du canal avec 16 logements communaux, une antenne de quartier, un jardin collectif, un accueil extra-scolaire et un bureau pour le Port de Bruxelles (voir La Chronique n°21 p.5). Ensuite, le projet Bonne/Enghien rassemblant une antenne de l'One, une crèche communale de 36 places et 11 logements communaux. Ce Contrat de Quartier aura ainsi permis de créer 40 nouveaux logements.

n Cette dynamique de revitalisation de la ville est reprise aujourd'hui par le Contrat de Quartier durable Petite Senne (2014-2018). Son projet phare, baptisé «Grande Halle», consiste à reconvertir un îlot situé le long du canal et essentiellement occupé aujourd'hui par des commerces de voitures d'occasion. Il prévoit un jardin d'hiver, un labo de langues, de jeux et de travail, un atelier de recyclage de meubles, une crèche de 72 places, des logements et des réaménagements de voiries.

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