58e congrès de l'Ufemat à Berlin
«Nous devons sans tarder prendre le train de la numérisation en marche, sous peine de voir d'autres le faire à notre place. Contrairement à certaines autres branches industrielles, notre secteur manque par ailleurs d'interlocuteurs clairs pour dialoguer avec les responsables politiques». C'est ce qu?a souligné Heimo Scheuch, Ceo de Wienerberger, à l'occasion du 58e congrès de l'Ufemat qui s'est tenu récemment à Berlin sur le thème «Added value of the building material» (la valeur ajoutée du négociant en matériaux de construction).
Et M. Scheuch d'a jouter que le secteur dispose à cet effet de cinq outils principaux: le big data, les appareils mobiles, le cloud, les réseaux sociaux et l'internet des objets. De plus, les nouveaux venus comme le Production Information Management (Pim) et le Building Information Modeling (Bim) nous attendent au tournant, tandis que les marquages CE gagnent du terrain. Il s'agit de réfléchir à notre modèle d'entreprise et d'en développer de nouveaux, mais aussi à la structure et au capital humain.
La fin de deux mondes parallèles
En tant que producteur, Wienerberger mise sur l'innovation, à commencer par l'impression numérique de pièces de rechange, prototypes, maquettes,? Le groupe partage aussi des informations avec d'autres professionnels comme les architectes ou négociants en matériaux de construction et a ainsi porté son trafic internet à plus de dix millions de visiteurs par an. Le fait que les clients changent, s'informent toujours mieux et posent des questions plus précises qui demandent des réponses ne fait que complexifier la donne. Pour répondre à ces évolutions, il convient de ne plus vivre dans deux mondes parallèles. Les outils sont disponibles, il ne reste plus qu?à les intégrer dans l'activité quotidienne et, en les utilisant correctement, M. Scheuch estime qu?ils permettont d'économiser jusqu?à 20% des coûts.
De son côté, Géraud Spire, président de la Cci des Ardennes et de la Fédération française du Négoce de Bois et des Matériaux de Construction (Fnbm), a constaté que l'offre ne suit pas et se demande pourquoi les pouvoirs publics n?investissent pas davantage dans la construction neuve et la rénovation, de façon à créer de l'emploi. «Il n?est en effet pas possible de délocaliser notre marché vers l'Asie, par exemple. Et pourquoi multiplie-t-on les normes dans la construction, jusqu?à en freiner l'activité?», regrette-t-il. Autre réaction en ce sens: «nous avons tout rendu très complexe, à commencer par ceux qui disent eux-mêmes que la construction est devenue tellement compliquée»?