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Ressources humaines

Les robots vont-ils voler nos emplois?

C’est la grande question: les robots vont-ils voler les emplois de l’Homme à l’heure où se joue la 4e révolution industrielle? A en croire la troisième édition de l’étude menée par ManpowerGroup sur l’impact de la digitalisation sur l’emploi, il n’en serait rien.

ManpowerGroup 1

Les employeurs n’ont jamais été aussi nombreux à envisager d’accroître leurs effectifs. Leur priorité vise plutôt à développer au mieux les compétences de leur personnel.

Pour son enquête, ManpowerGroup a interrogé 19.000 employeurs dans 44 pays. Il en ressort que, en Belgique comme ailleurs dans le monde, les employeurs dressent le même constat: la digitalisation n’est pas synonyme de destruction d’emplois. 15% des employeurs belges affirment même vouloir augmenter leurs effectifs en raison de la digitalisation contre à peine 5% d’entre eux qui envisagent de les réduire. De manière générale, 93% des employeurs belges interrogés (87% au niveau mondial) prévoient de maintenir ou de renforcer leurs effectifs, c’est un chiffre relativement stable par rapport à l’an dernier (91%).


Manque de spécialistes

Face à l’essor de l’automatisation, la nature des compétences dont les entreprises ont besoin est en train de changer, mais à un rythme qui varie considérablement selon les métiers. Comme lors de l’enquête précédente, les profils IT s’imposent sans surprise comme les grands gagnants de la digitalisation avec une demande d’expertise qui progresse à vive allure: 16% des entreprises belges entendent recruter des spécialistes de l’informatique. Mais la compétition est rude. D’autant qu’un écart se creuse entre la réalité du marché et les niveaux de formation que les employeurs exigent de la part des candidats, qu’il s’agisse de développeurs, de spécialistes en infrastructure IT ou d’experts en sécurité.

Dans l’industrie manufacturière, 9% des employeurs annoncent qu’ils emploieront davantage de salariés à court terme, alors que 6% d’entre eux prévoient de réduire leur masse salariale; une balance de l’emploi excédentaire ponctuée d’une véritable révolution des compétences dans le secteur. En effet, plus de 9 employeurs belges sur 10 ont déclaré vouloir renforcer les compétences de leur personnel d’ici 2020 afin de faire face au défi de la digitalisation.


Robots et humains main dans la main

«Se demander en permanence si les robots vont prendre nos emplois nous éloignent du véritable débat», affirme Philippe Lacroix, managing director de ManpowerGroup BeLux. «Certes, de plus en plus de machines viennent grossir les rangs des entreprises, mais cela n’empêche pas celles-ci de continuer à créer des emplois. Le marché du travail se transforme profondément et les entreprises doivent se donner les moyens de renforcer les compétences de leurs employés pour les préparer à des métiers émergents et complémentaires à ceux qui seront tenus par des machines.» A l’heure où l’automatisation devient la norme et alors que les machines gagnent en efficacité dans l’exécution de tâches routinières, on s’aperçoit en effet que les robots ont besoin des humains pour donner leur pleine mesure… «Mais encore faut-il que ces derniers disposent des compétences nécessaires pour faire équipe avec eux.»

L’employé du futur doit pouvoir conjuguer compétences techniques, capacités d’analyse, créativité et empathie

Or si 39% des entreprises belges peinent à former leurs salariés aux compétences techniques les plus demandées, 45% rencontrent encore plus de difficultés à leur faire acquérir les qualités humaines dont elles ont besoin, comme le sens de l’analyse et de la communication. Car aujourd’hui, l’avenir appartient aux candidats qui font montre de compétences cognitives supérieures à la moyenne, de créativité, d’aptitudes à assimiler et à exploiter des informations complexes, tout en étant à la fois adaptables et agréables à vivre. Selon une étude du Forum économique mondial, la demande pour des collaborateurs dotés d’aptitudes tant sociales qu’émotionnelles va progresser, tous secteurs confondus, de 26% aux Etats-Unis et de 22% en Europe d’ici 2030. «Même si les compétences techniques resteront un passeport indispensable pour l’emploi», précise Philippe Lacroix.
 

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