L’économie circulaire créatrice d’emplois peu qualifiés
Bruxelles a, dès le début, décidé d’initier une politique dynamique en matière de développement de l’économie circulaire dont elle se veut une référence européenne (et plus si affinités).
La capitale aurait en effet tout à y gagner dans la mesure où il apparaît très clairement que l’économie circulaire génère de nombreux emplois peu qualifiés. A en croire la fédération sectorielle Go4Circle, ces cinq dernières années, l’emploi dans le secteur du recyclage des déchets a connu une croissance remarquable. Et les opportunités d’emploi s’adressent particulièrement aux ouvriers peu qualifiés, une catégorie de travailleurs qui, dans d’autres secteurs, a de plus en plus de mal à trouver du travail.
Or le problème de Bruxelles est précisément qu’elle dispose d’une main-d’œuvre (trop) peu qualifiée alors que son économie est essentiellement axée sur les entreprises de services qui requièrent un personnel fortement qualifié. Une quadrature du cercle qui plombe le bilan de la capitale en matière d’emploi et notamment d’emplois des jeunes.
Go4Circle se base sur les données relatives à la période 2011-2016 qui ont été fournies par la Commission Paritaire 142, considérée comme un échantillon représentatif de l’intégralité du secteur du recyclage. Ces chiffres font état d’une progression de l’emploi de 11,7% sur la période, dont 6% en 2016. C’est dans la catégorie des «produits divers» (à savoir le recyclage du plastique, des pneus, du verre,…) que cette croissance a été la plus spectaculaire.
Des emplois difficiles à pourvoir
D’après Cédric Slegers, Directeur adjoint de Go4Circle, cela prouve que l’économie circulaire a le vent en poupe. «Le secteur du recyclage, en tant que moteur de l’économie circulaire, connait une croissance continue et offre de nombreuses opportunités aux travailleurs peu qualifiés. Cette hausse de l’emploi aurait pu être encore plus importante, dans la mesure où de nombreuses offres d’emploi peu qualifié trouvent difficilement preneur. Le challenge consistera désormais à rendre ces emplois encore plus attrayants et à mieux informer le groupe-cible.»
Le nombre d’emplois devrait continuer à progresser à l’avenir. Du moins, si la Belgique continue de miser pleinement sur le recyclage. L’agence française de l’environnement Ademe a fait le calcul: le tri et le recyclage de 10.000 tonnes de déchets représenteraient pas moins de 11 nouveaux emplois à temps plein, alors que si cette même quantité de déchets partait à l’incinération, seules 3 à 4 personnes pourraient travailler à temps plein.