Griet Weterings, cheffe de chantier chez DCA
Griet Weterings a un profil quelque peu atypique dans le secteur de la construction: c’est une femme, elle est cheffe de chantier et n’a que 25 ans. Ce qui ne l’empêche pas de s’épanouir dans son travail et d’être persuadée d’avoir faire le bon choix professionnel.
Pouvez-vous expliquer brièvement votre parcours professionnel?
En secondaire, j'ai suivi la filière technico-sociale parce que c'était une formation générale et que je n'avais aucune idée de ce que je
voulais faire plus tard. En 6e année, des conseils en orientation professionnelle m’ont aiguillée vers des études d’institutrice maternelle car j’aimais travailler avec les enfants. En pratique, cela ne m’a pas vraiment intéressée ni motivée de sorte que j’ai démissionné après six mois.
Pour me réorienter, je suis allée à un salon des étudiants à Anvers où un professeur de l'école Sint-Lucas à Bruxelles m'a convaincue de me tourner vers la construction. J’ai donc cherché les formations et les écoles spécialisées et je me suis retrouvée sur le campus de la Haute Ecole Thomas More à Geel. Ma participation à une journée d’information organisée par l’école m’a convaincue. Aujourd'hui encore, je reste persuadée d’avoir fait le bon choix.
Comment devient-on cheffe de chantier et qu'est-ce qui vous a poussée à faire ce métier?
J'ai choisi la construction parce que j'aime travailler en équipe, ce qui est très important dans notre secteur. Mais l’élément décisif qui a guidé mon choix est l'alternance entre le travail à l’intérieur et à l’extérieur. Je ne suis absolument pas faite pour rester derrière un bureau toute la journée. Du coup, ce travail m’offre une combinaison parfaite de tâches intérieures et extérieures.
Le fait que chaque jour soit différent et qu’on apprenne tous les jours me motive aussi énormément. C'est passionnant, la construction innove en permanence, ce qui permet d’apprendre tout au long de sa vie. Vous n’avez jamais fait le tour de la question.
Y-a-t-il des membres de votre famille qui travaillent dans la construction?
En effet, j'ai une très grande famille, donc il y a plusieurs artisans comme des plombiers, des menuisiers, des électriciens, mais aussi quelques indépendants. Un de mes oncles est chef de projet indépendant et son fils est chef de chantier/ingénieur en techniques de soudage.
Votre jeune âge est-il un avantage ou un inconvénient ?
Je ne peux pas dire s'il s'agit d'un avantage ou d'un inconvénient. Jusqu’à présent, je n'ai jamais eu de commentaire ou d’attitude déplaisante à ce sujet.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre métier?
Je constate que l'expérience est un des facteurs les plus importants. J’apprends très vite et j’ai acquis les connaissances de base nécessaires à l'école afin d’assimiler rapidement les nouveautés. Et si je bute sur quelque chose, je peux consulter mes collègues.
En fait, le plus difficile en tant que gestionnaire de site est l'élaboration d'un planning. De nombreux facteurs entrent en jeu et cela peut facilement mal tourner.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier?
La variété et que chaque jour est différent. Je rencontre de nouvelles personnes tous les jours, j’effectue des tâches variées qui éliminent la monotonie et, comme je l’ai déjà précisé, il y a l’alternance entre le travail intérieur et extérieur. A mes yeux, ce job est stimulant et passionnant, je n'aurais pas pu rêver mieux. J'aime travailler chez DCA car on me donne tout ce dont j'ai besoin pour m’épanouir et grandir professionnellement.
Comment en êtes-vous arrivée à travailler chez DCA?
Au début de ma formation, j'ai cherché un projet à suivre et l’entreprise anversoise DCA a répondu immédiatement à mes attentes. C'était mon premier contact avec cette société et avec Nicholas Haest, mon chef de projet que j’ai appris à connaître et qui était responsable de ce projet spécifique à l’époque.
Quand j'ai commencé mon stage, j’ai recontacté DCA qui m’a alors proposé deux sites différents pour que je puisse vivre à la fois la phase de gros œuvre et de finitions.
A l'issue de ma formation, j'ai pu commencer comme assistante cheffe de chantier pour la phase 2 du projet Midden à Boechout. J’avais suivi la phase de gros œuvre pendant mon stage et maintenant, je suis en permanence sur le site en tant que cheffe de chantier.
D’après vous, quelles sont les qualités d'un bonne cheffe de chantier?
Il faut être polyvalente, penser en termes de solutions aux problèmes, être proactive et avoir une vision à long terme. Ensuite, il faut travailler de manière constructive avec les différents sous-traitants et partenaires et garder une bonne vue d'ensemble de la planification. Mais ce sont surtout une bonne préparation, une vision à long terme et une bonne communication qui font la force d’une bonne gestionnaire de site.
Voyez-vous une évolution positive des mentalités par rapport aux femmes dans la construction?
Sans aucun doute. De plus en plus de femmes sont attirées par le secteur et, après tout, nous pouvons accomplir ces tâches aussi bien qu'un homme. Au sein de l'équipe, il faut pouvoir se faire confiance, se compléter mutuellement, que vous soyez un homme ou une femme.
Comment voyez-vous le chef de chantier du futur dans le secteur de la construction ?
Etant donné que la construction est en constante évolution, je pense que la demande de gestionnaires (hommes ou femmes) de chantier, de calculateurs, de dessinateurs techniques, etc., va continuer à croître. Le secteur offre une vaste gamme d'emplois et je suis persuadée que notre profession gagnera en importance dans les années à venir.