(Essais de) recrutements dans la construction
La conjoncture économique dans la construction wallonne est actuellement favorable, les carnets de commande sont à un bon niveau, portés tant par l’activité privée que par les commandes publiques. La CCW, l’UWE (Union Wallonne des Entreprises) et le ministre wallon de l'Economie, de l'Emploi et de la Formation, Pierre-Yves Jeholet, ont donc lancé un appel aux demandeurs d’emploi et aux jeunes sous le thème «Le secteur de la construction recrute!».
Hausse de l’emploi wallon, recul du détachement
Suite à la bonne conjoncture, l’emploi construction en Wallonie est de nouveau en hausse: +1.500 unités en deux ans (2015-2017), grâce notamment au Plan Infrastructures 2016-2019 (routes et voies hydrauliques). La CCW se réjouit de cette remontée malgré la persistance du détachement de travailleurs étrangers, dont l’ampleur semble toutefois stabilisée, voire en léger recul suite aux mesures prises à différents niveaux (guide wallon anti-dumping, limitation et agréation de la chaîne de sous-traitance,…).
Le ministre wallon de l'Economie, de l'Emploi et de la Formation, Pierre-Yves Jeholet, monte aussi au créneau.
Il est vrai que divers éléments incitent à l’optimisme. D’une part, le Plan Infrastructures a été confirmé jusque 2024 à un rythme soutenu et, d’autre part, le Gouvernement wallon lance le «Plan wallon d’investissements stratégiques» (Pwis) qui devrait injecter 5 milliards d’euros dans l’économie régionale de 2019 à 2024, dont 70% via des projets de construction (surtout de bâtiments), ce qui générera bon nombre d’emplois. La hausse de l’emploi sectoriel pourrait même s’accélérer avec l’amplification de la rénovation énergétique du bâti. Le Bureau du Plan prévoit ainsi un besoin de 6.000 travailleurs supplémentaires dans la construction wallonne d’ici 2024.
Pour que les métiers techniques et manuels deviennent un premier choix. (© CCW)
De plus en plus de métiers en demande
La hausse de l’activité s’accompagne inévitablement d’une demande croissante de main-d’œuvre qualifiée. Or, beaucoup de métiers du secteur sont en situation critique depuis plusieurs années et cette réalité ne fait que s’amplifier à grande vitesse. «On estime aujourd’hui à 3.200 le nombre de postes vacants dans la construction wallonne (ouvriers et employés réunis), c’est-à-dire un taux record de 5% d’emplois vacants, le double du taux de l’industrie manufacturière wallonne, et ce chiffre est sans doute sous-estimé car beaucoup d’offres échappent au Forem», explique Francis Carnoy, directeur général de la CCW. Dans certains segments (notamment les grands travaux) confrontés à une accélération récente des carnets de commandes, le pourcentage de postes non pourvus peut même dépasser 10%. Et ce, alors que la Wallonie compte 200.000 demandeurs d’emploi!
Voir la Chronique n°43 du 26/10/18 pour la suite de l’article