Clap de départ pour la «trans’formation» digitale en Wallonie
Les centres de compétences Technofutur TIC et TechnoCampus du réseau du Forem font campagne avec Agoria, la fédération de l’industrie technologique, pour que la Wallonie ne rate pas le coche de la révolution 4.0.
A en croire Agoria, 1 job disparaît dans l’économie classique pour 3,7 qui se créent dans le digital (d’autres études concluent tout de même à des estimations moins optimistes…). C’est globalement encourageant, mais alors que la mutation socio-économique est en marche, il y a une pénurie inquiétante de compétences, tant pour les métiers traditionnels techniques que pour les métiers d’avenir.
Une vaste campagne de sensibilisation et d’appel à candidatures va ainsi déferler sur les réseaux sociaux de Tournai à Eupen et de Wavre à Virton afin d’encourager jeunes et moins jeunes à embrasser des carrières dans le digital.
Le vrai danger, ce ne sont pas les robots mais le manque de vocations pour le digital
En plus d’être conceptualisé, construit et programmé, un robot nécessite l’intervention de plusieurs humains pour fonctionner au quotidien, être monitoré et communiquer avec d’autres machines. C’est l’une des raisons avancées par de nombreux secteurs pour rassurer ceux qui ne voient dans l’automatisation qu’une menace pour l’emploi.
«Mais, au rythme où progresse la transition digitale, ceux qui travailleront demain doivent se former et/ou se maintenir à niveau dès maintenant. En l'absence de mesures adéquates, pas moins de 584.000 postes vacants ne seront pas comblés d'ici 2030 en Belgique», s’inquiète Dominique Demonté, directeur général d'Agoria Wallonie. «C’est le secteur de l’ICT qui sera un des plus marqués par l’augmentation du nombre de postes non pourvus. Mais ceci impactera tous les autres métiers et donc l’ensemble de notre économie.»
Feu vert pour une vaste campagne de sensibilisation
Les formations en lien avec les nouvelles technologies proposées par le Forem et son réseau de centres de compétence ne manquent pourtant pas. Plus largement, le Forem dispose d'un catalogue comprenant 275 formations qualifiantes qui mènent à l'emploi. Parmi elles, 131 concernent directement les 88 métiers critiques ou en pénurie. En outre, des opérations «coup de poing pénuries» visant à former sur mesure de la main-d’œuvre dans des secteurs où elle est rare, sont menées depuis plusieurs mois. C’est dans le cadre de cette action coordonnée par le Forem que Technofutur TIC, TechnoCampus et Agoria ont lancé le 28 février dernier une vaste campagne de sensibilisation à travers les réseaux sociaux pour susciter l’envie de s’engager dans une formation en lien avec les métiers du digital.
Un panel de formations qui mènent tout droit à l’emploi
«L’industrie du futur proche, que l’on qualifie de 4.0, offre d’innombrables opportunités permettant d’associer le réel au virtuel, d’intégrer les objets connectés, d’utiliser de nouveaux matériaux, d’échanger avec les machines et d’exploiter les possibilités sans fin de l’intelligence artificielle ou encore de l’impression 3D», explique Alain Stas, directeur Relations Entreprises et Veille auprès du centre de formation TechnoCampus. Concepteur-designer, coach de robot, développeur web, analyste en Big Data ou encore Data Scientist, sont quelques-unes des formations immédiatement activables au sein des centres de formations de TechnoCampus à Charleroi, Mons et Strépy.
«Travailleur ou demandeur d’emploi, homme ou femme, jeune et moins jeune, peu importe le profil. Les seules barrières à l’acquisition de ces compétences sont celles de la volonté, de la persévérance et de la curiosité» conclut Yvan Huque, directeur de Technofutur TIC. Et le jeu en vaut la chandelle: «les chiffres parlent d’eux-mêmes: 74% des demandeurs d’emploi trouvent un job après avoir suivi une formation qualifiante en nos murs.»