CBRS habille nos sols depuis 150 ans
L’histoire de la Compagnie Belge des Revêtements de Sol (CBRS) remonte quasiment aux racines de la Belgique et a longtemps été indissociable de celle des Entreprises Louis De Waele. Si le monde et les modes ont changé, CBRS a toujours réussi à s’adapter, tout en conservant jalousement sa réputation d’excellence façonnée par une expertise de plus de 150 ans.
Si Les Entreprises Louis De Waele est essentiellement connue et réputée comme entreprise générale de construction, il ne faudrait pas oublier que lors de sa création, en 1866, il s’agissait d’une entreprise de menuiserie et d’ébénisterie. Et pour cause, Louis De Waele, le fondateur, était menuisier de son état. La société va d’ailleurs très vite se tailler une réputation hors norme dans son domaine, au point qu’elle devient l’une des entreprises attitrées de la famille royale, mandatée pour s’occuper de la parqueterie ou de la menuiserie des appartements du roi au Château de Laeken. Par la suite, à la mort du fondateur, quand ses fils étendent les activités de l’entreprise à la construction et au génie civil, ils n’oublieront toutefois pas sa vocation première et créeront une division parqueterie au sein du holding familial sous la dénomination «Parqueteries Louis De Waele».
Mais au tournant des années 1960-1970, de nouveaux matériaux font leur apparition, jugés plus modernes. C’est l’époque des revêtements souples. Et en toute logique, quand Marc Koning – la 4e génération de De Waele – reprend la parqueterie en 1976, il modifie le nom de la société en «Compagnie Belge des Revêtements de Sol». «Ce changement de dénomination visait en fait deux objectifs: d’une part, montrer aux clients que désormais les activités de l’entreprise étaient élargies à tous les types de revêtements de sol et plus seulement au parquet, et, d’autre part, indiquer que la société ne faisait plus partie du groupe Louis De Waele», rappelle Michel Koning, actuel administrateur délégué de CBRS, fils de Marc Koning et 5e génération de De Waele à la tête de cette entité fondée par Louis De Waele en 1866. Et en 1976, ce qui fut pendant plusieurs décennies les Parqueteries Louis De Waele, division à part entière du groupe familial, devient une société totalement indépendante.
Le showroom de CBRS à Bruxelles, accessible sur rendez-vous aux professionnels. (©CBRS)
Des revêtements en perpétuelle évolution
Licencié en Droit, Michel Koning n’avait pas vraiment envisagé de prendre la succession de son père. «Mais en 1991, après mes obligations militaires, ne sachant pas trop quelle orientation suivre, je suis venu faire un essai dans l’entreprise paternelle… Et 28 ans plus tard, j’y suis toujours.» A la mort de son père, en 1997, Michel Koning s’associe avec un ami de longue date pour reprendre la direction de l’entreprise. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. «En matière de revêtements de sol, les modes changent. Quand j’ai commencé, les revêtements souples (tapis, linoléum, vinyle) phagocytaient l’essentiel du marché. Mais depuis une quinzaine d’années, la tendance est clairement à un retour vers le bois. Au point que, certaines années, le parquet représente la plus grande part de notre chiffre d’affaires. Ceci dit, c’est très fluctuant d’une année à l’autre et les revêtements souples continuent de bien se vendre.» D’autant que les produits évoluent aussi. Le lino et le vinyle n’ont plus rien à voir avec ceux des intérieurs de nos parents, leur design offre désormais des possibilités infinies. Quant au tapis, après avoir souffert d’un désamour complet il y a une vingtaine d’années, il revient fort à la mode. «Surtout depuis que certaines études scandinaves ont attesté que ce revêtement n’était pas plus allergogène ou pénible à entretenir que d’autres. C’est d’ailleurs le revêtement de référence dans la quasi-totalité des immeubles de bureaux, banques, etc.»
Ces quatre types de revêtements de sol représentent 85% du chiffre d’affaires de CBRS, le solde étant constitué de revêtements en caoutchouc et de stratifié.
En près de 30 ans, la clientèle, elle, a relativement peu changé et se compose exclusivement de professionnels: entreprises générales de construction, banques, bureaux, horeca, etc. «Il y a 20 ans, nous approchions encore les particuliers, surtout dans le segment des parquets, mais avec l’arrivée d’enseignes de déco qui proposaient des produits à prix cassés, nous avons décidé de nous recentrer sur les professionnels en misant sur des produits et des services de très haute qualité.»
Désormais très classieux, lino et vinyle peuvent relooker avantageusement des bureaux. (©CBRS)
Poseur de revêtements de sol: un art qui se meurt
Car la plus-value d’une entreprise comme CBRS est non seulement de proposer des revêtements de sol dont la qualité est éprouvée, mais d’y associer également un service de pose à la hauteur. «Les gens qui ne connaissent pas le métier pensent que la pose d’un revêtement de sol – surtout souple – ne requiert pas de connaissances particulières, mais c’est faux», souligne Michel Koning. «L’analyse des supports à couvrir et la détermination de la meilleure méthode de préparation en fonction de l’usage et du revêtement choisi nécessitent beaucoup de savoir-faire et c’est bien celui-ci qui assurera la pérennité du revêtement, qu’il s’agisse de parquet, de tapis, de lino ou de vinyle». C’est bien pour cette raison que Michel Koning conserve jalousement 10 artisans poseurs au sein de l’entreprise. «Leur expertise est précieuse pour des travaux à haute valeur ajoutée et disposer de ses propres ouvriers permet également de mieux gérer son planning.»
S’il lui faut plus de personnel, Michel Koning fait alors appel à des sous-traitants de confiance, une réalité avec laquelle il a dû apprendre à composer. «Quand j’ai rejoint l’entreprise en 1997, nous employions 50 ouvriers! Et à l’époque de mon père, il y avait de véritables dynasties d’artisans poseurs; quand l’un d’eux partait à la retraite, il était remplacé par son fils puis son petit-fils. Non seulement le personnel se renouvelait en permanence, mais il s’identifiait profondément à l’entreprise. Aujourd’hui, il est très difficile de trouver des jeunes motivés prêts à apprendre le métier.» Autres temps, autres mœurs: «dans les années 1930-1940, les artisans belges étaient considérés comme les meilleurs du monde et notre société a réalisé le parquetage des palais impériaux d’Iran, d’anciens palais d’Egypte et bien d’autres travaux prestigieux en Amérique du Sud et aux Etats-Unis.»
Mais si désormais CBRS travaille à une échelle plus modeste, c’est toujours le goût du travail bien fait et une certaine idée de son métier qui continuent de guider l’entreprise.