Belgique, pays de logistique
Grâce à son positionnement central et à ses infrastructures, la Belgique possède de sérieux atouts pour l’implantation d’activités logistiques. Le Logistics Performance Index 2016 de la Banque Mondiale le confirme en classant la Belgique au 6e rang mondial et une étude récente de l’immobilier spécialisé ProLogis confirme l’attrait du Benelux pour les activités de distribution.
Depuis une première étude sur le secteur de la logistique belge en 2008, divers facteurs comme la crise de 2008-2009, la pression concurrentielle d’Europe centrale et de l’Est, les préoccupations environnementales et l’essor de l’e-commerce ont profondément modifié la donne. La Banque nationale a donc consacré une 2e enquête au secteur. Les calculs ont été effectués pour la période 2010-2015, en mettant l’accent sur 2015.
Léger retrait
Il en ressort notamment que l’évolution du secteur de la logistique au cours de la période considérée n’a pas été en phase avec celle du reste de l’économie et s’est inscrite en léger retrait en 2015 par rapport à 2010. En 2015, le secteur a ainsi enregistré une valeur ajoutée de 11,9 milliards d’euros, contribuant à 2,9% du Pib. Pour cette même année, la valeur ajoutée indirecte est évaluée à 6,9 milliards d’euros, soit 1,7% du Pib.
3,3% de l’emploi intérieur
Il y a deux ans, la logistique employait 134.000 Etp (équivalents temps plein), soit 3,3% de l’emploi intérieur total (en Etp). On estime aussi que le secteur a créé plus de 83.000 Etp auprès des sous-traitants belges, ce qui correspond à 2,1% de l’emploi intérieur. Au total, on évalue à près de 218.000 Etp, ou 5,4% de l’emploi intérieur total (5,7% en 2010), l’importance du secteur de la logistique sur le plan de l’emploi.
Par contre, si on étendait l’analyse aux activités logistiques secondaires proposées sur le marché par d’autres secteurs, le poids économique atteint en 2015 pourrait être majoré de plus de 50%.
Sous-traitance en hausse
Le profil des travailleurs du secteur fait la part belle aux pleins temps (83%, contre 67% en moyenne nationale), aux hommes (78%) et au personnel faiblement qualifié. De plus, au fil des ans, le recours à la sous-traitance s’est accentué de 11,6% (4% en moyenne nationale), probablement en raison des incertitudes liées à la reprise économique, le secteur étant très sensible aux cycles économiques.
9.000 entreprises
Plus globalement, la logistique compte environ 9.000 entreprises en Belgique, mais ce nombre poursuit un lent déclin. Les transporteurs routiers représentent 63,9% de l’ensemble, devant les agences et expéditeurs (14,3%), les Pme près de 84%, mais le top 20 des plus gros acteurs belges produisaient 36% de la valeur ajoutée et de l’emploi et 55% des investissements du secteur en 2015. De 2010 à 2015 toujours, le tonnage de fret traité dans les ports maritimes belges a crû de 5,8% et de 18,1% dans les aéroports, contre respectivement 4,6% et 11,4% en moyenne européenne. Le transport intérieur par voie d’eau (par tonne/km) a également enregistré une hausse significative de 15% alors qu’il reculait de 5,1% dans l’UE. A contrario, le transport routier par des véhicules belges n’a cessé de décliner avec une chute de 9,4% de 2010 à 2015, contre une légère hausse de 0,7% au niveau de l’UE.