Un nouveau complexe scolaire durable à Bruxelles
D'ici 2020, 7.500 places supplémentaires seront nécessaires dans l’enseignement secondaire en Région de Bruxelles-Capitale. En réponse à cette demande, le Gouvernement bruxellois a décidé de créer un nouveau complexe scolaire d’environ 12.000 m², à l’ouest de Bruxelles, sur le campus du Ceria, là où le manque de places est le plus criant et où sont regroupés la plupart des établissements de la Commission communautaire française (Cocof).
L’objectif est de développer une école secondaire à pédagogie active composée d’au moins trois bâtiments: une école pour le premier degré de type Doa (degré d’observation autonome), un bâtiment pour les deuxième et troisième années, regroupant environ 600 élèves et, enfin, un bâtiment dans lequel les fonctions telles que la salle de sport, le réfectoire ou encore la bibliothèque seraient partagées par les deux écoles ainsi qu’avec le reste du campus. Le projet doit s’inscrire dans le contexte bâti et non-bâti du campus, dans le respect de sa valeur patrimoniale.
Une future référence bruxelloise en matière d’économie circulaire et de durabilité
Le projet piloté par la Commission communautaire française a intégré les principes de l’économie circulaire dès les premières phases de développement et ambitionne de s’établir comme une référence en la matière. Il ne s’agit dès lors plus de s’en tenir exclusivement aux aspects énergétiques ou au recyclage, les deux éléments qui viennent naturellement à l’esprit quand on évoque la «construction durable» ou «l’économie circulaire», mais d’intégrer également à ce processus la conception structurelle des bâtiments.
Ainsi, conformément à la volonté du maître d’ouvrage, les matériaux choisis pour le volet stabilité sont pérennes et faciles d’entretien. Les structures existantes sont conservées au maximum et la temporalité des bâtiments est ancrée dans le long terme, jusqu’à envisager certains aspects techniques qui permettront d’assurer une flexibilité maximale dans le futur comme l’éventuelle transformation/réutilisation des bâtiments mais aussi des matières premières.
Rupture dans la continuité
En proposant non pas trois mais cinq bâtiments différents, l’ensemble du site se retrouve redynamisé. La manière dont ces bâtiments sont agencés constitue un nouveau modèle urbain utile pour les développements futurs du campus. Des volumes plus importants sont placés du côté du Ring et forment ainsi une sorte de zone tampon. Des pavillons plus petits sont prévus le long des chemins perpendiculaires à la drève, créant ainsi des liaisons avec le reste du campus mais aussi, via des interventions à plus petite échelle, avec les espaces publics situés le long du canal.
De petites touches mais parfaitement intégrées dans le contexte
Les écoles prennent place naturellement le long du Ring. Si toutes deux sont clairement identifiables en tant qu’écoles, elles bénéficient d’un caractère qui leur est propre. En effet, l’école Doa, qui abrite les classes de première année, est traduite en un volume s’imbriquant dans le paysage, alors que le bâtiment D2/3, qui accueillera les 2e et 3e degrés, se développe tout en hauteur.
La structure de la salle de sport existante, se trouvant à la jonction entre la drève et le canal, sera conservée. Cependant, son fonctionnement sera inversé pour que la façade côté drève soit activée.
Un pavillon conçu comme une cafétéria mais servant aussi de centre communautaire constitue un second maillon de dialogue avec l’espace public à la frontière du canal. Des petits gestes donc, mais toujours parfaitement intégrés dans le contexte.
Enfin, le long de la drève, un petit bâtiment complète le tableau. Doté d’une connexion avec l’école D2/3, sa volumétrie renvoie au portail en bois dans le nord-est de la drève. Ce volume accueille le réfectoire de l’école et peut s’ouvrir à un public plus large.
Les rez-de-chaussée de tous ces bâtiments forment une continuité avec l’espace public. Ils communiquent aussi bien entre eux qu’avec le reste du campus, le Ring et le canal. L’espace entre les bâtiments crée des vues intéressantes, activant la totalité de la passerelle. Au-delà de cette diversité de volumes, l’équipe lauréate parvient tout de même à trouver un langage commun et à proposer un ensemble cohérent. Les travaux devraient commencer en 2019.