L’expertise de Doka sur le chantier du nouveau siège de BNP Paribas Fortis
Le chantier du nouveau siège de BNP Paribas Fortis au centre de Bruxelles conjugue la complexité avec son corollaire, l’ingéniosité. Une affaire de spécialistes donc, en l’occurrence, la SM Eiffage Benelux-Eiffage Construction pour l’entreprise de construction. Mais les sous-traitants ne sont pas en reste. Parmi eux, Doka et ses coffrages jaunes colorent uniformément ce vaste chantier urbain et répondent aux exigences des architectes qui ont largement privilégié les lignes courbes.
Le nouveau siège, signé par le trio de bureaux d’architectes autrichien be baumschlager eberle architekten et belges Styfhals & Partners et Jaspers-Eyers Architect, s’érige à la place de l’ancien siège du groupe BNP Paribas Fortis. L’ancien bâtiment a donc d’abord été démoli en 2016-2017, date du début du nouveau chantier qui devrait être achevé en juin 2021. Il abritera alors 4.500 postes de travail.
© Doka
Hormis les écueils habituels liés aux chantiers ancrés dans les centres villes densément bâtis, à la logistique et aux plannings serrés, ce projet se démarque notamment par trois éléments. Tout d’abord, l’optimisation du projet en équipe intégrée en Bouwteam avec un accent particulier sur les qualités environnementales du bâtiment. Ensuite, l’étude de l’ensemble des équipements techniques afin de viser, in fine, les certifications Breeam «Excellent» et Passive House. Enfin, la mise au point technique de la réalisation de la structure en exosquelette de façade constitué de colonnes en béton architectonique blanc avec ajout de granulats verts visibles au niveau des découpes.
Une structure en exosquelette de façade constitué de colonnes en béton architectonique blanc avec ajout de granulats verts visibles au niveau des découpes. (© Doka)
STES et métro
Une fois achevé, le nouveau siège comptera 9 étages (6 à certains endroits) et 5 sous-sols complets ou partiels selon le niveau. Ces derniers abriteront des locaux techniques, parkings et, plutôt rare chez nous, des bassins STES (seasonal thermal energy storage ou stockage saisonnier d’énergie thermique) pour la régulation chaud/froid du bâtiment. Une option qui s’est avérée la plus intéressante du point de vue de la consommation énergétique.
Autre particularité (difficulté) avec laquelle il a fallu compter, le passage du tunnel du métro dans le sous-sol du chantier. Une occasion unique pour la Stib d’effectuer, elle aussi, quelques travaux grâce à la mise à nu et à l’air libre du tunnel du métro. Il s’agissait de réparer le béton, les colonnes et surtout de remplacer les appuis anti-vibratoires vieux de 40 ans pour les remplacer par de nouveaux appuis plus performants, soit des espèces de grandes galettes en néoprène disposées sur un socle en béton. (Voir La Chronique du 16 mai 2018).
BIM et dalles post-contraintes
Hormis la construction d’un sarcophage en béton (RF4) autour du tunnel du métro, le chantier se superposait au métro auquel il ne fallait évidemment pas toucher. Une difficulté technique surmontée notamment grâce à des prédalles autoportantes et à des butons, précise-t-on chez Eiffage. Le projet, conçu en BIM, utilise aussi des dalles post-contraintes de 27 cm d’épaisseur avec des files de colonnes au centre. Les dalles post-contraintes permettent à la fois d’optimaliser l’épaisseur des dalles, de créer plus d’espaces dans les faux plafonds et de faciliter une éventuelle adaptation future du bâtiment.
© Doka
Rotation du matériel
Quant aux sous-traitants, ils doivent, pour certains, déployer une solide expertise pour répondre aux caractéristiques techniques et constructives du bâtiment. Le nombre limité de zones de stockage de ce chantier urbain hyperdense ajoute à la complexité car il nécessite une rotation optimale du matériel. Doka Belgium en est un bel exemple et est présent avec une quantité impressionnante de coffrages de dalles Dokadek et Dokaflex omniprésents, de coffrages-cadres Framax et autres étaiements Staxo ou Eurex.
Pas loin de 90% du béton coulé sur place
Comme l’explique Koen Lamers, Managing Director de Doka Belgium, pas loin de 90% du béton utilisé ici est coulé sur place (60.000 m3) pour des raisons d’efficacité du bétonnage. Là où Doka a coffré des dalles, colonnes, voiles et de nombreuses petites surfaces au début de 2018, le tour des colonnes de façade en béton architectonique est venu en juin de la même année et elles sont depuis posées en continu. Ces dernières ont été fournies par Loveld à Aalter.
Courbes et vagues et près de 90% du béton coulé sur place.
Par exemple, 7.000 à 8.000 m2 de panneaux sont en rotation pour les Dokadek, confirme Bernard Havaux, responsable technico-commercial qui suit ce chantier de haute tenue chez Doka.
Le bureau d’études de l’entreprise de Ternat a ainsi produit quelque 200 plans et des études poussées de phasage du bétonnage, notamment parce que le maillage des colonnes entre l’infrastructure et la superstructure est différent. A noter également que Doka a œuvré sur ce gigachantier (il compte jusqu’à présent de 250 et 280 travailleurs, mais montera jusqu’à 600 à 700 en période de pointe) depuis les sous-sols jusqu’à la toiture, toute en vagues et courbes, avec, entre les deux, une présence ininterrompue à chaque étage construit.
De quoi élaborer un planning de travail et de matériel taillé au cordeau. Presque une «routine» pour l’entreprise active sur bon de nombre de grands chantiers d’infrastructures. C’est ainsi que la mise à grand gabarit de l’écluse d’Ampsin, les travaux de la gare de Namur, de la Linkeroever de l’Oosterweelverbinding figurent également dans son carnet de commandes.
Pour BNP Paribas Fortis, Doka en arrive aux dernières phases en ce qui le concerne. Une fois la toiture achevée, ce sera mission accomplie et une belle carte de visite de plus pour ce spécialiste des systèmes de coffrages et d’étaiements.