L’AfricaMuseum, un modèle de rénovation patrimoniale
La rénovation de l’AfricaMuseum (nouvelle dénomination du Musée Royal de l’Afrique centrale) est désormais entièrement terminée. Après 5 ans de travail acharné, ce projet de rénovation et d’expansion unique a été mené à bien dans les règles de l’art et le bâtiment a été officiellement ouvert au public le 9 décembre dernier.
Le bâtiment du musée date de 1910. Il dégageait toujours un charme unique mais l’infrastructure n’était plus adaptée aux nécessités d’un musée moderne. L’exposition permanente était dépassée et seule une infime partie des collections était exposée. Sur le plan architectonique ainsi que sur celui de l’infrastructure et des techniques (sécurité, climatisation, éclairage, humidité de l’air, conservation des œuvres), des adaptations s’imposaient d’urgence.
Le point de départ visait à restaurer et rénover le bâtiment du musée, à construire un pavillon d’accueil distinct et à relier les deux souterrains. La Régie des Bâtiments est intervenue en qualité de maître de l’ouvrage; c’est elle qui, à ce titre, a dirigé toutes les procédures administratives pour désigner l’équipe d’études multidisciplinaire et l’entrepreneur. Grâce à la réalisation de ce projet, le musée dispose dorénavant d’un espace d’exposition et de circulation flambant neuf d’environ 11.000 m².
Le pavillon d’accueil s’est totalement intégré à l’environnement verdoyant. Le mur-rideau en verre et la structure légère accentuent le respect de la nature et les bâtiments historiques environnants. (Architecte: SBA – photo: © Luca Beel)
Le pavillon d’accueil
Le pavillon d’accueil s’est totalement intégré à l’environnement verdoyant. Le mur-rideau en verre et la structure légère accentuent le respect de la nature et les bâtiments historiques environnants.
Via un imposant escalier en béton de parement blanc, le visiteur accède aux étages souterrains. Grâce à la profonde «cour anglaise», la lumière du jour est également présente à ces étages inférieurs. Tous les niveaux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
La galerie souterraine est comparable à une grande boîte blanche. La conception minimaliste et le choix conscient du blanc tant pour les plafonds, les murs que la dalle en béton poli confèrent au musée une ambiance unique. (Architecte: SBA – photo: © Luca Beel)
La liaison souterraine
La liaison souterraine fait 100 mètres de long. C’est le passage principal et il sert tant d’entrée que de sortie du public au musée. Il relie aussi le pavillon d’accueil au bâtiment du musée historique.
Dans la galerie se trouve un vaste espace qui peut être scindé en une ou deux pièces grâce à une paroi pivotante (13x5 mètres). Il est ainsi possible de créer une salle de 300 m² ou 600 m². En outre, on y trouve aussi un espace flexible pouvant être transformé en auditorium ou en salle d’exposition supplémentaire.
La galerie souterraine est comparable à une grande boîte blanche. La conception minimaliste et le choix conscient du blanc tant pour les plafonds, les murs que la dalle en béton poli confèrent au musée une ambiance unique.
Un des travaux les plus délicats à exécuter a été la réalisation de la liaison entre la galerie souterraine et le bâtiment du musée. Pour cela, les fondations du bâtiment du musée ont dû être forées.
Le bâtiment muséal
Le bâtiment muséal et ses abords immédiats sont protégés en tant que Monuments et Sites depuis février 1978, de même que l’intérieur du rez-de-chaussée ainsi que le mobilier originel.
L’architecture imposante style «Palais des Beaux-Arts» du bâtiment muséal a été traitée avec le respect dû à son rang et ramenée autant que possible à son état initial. Les axes de vue ont à nouveau été libérés. En rouvrant des baies de fenêtres, on a pu renforcer également les angles de vue de l’intérieur sur le parc.
Une des interventions les plus spectaculaires dans le bâtiment du musée est le dégagement partiel de la cour intérieure. De cette manière, davantage de lumière peut passer dans les sous-sols. (Architecte: SBA – photo: © Luca Beel)
Les façades du bâtiment ont été nettoyées et restaurées. Les lanterneaux dans les toits en zinc ont été renouvelés et équipés d’une protection solaire. Le toit a été isolé et pourvu d’une nouvelle couverture de toiture en zinc ou en ardoises. Enfin, les menuiseries extérieures en bois ont été décapées, restaurées et ensuite peintes dans leur couleur d’origine. La qualité d’isolation a été nettement améliorée grâce au placement de contrechâssis et de contreporte en acier.
Les vitrines classées ont été restaurées sur place. Dans les salles en marbre, elles ont été placées sur un socle technique de sorte que les techniques (électricité, multimédia, climatisation) puissent être intégrées. L'éclairage a été installé dans le socle supérieur.
Une des interventions les plus spectaculaires dans le bâtiment du musée est le dégagement partiel de la cour intérieure. De cette manière, davantage de lumière peut passer dans les sous-sols. C’est d’ailleurs par ce sous-sol que le visiteur pénètre dans le bâtiment muséal.
Fiche technique
• Propriétaire: Etat belge
• Maître de l'ouvrage: Régie des Bâtiments
• Equipe d’études multidisciplinaire: association momentanée Stéphane Beel Architecten + Origin Architecture and Engineering + Niek Kortekaas + Michel Desvigne + Arup NL + Bureau Bouwtechniek + RCR + Daidalos
• Entrepreneur: Denys (Wondelgem)
• Durée des travaux: 5 ans
• Coût global (construction, honoraires et financement): 66,5 millions d’euros