Frame, un projet à la rencontre des flux médiatiques
Le projet de l’association Baukunst (Bruxelles) - Bruther (Paris), lauréat de l’appel à projets organisé par la Société d’Aménagement Urbain (SAU) pour la construction de la maison des médias de mediapark.brussels, a été présenté par les architectes et les quatre futurs principaux occupants.
Cet immeuble de quelque 10.000 m2 sera construit à l’angle du boulevard Reyers à Schaerbeek et de la rue Colonel Bourg, sur un terrain appartenant à la SAU. Il accueillera la télévision régionale BX1; screen.brussels; l’Ihecs Academy et le Centre Vidéo de Bruxelles. Mais aussi une plateforme comprenant un espace de co-working et un hôtel d’entreprises dédiés au secteur média/audiovisuel, un espace Horeca, un auditorium utilisable comme salle de spectacle et de projection et divers équipements communs.
Le budget de construction s’élève à 16 millions d’euros (Htva) financés par la Région bruxelloise et par le Feder. La Cocof a, elle, débloqué près de 3 millions d’euros pour le redéploiement de BX1 dans mediapark.brussels.
Frame
La SAU et les quatre principaux futurs occupants ont décidé de baptiser l’immeuble Frame en référence notamment au cadrage d’image dans les médias visuels, à la trame dans le webdesign, à la forme et à la structure de la façade principale,… Frame sera ainsi un des premiers nouveaux bâtiments de mediapark.brussels, le nouveau quartier créatif bruxellois axé sur les médias. La SAU prévoit d’introduire la demande de permis de bâtir en juillet prochain et d’entamer les travaux en 2019. Le bâtiment devrait être terminé en 2021.
Un quartier en gestation
Ce nouveau pôle médiatique a pu voir le jour à cet endroit à la suite de la décision de la Rtbf et de la Vrt de libérer une bonne partie des 20 ha qu’elles occupent aujourd’hui sur ce site. Elles prévoient en effet de redéployer leurs activités dans deux nouveaux sièges (55.000 m² pour la Vrt et 38.000 m² pour la Rtbf), à construire à l’arrière de leur immeuble commun actuel.
Le ministre régional de l’Economie et de l’Emploi, Didier Gosuin, rappelle qu’à lui seul, le secteur des médias bruxellois emploie environ 16.000 personnes et génère 40% de la valeur ajoutée nette sectorielle produite en Belgique. Une part très significative de ces activités se concentre dans le quartier Reyers-Meiser avec près de 60 entreprises et 5.000 travailleurs des médias. On comprend donc tout l’intérêt d’investir dans ce secteur porteur, non seulement en termes de financement disponible pour les productions audiovisuelles, mais également d’accompagnement des acteurs de cette filière économique. C’est le rôle du screen.brussels cluster.
Visions d’architectes
Sur le plan constructif, le concours d’architecture lancé pour le Frame a stimulé l’imagination des architectes. Pas moins de 51 dossiers ont été reçus par la SAU, maître d’ouvrage du projet. Ils émanaient d’équipes pluridisciplinaires belges, mais aussi françaises, allemandes, espagnoles, néerlandaises, britanniques ou internationales. C’est finalement une équipe franco-belge qui est sortie du lot. Elle se compose de:
◊ Baukunst - Architecture (Forest)
◊ Bruther - Architecture (Paris)
◊ Bollinger+Grohmann - Stabilité (Paris)
◊ Bureau d'études Pierre Berger - Techniques spéciales et coordinateur performances énergétiques du bâtiment (Chaudfontaine)
◊ Georges Brutsaert architects - Coordinateur sécurité et santé (Ottignies-Louvain-la-Neuve)
◊ Kalhe acoustics (Ixelles)
◊ Gielen Bjorn landinzicht GCV - Paysage (Forest)
◊ Le roi nu - Designer textile (Forest).
L’architecte belge Adrien Verschuere, fondateur du bureau Baukunst, explique en substance que son projet «questionne la présence de l’image et de l’information exposant notre société contemporaine, tout autant que son développement futur. Engagée dans un inexorable mouvement de dématérialisation de ses supports, cet environnement médiatique a paradoxalement besoin d’affirmer et de manifester sa présence. Le projet s’enrichit de ce paradoxe: matérialiser la présence d’un contenu voué à son immatérialité. »
Quant aux architectes français Alexandre Theriot et Stéphanie Bru, fondateurs du bureau parisien Bruther, ils précisent que «construire «à deux pays» la maison des médias à Bruxelles renforce de facto le caractère européen de ce bâtiment. Au sein d’un environnement urbain en plein renouvellement, l’édifice établit un dialogue avec son site pour devenir une figure architecturale emblématique d’un quartier créatif. Emblème d’un domaine mouvant en constante évolution, le bâtiment offre une grande flexibilité et assure ainsi une pertinence des usages à long terme, notamment en introduisant de vastes plateaux libres et modulables».
Enfin, Frame et mediapark.brussels ont été l’événement majeur organisé chaque année au Mipim par la Région de Bruxelles-Capitale, soit le traditionnel «Breakfast in Brussels» qui réunit plusieurs centaines de professionnels de l’immobilier.