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Matériel

Sur les toits de Paris

Les toits de zinc contribuent au caractère unique de Paris, sans que, pour autant, les Parisiens ne s'en aperçoivent vraiment. Mais les couvreurs de Paris qui s’occupent de l’entretien et de la rénovation de ces couvertures, savent, eux, à quel point elles sont uniques et requièrent un savoir-faire spécifique. D’ailleurs, ils militent pour que leur profession soit inscrite au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco.

de paris
Paul Kozlowski

A Paris, 500 couvreurs-plombiers arpentent les toits, partie intégrante du paysage urbain. La profession reste néanmoins très fragile, car les jeunes ne veulent plus faire ce métier. Alors, pour préserver ce savoir-faire, le syndicat français des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie (Gccp) souhaite inscrire les couvreurs-zingueurs parisiens au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco.
Une première étape a été franchie en juin 2017 quand l’expertise du couvreur-zingueur parisien a été inscrit à l'inventaire national du patrimoine culturel immatériel français.
La profession est apparue en 1817 à Paris, mais elle s'est surtout développée entre 1855 et 1870, quand le baron Haussmann a construit plus de 30.000 immeubles.
Car tous les toits "haussmanniens" sont recouverts de zinc, un matériau peu cher et facile à installer. C'est ainsi que, peu à peu, une forêt métallique a recouvert Paris de gris, rendant largement visible, depuis le ciel, la transformation de la capitale par Napoléon III.
Le zinc a aussi permis aux architectes d'utiliser peu de charpentes, laissant plus d'espace pour vivre. Sont alors apparues les chambres sous les toits, elles aussi typiques de Paris.
Ces toits au charme désuet sont ensuite devenus un des symboles de la capitale, immortalisés par la photographie, la peinture ou le cinéma.
Actuellement, 80% des toits parisiens sont recouverts de zinc, une matière qu'il faut renouveler tous les 50 ans. Sans compter que la quasi-totalité de ces toitures doivent être rénovées selon les nouveaux standards énergétiques...

La Mairie de Paris fait de la résistance

Certaines voix s’élèvent pour que les toits eux-mêmes soient reconnus par l'Unesco, cette fois par une inscription au patrimoine matériel mondial.
Mais la démarche se heurte au scepticisme de Anne Hidalgo, la Maire de Paris, elle qui est une fervente défenseure de la végétalisation des toits. En février 2015, la maire de Paris avait ainsi affirmé ne pas vouloir «que ce classement empêche de réaliser la transformation écologique des toits, par leur végétalisation.»
À Paris, seules les berges de la Seine, entre le pont de Sully et le pont d'Iéna, sont pour le moment classées au patrimoine mondial de l'Unesco, depuis 1991.
 

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