Quand Ingersoll Machine Tools explore les cieux avec le télescope géant Magellan
Ingersoll Machine Tools, filiale de Camozzi Group, produira la structure du télescope géant Magellan. Un projet titanesque et prestigieux. Impliquant des universités comme Harvard ou encore la Smithonian Institution, il va demander 1.300 tonnes d’acier de construction. Avec Magellan, l’exploration spatiale veut suivre le sillage du navigateur portugais.
Le contrat a été remporté suite à un appel d’offres qui aura duré 2 ans. Cet accord a été conclu en collaboration avec MT Mechatronics et implique la gestion du développement du télescope géant Magellan (GMT) afin de construire la structure en acier de précision. Pour GMTO (gestionnaire du «Giant Magellan Telescope»), il s’agit du plus gros investissement de son histoire. En effet, cette structure coûtera la «modique» somme de 135 millions d’euros. De plus, elle mobilisera une équipe d’ingénieurs, de dessinateurs, de métallurgistes ou encore de machinistes pendant 9 ans.
MT Mechatronics concevra le télescope mais il sera assemblé et testé par Ingersoll avant d’être expédié et installé sur le site de l’observatoire GMT, à très haute altitude dans les Andes chiliennes. L’ensemble de la structure devrait être livrée fin 2025 et sera prête à accueillir les miroirs en 2028.
Des caractéristiques impressionnantes
Ce nouveau télescope fait partie de la nouvelle génération d’observatoires optiques infrarouges. Il est qualifié de «géant» car il mesure 24,5 mètres de diamètre, soit deux fois plus que les plus grands télescopes optiques existants. Il aura aussi un pouvoir de résolution dix fois supérieur à celui des télescopes actuels les plus puissants au monde.
Le télescope Magellan sera équipé de sept segments circulaires de 8,4 mètres chacun. (© GMTO)
Ce nouveau venu abritera 7 miroirs, également les plus grands du monde dans leur genre, produits par le Richard F. Caris Mirror Lab de l’Université d’Arizona. La structure pèsera 2.100 tonnes et flottera sur un film d’huile de 50 microns d’épaisseur. Cela permettra un mouvement sans friction pour compenser la rotation de la Terre et suivre la trajectoire des corps célestes. La société Innse, appartenant à Camozzi Group, a breveté cette technologie dite «hydrostatique». Quant au miroir principal, il combine sept segments circulaires d’un diamètre de 8,4 mètres pour donner une ouverture effective de 24,5 mètres de diamètre.
Sonder l’inconnu
Le GMT sera situé à l’observatoire de Las Campanas dans le désert d’Atacama. Il est l’œuvre d’un consortium international d’universités et d’institutions scientifiques de premier plan. Le financement du projet provient des institutions partenaires, des gouvernements et de donateurs privés.
Le GMT pourra potentiellement permettre des découvertes révolutionnaires, notamment au niveau de l’étude des trous noirs, de la matière noire ou de la recherche de la vie au-delà de notre système solaire. Magellan, le navigateur, avait marqué l’histoire. Le télescope en fera-t-il de même?