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Matériel

Planchers : oui à l’isolation mais sans trop d’épaisseur !

Le souci de la performance énergétique veut que les planchers des bâtiments soient dorénavant conçus avec une belle épaisseur d’isolation. Les ingénieurs du CSTC nous expliquent ici quelques méthodes pour limiter l’épaisseur du plancher, y compris en rénovation, tout en maintenant le degré d’isolation thermique – et acoustique ! – souhaité.

CSTC
Shutterstock
Il y a des raisons pratiques, thermiques et acoustiques qui expliquent pourquoi les chapes sont plus épaisses. Les planchers gonflent pour pouvoir contenir tant de choses : conduites de chauffage, conduits de ventilation, câbles destinés aux installations techniques… On rencontre ainsi régulièrement des chapes épaisses de plus de 15 cm, soit bien au-delà des épaisseurs recommandées par le CSTC…
 
Aucun intérêt sur le plan strictement technique, mais divers inconvénients pratiques : les travaux doivent être effectués en plusieurs couches, le mortier de chape est plus difficile à compacter et le temps de séchage plus long. Pour ne pas accroître inutilement l’épaisseur de la chape, le CSTC recommande d’intégrer les conduits de ventilation et les câbles des installations techniques dans une couche de nivellement distincte.
 
Et pour obtenir une bonne isolation acoustique sans trop d’épaisseur, on peut mettre en œuvre un plancher flottant avec des matériaux d’isolation acoustique spécifiques qui ne demanderont que peu d’épaisseur. 

Comment réduire l’épaisseur des planchers ?

L’épaisseur totale d’un plancher peut être réduite en jouant sur chacune des couches qui le composent, à savoir l’isolation, la chape et les techniques spéciales comme le chauffage par le sol.
 
On peut d’abord opter pour des isolants thermiques plus efficaces, avec une conductivité thermique moindre (valeur λ) et qui, de ce fait, peuvent être plus minces. On les trouve déjà sur le marché, mais leur prix élevé fait qu’on n’y a en général recours que pour répondre à une exigence stricte du plan et/ou pour éviter un problème de mise en œuvre. Les conduits et les câbles doivent alors être intégrés dans une couche de nivellement distincte. Une chape épaisse (de plus de dix centimètres) ne sera en général mise en œuvre que pour rejoindre le niveau du sol fini. Dans ce cas, la chape joue en quelque sorte le rôle de couche de nivellement.
 
Mieux vaut prévoir une véritable couche de nivellement à partir d’un béton maigre ou d’un mortier isolant. Recourir à une couche de nivellement isolante permet à la fois de limiter l’épaisseur de la couche isolante et celle de la chape appliquée par-dessus.
 
Une chape constituée d’un matériau plus performant permet aussi de limiter l’épaisseur du plancher. La résistance élevée en compression et en flexion d’une chape fluide à base de sulfate de calcium donne par exemple une chape plus mince que celle qu’on réalise à la main. Les chapes fluides à base de ciment offrent une résistance mécanique similaire et offrent une autre solution performante. 
 
Pour déterminer l’épaisseur des chapes fluides, il faut notamment tenir compte de la compressibilité de l’isolant présent sous la chape, de la résistance en compression et en flexion du mortier de chape, de la conception de la chape (adhérente, non adhérente ou flottante), de l’application prévue de la chape (résidentielle ou autre) et enfin de la présence éventuelle d’un chauffage par le sol.
 
Dans un système de chape sèche, un panneau en plâtre renforcé de fibres, en ciment ou en bois, est placé sur une couche de nivellement ou sur une surface plane. Les conduites, conduits et câbles sont dissimulés sous ce panneau. On peut aussi opter pour un système innovant de chauffage par le sol, à exécuter à l’aide de mortiers de chape améliorés, plus minces que les planchers classiques avec une chape traditionnelle. Il existe par ailleurs des systèmes de chauffage par le sol ne nécessitant pas de chape.
 

Références

Compilation d’un article paru en pages 20 et 21 du CSTC-Contact 2019/6 et signé par les ingénieurs T. Vangheel, conseiller principal senior à la division «Communication et formation» au CSTC, et par J. Van den Bossche, conseiller principal senior à la division «Avis techniques et consultancy» au CSTC. Seul cet article original peut être cité en référence.
 

 

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