En tant qu’abonné, vous avez un accès à tous les articles sur BATICHRONIQUE.be

Matériel

Des bâtiments scolaires pionniers et exemplaires

En 2017, le Collège Notre-Dame de Bon Secours à Binche est devenu le premier établissement scolaire belge et francophone à accueillir des élèves dans un bâtiment à ossature bois isolé à l’aide de paille. Si l’exemple n’a pas encore été vraiment suivi dans le secteur, le projet a récemment été récompensé dans la catégorie Bas Carbone lors des Green Solutions Awards 2018 décernés par le réseau Construction 21

binche 1

C’est un véritable changement de décor qu’ont connu les élèves du Collège Notre-Dame de Bon Secours à Binche ces derniers mois. Les unités préfabriquées en tôle qui accueillaient plusieurs classes ont en effet cédé la place à de nouveaux bâtiments uniques en leur genre. Lorsque le premier d’entre eux a vu le jour en 2017, il s’agissait de la première construction scolaire francophone à ossature bois, isolation de paille et enduit d’argile.

La construction s’est effectuée sans souci mais la mise en œuvre du projet a pris du temps, en raison de son côté hors du commun. (© Notre-Dame de Bon Secours Binche)

Un peu comme toute démarche pionnière, le chemin a été semé de quelques embûches pour les concepteurs du projet. La directrice de l’école, Teresa Maggiordomo, et son équipe n’ont toutefois jamais envisagé de dévier de leur idée de base. «Notre projet d’établissement défend le respect de l’environnement et l’éco-citoyenneté, notamment au travers d’une éco-team», explique la directrice. «Lorsque nous avons initié cette idée de construction en 2014, nous nous sommes donc naturellement mis à la recherche d’une solution écologique, saine et durable.» Au fil de rencontres, de visites de salons et autres, l’équipe de Notre-Dame du Bon Secours est tombée sur l’entreprise Pailletech et a immédiatement été séduite par l’idée d’une construction avec des matériaux naturels.

L’environnement des bâtiments est particulièrement sain. (© Notre-Dame de Bon Secours Binche)

Le Pouvoir organisateur de l’établissement a rapidement adhéré à cette solution. Par contre, Teresa Maggiordomo et son équipe ont eu besoin d’un peu de temps pour parvenir à s’entourer d’un architecte maîtrisant ces techniques particulières – en l’occurrence Christophe Lootvoet de l’Atelier Alter Ingénieurs et Architectes. «Il nous a très bien conseillés tout au long du processus », se réjouit la directrice. «La mise en route du projet a toutefois été un peu longue de notre côté, car nous ne disposions pas d’expériences similaires sur lesquelles nous baser».

Les constructions ont été réalisées avec une ossature bois, de l’isolation en paille et des enduits d’argile. (© Notre-Dame de Bon Secours Binche)

Méconnaissance et préjugés

L’aspect unique des technologies choisies par l’école binchoise pour ses bâtiments n’a pas non plus facilité le marché public lancé pour la réalisation des travaux. «Une seule entreprise avait répondu à l’appel et en avait profité pour pratiquer un prix fort», explique Teresa Maggiordomo. «Nous avons toutefois choisi de ne pas abandonner, mais de motiver et relancer une nouvelle procédure.» C’est ainsi que l’entreprise De Graeve, spécialiste des constructions passives, a rejoint le projet. «Après cela, il a encore fallu que notre projet convainque et fasse ses preuves, notamment auprès des pompiers», poursuit la directrice. «Les techniques que nous avons employées sont encore assez mal connues et souffrent donc de certains préjugés. Beaucoup de personnes s’imaginent par exemple que comme dans l’histoire des Trois Petits Cochons, une maison de paille est bien moins solide qu’une maison en pierre…»

Voir la Chronique n°42 du 19/10/18 pour la suite de l’article

Newsletter

Recevez notre newsletter et soyez au courant des dernières actualités

La veille des projets