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Matériel

Cloisons en verre: sécurité d'abord!

Les cloisons vitrées peuvent avoir diverses fonctions, en vertu desquelles il faut les choisir adéquatement. Le premier critère est la sécurité: une cloison vitrée doit résister à la brisure, en circonstances normales et même exceptionnelles. La sécurité des personnes doit également être envisagée dans le cas où, par accident, la cloison en verre viendrait quand même à se briser. C'est la raison pour laquelle divers types de cloisons vitrées ont été soumis à une série d'essais de chocs (durs ou mous) afin de vérifier leur résistance. Le CSTC propose un petit tableau indiquant quel type de risque doit être pris en compte pour quel type de cloison.

Cloisons en verre: sécurité d'abord!

Les cloisons vitrées: un vitrage parmi d'autres

La Note d'Information Technique 242 intitulée «Ouvrages particuliers en verre» vient compléter les précédentes NIT 214 et 221. La NIT 242 présente une série de règles pour penser la conception, calculer la dimension et assurer la mise en 'uvre de différents types d'ouvrages particuliers en verre. Un premier volume des «Ouvrages particuliers en verre» a été publié en 2011 et est consacré à certaines applications du verre utilisé en structure: dalles de plancher, marches d'escalier, parois vitrées de bassin et aquariums, ... Un second tome paraîtra prochainement et traitera des vitrines, portes et ensembles en verre trempé. Le groupe de travail constitué au CSTC pour la rédaction de ce tome 2 planche déjà sur un tome 3, qui paraîtra sous la forme d'une nouvelle NIT traitant des garde-corps (voir «Les Dossiers du CSTC» 2013/4.5) et des séparations, mais aussi des cloisons vitrées. C'est à cette dernière application qu'est précisément consacré l'article qui suit'

Qu'est-ce qu'une cloison vitrée'

Il y en a de différents types, mais toujours, il s'agit d'une paroi en verre, verticale, légère et non portante, c'est-à-dire qu'elle ne transfère pas les charges à l'exception de son propre poids. Elle n'est pas «portante», en ce sens qu'elle ne contribue pas à la stabilité générale du bâtiment et ne doit supporter rien d'autre qu'elle-même.

La fonction première d'une cloison vitrée est de séparer les volumes intérieurs d'un bâtiment, comme on peut l'observer sur le schéma en coupe repris ci-après où l'on voit que la vitre A est destinée à séparer un espace intérieur en deux parties distinctes. Une cloison peut être totalement vitrée ou l'être seulement partiellement. Il s'agit généralement de verre simple, voire de verre isolant. Une cloison vitrée peut aussi, comme la cloison B de notre illustration, séparer une zone «haute» d'une zone «basse»; le plancher ou le sol de cette dernière étant à un niveau inférieur à celui de la première. On voit aussi parfois des cloisons vitrées placées contre la face intérieure d'un mur, comme dans le cas du vitrage C de notre schéma. On parle alors d'une «contrecloison» ou d'une «cloison de doublage».

Nous n'aborderons donc pas ici les parois verticales vitrées situées entre l'espace intérieur d'un bâtiment et l'espace extérieur. Ces parois-là sont à considérer comme des «éléments de façade» et doivent être traitées suivant le Rapport n° 11 du CSTC.

Une vitre sûre' et bien choisie

La sécurité d'utilisation est la première exigence. L'aptitude à l'emploi est la seconde, importante aussi, quel que soit le type de cloison intérieure en verre. En veillant à ces deux aspects, le vitrage placé sera fonctionnel tout en garantissant la sécurité des occupants, même en cas de choc accidentel, pour éviter qu'une personne ne se blesse ou - pire - qu'elle ne passe à travers la vitre.

Il existe à ce sujet une norme dite «NBN S 23-002» (et son adden­dum) qui spécifie comment telle et telle cloison vitrée, soumise à telle ou telle agression, va se briser et de quelle manière. C'est en se référant à cette norme qu'on va pouvoir apprécier le risque en fonction de la situation de la paroi. A ce sujet, nous renvoyons aussi le lecteur aux Infofiches du CSTC n° 49.1 à 49.8.

Pour les cloisons intérieures vitrées, c'est habituellement le verre trempé qu'on utilise, pour éviter le risque de blessure par bris de verre. Du verre feuilleté peut également être utilisé, s'il y a risque de chute. Il faut par ailleurs tenir compte des spécifications de la norme relatives aux propriétés de résistance de diverses cloisons soumises aux essais de choc mou et de choc dur. Les essais de choc mou se font à l'aide d'un sac conique, mais bien arrondi dans sa partie supérieure (sac dit «sphéroconique») et contenant une cinquantaine de kilos de billes de verre. Ils peuvent aussi se faire à l'aide d'un double pneu du même poids. Quant aux essais de choc dur, ils se font à l'aide de billes d'acier de 0,5 et 1 kg, tenant compte de la catégorie d'utilisation du bâtiment et du type de cloison. Tous ces essais visent à la fois, comme déjà dit, la sécurité des personnes et l'aptitude à l'emploi, mais aussi la durabilité du matériau placé.

Quelles précautions pour quels types de cloisons'

Pour donner leur sécurité d'utilisation aux parois intérieures, il faut qu'elles puissent résister à une différence de pression subite. Prenons un exemple: on ouvre une fenêtre dans la façade par grand vent! Cela va d'un coup se répercuter sur la première cloison intérieure rencontrée par le vent et cette cloison, vitrée ou non, va subir une forte pression. «Les Dossiers du CSTC» 2010/3.10 (consultables sur le site www.cstc.be) abordent déjà cet aspect. Le guide d'agrément technique européen (l'ETAG 003) explique aussi que cette résistance à la pression diffé­rentielle, de même qu'à la pression exercée par une foule qui se presse ou par des portes qui claquent, peut être considérée (sur des kits de cloisons intérieures uti­lisées en parois non porteuses) comme satisfaisante si les tests de résistance à l'impact à l'aide de corps lourds et mous s'avèrent concluant sauf dans le cas de cloisons séparatrices des catégories A (habitations et zones résidentielles) et B (bureaux) décrites dans l'Eurocode 1 (NBN EN 1991-1-1).

Les critères à considérer pour la validation des cloisons intérieures en verre sont synthétisés dans le tableau repris, tel que préparé par le Comité Technique «Vitrerie» du CSTC.

En consultant, dans «Les Dossiers du CSTC» (2015/3.9 sur www.cstc.be), la version intégrale de cette étude, on trouvera un tableau précisant la com­position du verre feuilleté et l'épais­seur du verre trempé à prévoir en fonction de la hauteur d'une cloison intérieure appuyée sur deux côtés. Celui-ci complètera le tableau qui figurait déjà dans «Les Dossiers du CSTC» 2010/3.10 en prenant en compte, outre la stabilité au vent des cloisons, leur résistance aux chocs.

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