Bois: hausse générale
L’année 2018 semble être synonyme de reprise pour la plupart des produits bois, selon la dernière version du baromètre de l’Office économique wallon du bois qui scanne l’activité au sein de la filière bois. De manière générale, les professionnels font en effet état d’une hausse des demandes pour tous les produits. Les chiffres atteignent ainsi des niveaux comparables à ceux de la période qui a précédé la crise de 2008.
Pour le chêne, le prix des bois sur pied est toujours à la hausse, une situation qui incite les propriétaires privés à délivrer davantage de bois. En forêts soumises, la mesure ministérielle visant à orienter les bois de chêne des forêts domaniales vers les transformateurs a permis une augmentation du volume délivré via les ventes en gré à gré par rapport aux années précédentes et ce, à des prix toujours très soutenus. Certains prix sur pied franchissent allègrement la barre des 350 euros/m3 pour des gros chênes de qualité quelque peu supérieure à la moyenne.
Alors que les volumes mis en vente en gré à gré étaient de 3.000 m3 en 2016 et de 4.000 m3 en 2017, ils sont déjà de 6.300 m3 en 2018. Cette mesure devrait être reconduite en 2019.
La demande en sciages de chêne demeure soutenue. Le manque de matière première entraîne logiquement les prix vers le haut et une disponibilité limitée de ces produits sur les marchés. Les connexes sont abondants vu l’activité malgré tout importante des scieries. La demande est relativement stable et les prix en diminution. Quant au bois de chauffage, il est peu demandé vu la saison.
Résineux
Pour le secteur du résineux, les chantiers de découpe de petits bois tournent bien. La demande en bois ronds est en augmentation, mais les prix restent constants. La trop forte présence de connexes sur le marché entraîne une diminution de leur prix.
Tant l’offre en matière première que les prix des sciages résineux demeurent stables. Même si les professionnels mentionnent régulièrement une présence importante de chablis en Allemagne et en Europe de l’Est, leur transport, notamment par train, s’avère coûteux.
S’agissant des bois de construction, la reprise économique tire la demande en sciages et les prix vers le haut. Le même constat s’applique aux bois de palette et d’emballage.
La demande en produits connexes ne connaît pas d’évolution particulière. Les prix restent stables également. La disponibilité en matière est bonne, les scieries tournant en principe à plein régime. Malgré l’abondance apparente, certains marchands de bois soulignent une légère hausse de prix des connexes qui s’expliquerait par la montée générale des prix des produits sortant de scieries.
De plus, le sciage des chablis en Allemagne produirait une quantité importante de connexes dont la qualité ne satisfait pas entièrement les consommateurs (coloration, degré d’humidité), qui se tournent alors vers des produits de meilleure qualité présents chez nous. D’où une légère pression sur le marché.
Les prix des sciages résineux restent stables.
Logistique problématique
Par ailleurs, la demande en matières premières des industries du secteur du panneau est importante. L’approvisionnement en rondins semble poser des problèmes d’ordre logistique. Le marché du panneau est stable, il n’enregistre pas de progression ni en prix ni en volume sur le trimestre écoulé. La capacité de production de panneaux de fibres augmente partout dans le monde. En Europe, cette capacité devrait passer d’environ 27 à 29 millions de m3 avec l’ouverture de nouveaux sites en Russie, en Roumanie et en Turquie. En ce qui concerne les autres types de panneaux, les usines tournent également à pleine capacité, en phase avec la reprise économique.
Pour la production de pellets, l’offre en connexes est stable. Au niveau des produits, les prix d’été sont appliqués et maintiennent un volume de vente important. La vente des écorces est plus difficile malgré cette période où la qualité est généralement meilleure et où elles sont plus sèches. Leur prix est stable.
En finale, si la crise économique semble bien loin derrière nous, les industriels soulignent d’importants problèmes en matière de logistique, et notamment une pénurie de chauffeurs routiers. Un constat qui concerne de nombreux secteurs.