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Revêtements UV, une solution miracle ? « Si vous mettez les avantages et les inconvénients côte à côte, c'est la solution idéale pour une finition "on demand" »

Presque tout le monde parmi vous a déjà entendu parler des revêtements UV, mais de quoi s'agit-il exactement et quel en est l'intérêt pour un entrepreneur ? Nous avons contacté un spécialiste du domaine, qui nous explique pourquoi l'utilisation des revêtements UV peut s'avérer être le meilleur choix dans un grand nombre de situations.

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Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est essentiel d'expliquer ce que sont les revêtements UV et quel est leur rôle. Le principe des revêtements est d'appliquer une couche protectrice ou décorative sur une surface afin d'en améliorer les propriétés. Dans le secteur de la construction, un revêtement remplit différentes fonctions en fonction du type et de l'application. Cela peut inclure la protection du matériau sur lequel il est appliqué, l'amélioration de la résistance à l'usure prolongeant ainsi la durée de vie des sols et des façades, une meilleure esthétique, une fonctionnalité accrue, etc.

Le principe des revêtements UV repose sur le durcissement par UV, une technologie qui permet à un revêtement de durcir grâce à l'exposition à la lumière ultraviolette (UV). Ce processus repose sur la photopolymérisation, un phénomène où des composants liquides se solidifient instantanément sous l'effet de l'énergie UV.

Trois éléments cruciaux à prendre en compte

Même sans consulter notre spécialiste, nous pouvons déjà identifier plusieurs avantages des revêtements UV : durcissement instantané, approche plus écologique et qualité supérieure. Arjan Maatkamp, directeur général de DecoRad Systems BV, une entreprise spécialisée dans les technologies UV et basée à Veenendaal aux Pays-Bas, partage son expertise à ce sujet.

"Je pense qu'il y a trois aspects essentiels à garder à l'esprit lorsqu'on parle de revêtements UV", explique-t-il. "Tout d'abord, il s'agit d'une technologie verte, nécessitant peu ou pas de solvants. Ensuite, le durcissement et la mise en service sont immédiats. Enfin, les propriétés finales du revêtement sont d'une qualité exceptionnelle."

Un coût plus élevé

La question qui se pose immédiatement est la suivante : si les revêtements UV utilisables sur site sont disponibles sur le marché depuis plus de dix ans, pourquoi n'ont-ils pas totalement remplacé les revêtements traditionnels ? La raison principale est le coût.

"Les revêtements UV sont plus chers que les solutions classiques, c'est un fait. Le surcoût dépend des circonstances d'utilisation, mais en général, on peut estimer qu'ils coûtent environ deux fois plus cher que les produits traditionnels. Ce n'est pas négligeable, c'est pourquoi leur usage est principalement limité aux situations où ils apportent un réel avantage économique. En résumé, c'est une technologie qui fonctionne en mode 'on demand'. Si au moins l'un des trois aspects que j'ai mentionnés est déterminant, alors il est pertinent d'envisager le durcissement UV."

Nous connaissons principalement l'UV-curing pour son application sur les sols en bois, mais son utilisation s'étend bien au-delà. Selon Arjan Maatkamp, la finition des sols peut être divisée en trois segments : bois, minéral et résilient/flexible. Le bois peut être traité sur site avec UV ou en usine avant sa mise sur le marché (une technique existante depuis les années 70). Enfin, il y a l'application UV pour les revêtements de béton ou d'autres surfaces minérales et pierreuses, ainsi que leur entretien.

"Prenons l'exemple du parquet. Il faut distinguer l'application UV sur site et le parquet pré-traité en usine. Je constate que l'offre en revêtements UV s'élargit constamment, avec de nouvelles couleurs et huiles pour diversifier l'aspect visuel et la texture. Un bon exemple de l'efficacité des revêtements UV est le traitement des planches en bois en usine. Avec une finition traditionnelle à l'huile, il faut laisser sécher les lames pendant une semaine sur un support. Avec une huile UV, les employés peuvent immédiatement empiler les planches dans leur emballage, prêtes pour l'expédition."

"Si nous regardons les surfaces en béton ou en pierre – utilisées notamment dans les entrepôts ou les sites industriels – on constate également une large gamme de revêtements UV de haute qualité. Ces revêtements, disponibles en plusieurs coloris, sont extrêmement durables, résistants aux rayures, à l'usure et aux produits chimiques. Ces caractéristiques sont très intéressantes pour de nombreuses applications, malgré le coût. Pensez aux galeries, parkings, cages d'escalier… Prenons l'exemple d'un immeuble résidentiel. Les habitants et visiteurs souhaitent un minimum de nuisances et une remise en service rapide. Avec les revêtements UV, fini les longs temps de séchage : la surface durcit immédiatement et peut être utilisée sans attendre. Et si, en plus, on peut affirmer que cette technologie est la plus rapide, la plus écologique et qu'elle offre une durée de vie plus longue, alors le choix est vite fait. On observe ainsi une adoption croissante des revêtements UV dans les hôtels et centres commerciaux. Besoin d'une intervention rapide ? Malgré son prix, c'est la solution idéale."

Opportunités sur le marché du préfabriqué

Arjan Maatkamp souligne ensuite un point crucial. Comme nous l'observons depuis un certain temps aux Pays-Bas et en Belgique, l'industrie du préfabriqué connaît une croissance rapide et cette tendance est loin de s'essouffler, surtout face à la pénurie actuelle de logements. C'est précisément dans ce contexte que les revêtement UV peuvent offrir des avantages considérables.

"Dans le préfabriqué, tout commence par le coulage du béton dans un moule en bois sur lequel un revêtement est appliqué. Avec des produits traditionnels, il n'y a pas d'autre choix que d'utiliser des vernis très polluants, qui imposent non seulement des protections strictes aux employés mais génèrent aussi d'importantes nuisances olfactives tout au long du processus de production. Une telle approche ne correspond plus aux standards actuels, surtout lorsqu'il est possible d'utiliser un revêtement UV qui élimine les longs temps de séchage de 24 heures ou plus, ne dégage aucune émission nocive et permet en outre d'augmenter considérablement le nombre de cycles de coulage avant remplacement."

Éviter les coûts d'échec

Notre spécialiste évoque également des applications spécifiques où la remise en service immédiate permet d'éviter des coûts d'échec.

"Prenons l'exemple d'un traitement dans une gare ferroviaire, même par des températures bien inférieures à zéro. Vous ne pouvez pas laisser le sol sécher pendant trois jours ; inévitablement, des piétons marcheront sur la surface traitée, obligeant l'entrepreneur à tout recommencer à ses frais. Avec les revêtement UV, le travail est immédiatement finalisé, évitant ainsi ces coûts d'échec. De plus, l'UV offre un bien meilleur contrôle sur la qualité finale. Un autre exemple est l'application de revêtement antiglisse autour des piscines, douches, vestiaires, baignoires, etc. Avec un traitement UV, la zone est immédiatement fonctionnelle."

Revêtements de sol flexibles

Il reste encore un aspect à traiter : qu’en est-il des revêtements de sol flexibles comme le vinyle, le PVC, le VCT ou le linoléum ? Des sols souvent utilisés dans les hôpitaux, les centres de soins, les écoles, les bâtiments d’entreprise, etc. ? Ici aussi, l’énorme avantage du temps de traitement est mis en avant, mais cette fois en combinaison avec des bénéfices pour la santé et l’environnement.

« C’est simple : si un espace doit être rapidement remis en service, la technologie UV est la meilleure solution. Surtout lorsqu’il faut aussi tenir compte de l’environnement. Prenons l’entretien des hôpitaux ou des écoles, par exemple. Avec un produit traditionnel, il faut chaque année organiser une évacuation complète de l’espace et retraiter les sols. Les résidus chimiques éliminés finissent directement dans les égouts, ce qui est à la fois non écologique et inutile. Dans ce cas, mieux vaut opter pour une solution plus durable qui dure entre 4 et 5 ans. De plus, les chambres ou salles de classe peuvent être immédiatement réutilisées. Dans ces conditions, que représente réellement le coût plus élevé si l’on en retire autant d’avantages ? »

« Tout le monde a bien compris l’intérêt des revêtements UV : on les utilise là où cela a du sens économiquement ! Le manque de produits n’est plus un problème. Ces dernières années, de nombreuses nouvelles options sont apparues, y compris des versions colorées. De plus, les équipements UV DecoRad déjà achetés peuvent être réutilisés, évitant ainsi des investissements supplémentaires. Certes, il s’agit toujours d’un marché de niche en raison du coût plus élevé, mais si vous recherchez une solution rapide, durable et de haute qualité, il vaut largement la peine de sortir des sentiers battus ! »


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Comment fonctionne le durcissement UV ?

Pour bien comprendre le durcissement UV, il est essentiel de savoir comment cette technologie fonctionne. En réalité, il s'agit d'un système composé d'un émetteur et d'un récepteur : la lampe UV joue le rôle d'émetteur, tandis que la chimie – c'est-à-dire le revêtement – agit comme récepteur. L'enjeu est de parfaitement synchroniser ces deux éléments afin d'obtenir en une fraction de seconde un durcissement complet avec les propriétés souhaitées.

Le durcissement UV repose sur un procédé de photopolymérisation, où un matériau liquide durcit sous l'effet de la lumière ultraviolette. Le processus se déroule en plusieurs étapes : application, exposition aux UV, réaction photochimique et polymérisation.

Tout d'abord, le revêtement réactif aux UV est appliqué sur la surface désirée. Ce revêtement contient des photo-initiateurs, des monomères et des oligomères. Ensuite, une lampe UV ou une source lumineuse LED émet une énergie UV d'une longueur d'onde spécifique (généralement entre 200 et 400 nm). Les photo-initiateurs absorbent cette énergie et la transforment en radicaux réactifs. Ces radicaux déclenchent une réaction en chaîne, où les monomères et oligomères se lient pour former un polymère solide, ce qui entraîne un durcissement instantané du matériau.

Le résultat final est une couche résistante et chimiquement stable qui se forme en quelques secondes, sans évaporation de solvants. Cette technologie est particulièrement utilisée pour les revêtements de sol, les finitions sur bois, les adhésifs et les peintures industrielles.


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