En tant qu’abonné, vous avez un accès à tous les articles sur BATICHRONIQUE.be

Matériau

Comment pratiquer un percement dans une paroi résistant au feu

Il arrive qu'une paroi ignifuge doive être traversée pour permettre le passage d'une conduite ou canalisation. Il faut alors veiller à ce qu'à l'endroit du percement, une obturation complète soit réalisée dans toutes les règles de l'art pour empêcher tout passage du feu à travers cette obturation. La Note d'Information Technique 254, récemment publiée par le CSTC, est consacrée à cette question.

Comment pratiquer un percement dans une paroi résistant au feu

Sortie cette année, la NIT 254 du Centre Scientifique et Technique de la Construction remplace la série des Infofiches n° 39. Cette NIT fait plus de 200 pages: le double ou le triple du volume habituel! Et un second tome est déjà annoncé, sur le même sujet' C'est dire si l'obturation correcte des percements est importante pour la sécurité d'un bâtiment: pas question de jouer avec le feu!

La NIT 254 est le fruit du travail du groupe «Traversées de parois résistant au feu» issu du Comité Technique «Menuiserie». D'autres Comités Techniques du CSTC y ont également collaboré, à savoir ceux de la «Plomberie sanitaire et industrielle, des Installations de gaz, de Chauffage et de Climatisation» et d'autres partenaires encore, comme les entrepreneurs de parachèvement, réunis au sein de l'association professionnelle pour le secteur du parachèvement «Bewap».

Traverser sans affaiblir'

Si une paroi est résistante au feu, elle doit pouvoir conserver cette propriété, même après qu'on ait dû y pratiquer un percement technique. Or, des percements techniques, dans un bâtiment, il en faut: câbles électriques, conduites d'eau et d'air, prises de courant, ... Entre la conduite qui traverse et la paroi qui est traversée, il faut pratiquer une obturation qui va «resserrer» l'endroit du percement. Cette obturation doit être pratiquée selon des règles bien précises si l'on veut conserver à la paroi son caractère ignifuge. Les remises d'offres ne sont pas toujours claires sur ce point, ce qui peut être source de contestations et réparations ultérieures, toujours coûteuses. Par exemple, un resserrage pratiqué autour d'une conduite à l'aide d'une mousse durcissante peut rapidement être dégradé par le feu si la mousse n'est pas spécifiquement prévue pour le resserrage autour de conduites traversant une paroi ignifuge!

La NIT 254, donne, en ses chapitres 5, 6 et 7, sur 170 pages illustrées, toutes les prescriptions de mise en 'uvre pour garantir qu'une paroi ignifuge percée conservera bien son caractère ignifuge.

En début d'ouvrage

Le chapitre 2 classifie la résistance au feu selon les règlements et normes en vigueur et évoque les documents qui en attestent.

Le chapitre 3 aborde les paramètres qui influencent la résistance au feu, selon le type d'éléments de construction, d'éléments de traversée et de dispositifs d'obturation. À noter, parmi ces derniers, les manchons en applique, encastrés ou en rouleau, les coquilles d'isolation, les mastics, mousses, coatings, coussins, bandes et clapets résistant au feu, les «vannes papillon», ... Sans oublier les conduits, blochets, membranes capuchons et grilles résistant au feu.

Le chapitre 4 détaille les exigences de sécurité incendie en Belgique, avec une attention plus particulière sur les parois verticales, planchers et plafonds suspendus, les conduits de fluides, de câbles électriques, d'air et de fumées, ainsi que les interrupteurs et prises de courant et les joints et grilles résistant au feu.

Instructions de pose

Le chapitre 5 présente trois solutions types (A, B et C) validées par les pouvoirs publics pour le resserrage des traversées de conduites dans des éléments de construction résistant au feu. Leur mise en 'uvre dans les cloisons légères, les murs et les planchers massifs est également abordée.

Comment pratiquer l'obturation

Le chapitre 6, sur plus de 150 pages, s'intéresse à la mise en 'uvre proprement dite. Les dispositifs d'obturation sont présentés pour chaque type de paroi (cloisons légères, murs et planchers massifs), avec leurs directives de mise en 'uvre respectives, selon le type de conduite (combustible ou incombustible), le type de câbles, faisceau de câbles ou chemin de câbles et le type de conduit ou de tout autre affaiblissement de la paroi. Les affaiblissements dans les plafonds suspendus et dans les planchers surélevés sont également abordés.

Les prescriptions énoncées concernent successivement les cloisons légères, les murs massifs, les planchers massifs, les plafonds suspendus et les planchers surélevés. Ce sont les grands principes, qui n'excluent pas qu'il faille aussi se conformer aux instructions de montage du fabricant. La présentation est claire, avec un système de fiches, numérotées de 3 à 25. Chaque fiche présente d'abord un schéma en coupe, légendé et de compréhension facile grâce au code-couleur. Le schéma est chaque fois suivi des commentaires y relatifs.

Détails d'exécution et entretien

Le chapitre 7 présente la façon de résoudre quelques problèmes particuliers. Exemples: ouvertures dans la paroi plus larges que ce que prévoit le dispositif d'obturation, conduites dans les chapes ou protégées par une chape, parois résistant au feu traversées par des conduits de fumées, '

Le chapitre 8 est lui consacré à l'entretien, nécessaire pour certains types d'obturation, comme les clapets résistant au feu qui, s'ils sont empoussiérés et sales, risquent de mal fonctionner en cas d'incendie. Idem pour certains autres dispositifs d'obturation.

Ce qu'il ne faut pas faire'

La NIT 254 présente aussi, photos éloquentes à l'appui, 22 exemples à ne pas suivre. L'erreur est tantôt due à un défaut de coordination, à une mauvaise application de la solution type, à un dispositif d'obturation inapproprié, à une mise en 'uvre défectueuse, à un mauvais resserrage, à une discontinuité de la cloison résistant au feu ou encore à un manque d'entretien.

In fine

L'ouvrage se termine par une bibliographie et quelques annexes utiles, dont un glossaire qui définit les termes utilisés: résistance au feu, stabilité au feu, étanchéité au feu, isolation thermique, ... Le «jeu», par exemple, est la différence entre le diamètre intérieur du fourreau et le diamètre extérieur de la conduite! Autant savoir'

Rôles respectifs

Chaque intervenant dans un bâtiment doit tenir son rôle' et communiquer avec les autres!

Le donneur d'ordre, avec son architecte et son bureau d'études et/ou de contrôle, fournit sur plan à l'entrepreneur toutes les informations nécessaires: résistance au feu, endroit des percements, types de percements, de parois et de conduites, diamètres, matériaux utilisés, tracés, ... Et autres exigences éventuelles: acoustique, étanchéité à l'air, ...

L'entrepreneur détermine sur cette base et au besoin en concertation avec les fabricants - sauf si le cahier des charges le lui impose - le type de dispositif d'obturation résistant au feu qu'il va placer. Il le met en 'uvre conformément aux directives du fabricant et procède aux réparations éventuelles à l'endroit de la traversée.

Le fabricant de dispositifs d'obturation donne à l'entrepreneur toutes les directives utiles: nombre de fixations, resserrage, champ d'application, ...

Références

Ceci n'est qu'une présentation sommaire de la Note d'Information Technique 254 dans le but d'attirer l'attention sur cet ouvrage utile au professionnel. Seule cette NIT 254 dans son entièreté peut servir de référence.

L'édition sur papier satiné peut s'obtenir auprès du service Publications du CSTC, Lozenberg 7, B-1932 Sint-Stevens-Woluwe (tél: 02 529 81 00 et fax: 02 529 81 10).

La NIT 254 est également consultable et téléchargeable pour les membres sur le site internet du CSTC: www.cstc.be (Information & Assistance\Métiers\Menuiserie\Publications\Notes d'Information Technique).

Newsletter

Recevez notre newsletter et soyez au courant des dernières actualités

La veille des projets