3 millions pour le Karreveld

L'eau constituait la principale menace pour ce fleuron du patrimoine bruxellois. Les toitures fuyaient et le parc était en proie aux inondations et aux remontées d'eau venant de la nappe phréatique ainsi qu'aux mauvaises odeurs.

'Le choix des matériaux a été dicté par le respect du patrimoine architectural, du cachet du bâtiment et des exigences de consommation énergétique.'

A présent que le domaine a récupéré son charme d'antan, il se prête à nouveau aux événements et manifestations culturelles.

Phase 1

En 2013, Beliris entamait la rénovation des toitures rendue nécessaire par les fuites d'eau incessantes et par la présence massive de mousse. De plus, la toiture datant des années 50, elle ne comportait ni sous-toiture, ni isolation. Afin de conserver une toiture homogène, l'ardoise de Fumay, légèrement rosée et rare, a été remplacée par une ardoise naturelle noire, plus facile à trouver.

La réfection des toitures a commencé avec le démontage de la couverture et des corniches, et avec la pose de la sous-toiture pour améliorer les performances thermiques. Dans les combles, les toitures ont été isolées par l'intérieur. Le choix des matériaux a été dicté par le respect du patrimoine architectural, du cachet du bâtiment et des exigences de consommation énergétique. Enfin, les ardoises ont été posées en faisant usage d'un système de crochet spécial simplifiant les remplacements futurs.

Phase 2

Le parc, véritable oasis dans le quartier, a bénéficié d'un profond réaménagement misant que la qualité et le confort. Six grandes interventions ont été réalisées.

1. Chemins et cour intérieure

Les chemins d'accès à la ferme-château et celui bordant l'étang ont été renouvelés, tout comme la cour intérieure pavée de la ferme-château et l'ancien parking. Vu qu'une pollution du sol a été mise à jour pendant le chantier, il a été assaini. Le réseau de conduites d'eau et d'égouttage, vieux et complexe, a aussi été totalement remplacé.

2. Aménagements paysagers et mobilier

L'architecture paysagère du parc (murets, rocaille, escaliers,'), fortement endommagée au fil des ans, a été restaurée. Le mobilier (bancs, poubelles,') en mauvais état a aussi été remplacé.

3. Fontaine du jardin à la française

Cette fontaine était hors service depuis longtemps. Elle a non seulement repris du service, mais elle est aussi plus économe en eau. Ainsi, un circuit fermé a été installé pour éviter les gaspillages. Le nouveau système récupère l'eau de pluie et souterraine.

4. Etangs et zones humides

Dans un premier temps, l'étang a été curé et un nouveau système de drainage posé sous les chemins évacue désormais l'eau de source qui remonte vers l'étang via un bassin de rétention. L'eau est alors purifiée grâce à un filtre végétalisé créé tout le long des berges de l'étang. Toute la faune et la flore du parc profitent ainsi de la qualité de cette eau.

On a également créé des fossés le long des chemins pour favoriser l'infiltration de l'eau de pluie et éviter de saturer les égouts en cas d'averses abondantes. Enfin, de petites digues ont été aménagées sur les pelouses pour lutter contre l'érosion du sol.

5. Plantations

Les massifs de plantations existants ont été regarnis d'espèces indigènes, mais le choix des essences a veillé à varier les couleurs et les formes des feuillages et à étaler les périodes de floraison tout au long de l'année. Quant aux arbres endommagés ou en fin de vie, comme un rideau de 21 peupliers, et la végétation couvrant les façades de la ferme-château, ils ont été taillés, élagués ou abattus pour offrir de nouvelles perspectives sur le parc. Le jardin à la française a également été restructuré et la végétation des sous-bois préservée.

6. Sécurisation et stationnement

Enfin, le parc a également été sécurisé grâce à une grille installée sur son pourtour. Ce qui signifie qu'il sera désormais régi par des heures d'ouverture. Le stationnement dans le parc sera, lui, interdit.

Un peu d'histoire

En 1930, la commune de Molenbeek rachète le domaine du Karreveld. En 1951, une proposition de classement du site et de la ferme-château est lancée par les riverains. Elle aboutira en 1955.

Dans l'intervalle, au début des années 1950, une restauration aux allures de reconstruction débute pour loger les Vip de l'Expo 58. La ferme-château laissée à l'abandon est rebâtie dans sa forme originelle, reflet de l'architecture brabançonne des XVIe et XVIIe siècles avec des édifices en briques rouges et un cordon de pierre blanche. Seules les façades côté étang et la façade du pignon latéral ouest sont conservées.

A l'époque également les terres aux alentours sont aménagées en parc et ouvertes au public. De nombreuses essences rares, des résineux et un jardin à la française sont alors plantés. L'étang est 'restructuré et le petit cours d'eau qui l'alimentait est vouté.

Cependant, au fil des ans, le domaine est maintes fois inondé et se dégrade. Avant de retrouver son charme grâce aux deux phases de restauration actuelles.