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Logistique

Les coûts des matériaux naviguent en eaux troubles

Imporgrasa, l’association des importateurs de matériaux de construction en Belgique, constate un recours accru aux voies navigables pour le transport de matériaux chaque année. Mais l’impact de ce mode de transport sur les coûts des matériaux est non négligeable.

Imporgrasa

L’utilisation des voies fluviales belges est dans une dynamique positive. Considérations écologiques, pressions sur le réseau routier ou encore modernisation des voies navigables sont autant d’arguments qui plaident en faveur de la voie d’eau. Mais, comme le souligne Imporgrasa, certains coûts variables généralement inattendus viennent gonfler le coûts.

Faible niveau des fleuves et eaux intérieures

Conséquence directe des changements climatiques, la sécheresse persistante qui a sévi entre mai et novembre 2018 a entraîné une baisse du niveau des fleuves et des eaux intérieures. Les bateaux naviguant sur le Rhin, le Waal (rivière néerlandaise faisant partie du delta du Rhin) et la Meuse ont, par conséquent, dû renoncer à transporter de nombreuses tonnes de marchandises avec, à la clé, de fortes augmentations des prix du fret.

Concrètement, pour déterminer le niveau des eaux dans le cadre de la livraison de matériaux de construction par bateau, on utilise une échelle basée sur la hauteur des fleuves et des rivières. Par exemple, la hauteur d'eau à l'échelle de Ruhrort à Duisbourg est déterminée par rapport au Rhin.
Et pour une navigabilité normale, le niveau de référence est de 320 cm. Mais la période entre mai et novembre 2018 – la période la plus chargée de l'année, où l'industrie de la construction a tourné à plein régime – a vu le niveau descendre jusqu’à 200 cm, avec un maximum de 300 cm. Du coup, les navires d'une capacité de charge de 3.000 tonnes ne pouvaient plus transporter que 30 à 50% de la cargaison prévue. Chaque commande nécessitait dès lors 2 ou 3 navires de plus qu’à l’accoutumée, entraînant irrémédiablement les coûts vers le haut.

Des investissements à double tranchant

Bien qu’Imporgrasa reconnaisse l’importance et la nécessité des investissements consentis par les autorités pour améliorer le trafic fluvial, l’association fait part de son inquiétude quant à l’impact qu’ils ont sur les frais logistiques. 
En 2019, de nombreux blocages ont obligé les navires à effectuer des contournements et ont rendu certains trajets temporairement impraticables. Ces problèmes découlent des efforts de rattrapage dans l'entretien des voies navigables. En effet, les travaux liés aux écluses, les consolidations de rives, les accumulations de matériaux au fond des cours d'eau, les travaux d'entretien, les pénuries d'eau,… induisent diverses majorations qui n’ont fait qu’alourdir le prix de revient du fret.

Dans ce contexte, Imporgrasa recommande aux autorités d’instaurer un dédommagement des coûts supplémentaires directement liés aux travaux de rénovation. Pour ce faire, le planning de ces travaux doit être établi compte tenu de la mise en place de mesures de soutien, afin que l'utilisateur final ne doive assumer les frais supplémentaires imprévus. Une approche plus adéquate et efficace consiste à indemniser directement les commandants de navires, de sorte que les utilisateurs finaux ne doivent payer de majoration. Enfin, l’association préconise de donner aux entrepreneurs et à leurs sous-traitants la possibilité de répercuter les surcoûts.
 

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