Le port de Bruxelles connaît une légère baisse de ses trafics voie d’eau, le trafic de conteneurs marque un nouveau record
Avec près de 6,8 millions de tonnes transportées par voie d’eau au port de Bruxelles, l’activité portuaire bruxelloise a connu un tassement d’un peu moins de 5% par rapport à 2021 (7,1 millions de tonnes). C’est le trafic propre (les marchandises chargées et déchargée à Bruxelles) qui a le plus souffert, mais qui reste tout de même à un niveau historique relativement élevé à plus de 5 millions de tonnes. Cette baisse est compensée par une hausse du trafic de transit (+3%), ce qui modère la baisse du trafic global (-4,7%).
Les impacts positifs du transport par voie d’eau sont très importants puisqu’il est estimé que grâce au trafic de l’année 2022, ce sont près de 633 000 mouvements de camions qui ont été évités dans et autour de Bruxelles. Le trafic par la voie d’eau a aussi permis une diminution de plus de 98 000 tonnes de CO2 et une économie en coûts externes de près de 25 millions d’euros.
La diminution de 7% du trafic propre (382 183 tonnes) est principalement le fait des deux premières catégories de marchandises : les matériaux de construction (-13,2%) et les produits pétroliers (-14,8%). Le transport de conteneurs connaît quant à lui une nouvelle année record avec une hausse, en tonnes, de plus de 30% par rapport à 2021 qui était déjà une année record pour cette catégorie. En 2022, près de 57 000 EVP (équivalent vingt pieds) ont ainsi été chargés et déchargés à Bruxelles. Des résultats excellents qui confortent le Port de Bruxelles dans sa décision d’extension de son terminal à conteneurs, pour laquelle les travaux de renforcement du mur de quai sont d’ailleurs en cours.
La guerre en Ukraine et les sanctions vis-à-vis de la Russie expliquent en partie la baisse du trafic par voie d’eau, en particulier pour les produits pétroliers. En outre, les basses eaux du Rhin, l'offre croissante de cargaisons de charbon et l'utilisation de barges pour le transport de céréales en provenance d'Ukraine réduisent la capacité de la flotte de navigation intérieure dans le nord-ouest de l'Europe, ce qui entraîne une hausse des coûts de fret et une raréfaction des moyens de transport pour les marchandises sèches.
Les échanges commerciaux n’ont pas connu de variations significatives en 2022. Les Pays-Bas restent le premier partenaire. Avec 54% des tonnages échangés, Rotterdam et les ports côtiers (Vlissingen, Amsterdam) assurent, par ailleurs avec Anvers, l’approvisionnement bruxellois en hydrocarbures, tandis que les ports d’estuaire (Dordrecht, Breskens, …) fournissent l’essentiel du sable à la construction bruxelloise.
Enfin, la reprise des activités de croisières fluviales après la pandémie du COVID se confirme puisque le port a accueilli 76 bateaux internationaux ayant fait escale à Bruxelles en 2022.
Alain Maron, ministre bruxellois de la Transition climatique et de l'Environnement, en charge du Port de Bruxelles : «Une hausse de 30 % du transport par conteneurs sur le canal témoigne de l’intérêt des acteurs économiques pour une logistique plus verte. La voie d’eau, et bientôt le chemin de fer, apportent des réponses concrètes au défi de la transition énergétique, économique et climatique. Le Port constitue à cet égard un support essentiel pour le développement d’un approvisionnement durable de la ville ».