Solival favorise l’autonomie à domicile
La désinstitutionnalisation est un processus visant à remplacer les séjours de longue durée des personnes diagnostiquées avec un trouble mental, neurodéveloppemental et/ou un handicap par une autre formule plus «humaine». Ce processus a conduit à la fermeture d'hôpitaux psychiatriques, d'instituts éducatifs et spécialisés, voire de centres médico-sociaux, au profit de suivis, de soins et de soutiens avec une aide humaine à domicile ou encore de résidences multi-services ou communautaires.
Solival s’inscrit dans cette logique depuis les années 70 en proposant des conseils et des pistes de solutions gratuits et accessibles à tous, favorisant l'autonomie, la qualité de vie et surtout le maintien à domicile de la personne en situation de handicap physique, mental ou sensoriel. Ces conseils passent bien évidemment par des adaptations techniques et des aménagements intérieurs et extérieurs en fonction des besoins, des capacités, des habitudes de vie et de l'environnement. Ces travaux, qui supposent parfois la modification d’un habitat et/ou de la circulation des occupants, se font évidemment en collaboration avec les entreprises. Comme on peut s’en douter, les travaux les plus courants concernent la mobilité et l’hygiène.
Salles d’essais
«Tant qu’on ne le côtoie pas, le handicap reste méconnu», explique à juste titre Jean-Benoît Dufour, directeur de Solival. Ce qui explique sans doute que les entrepreneurs connaissent mal le matériel ad hoc comme les douches spéciales, les syphons courts, etc. C’est ici que Solival peut apporter son expertise tandis que les entreprises possèdent la leur en matière constructive. Solival ne fonctionne pas pour autant avec un réseau d’entrepreneurs, il s’agit avant tout d’une relation entre le client et ces derniers.
Pour mener ses missions à bien, Solival dispose également de deux salles d’essais, à Bruxelles et Mont-Godinne. On peut y découvrir un aperçu de différentes aides techniques, d'adaptations et d'aménagements possibles. Ces lieux non commerciaux d’apprentissage et d’essai permettent de faire un choix motivé.
Les aménagements modulables des salles d’essais permettent aussi la réalisation d'un cahier de charge précis d'implantation (hauteur idéale du WC, emplacement des barres d'appui, aires de manœuvres, hauteur du plan de travail,…) afin de construire un dossier personnalisé avec les ergothérapeutes de Solival. Ces professionnel(le)s effectuent également des visites à domicile.
A noter que les services de Solival sont gratuits car subsidiés par l’Aviq, l’agence responsable des politiques Bien-être et Santé, Handicap et Famille en Wallonie, par la Région bruxelloise au niveau de l’emploi et par les mutualités chrétiennes. Une subsidiation d’autant plus bienvenue que Solival touche bon nombre de personnes précarisées et âgées pour lesquelles un maintien à domicile en autonomie reste souhaitable. «On vit de plus en plus longtemps, mais pas spécialement en bonne santé. Les personnes isolées sont de plus en plus nombreuses avec leur cortège de problèmes financiers, psychologiques,…, de sorte que les aides deviennent indispensables», précise M. Dufour.
Inclusion digitale
La digitalisation n’épargnant personne, Solival a également lancé à Bruxelles un projet d’aides technologiques regroupé sous l’appellation CyberVal. Il fonctionne selon le même principe que les adaptations de l’habitat avec des conseils technologiques comme un accès à un ordinateur, des logiciels adaptés, de la reconnaissance vocale, des applications mobiles, domotiques, divers supports physiques,…
Ici aussi, l’ergothérapeute de CyberVal offre du conseil sur la base d’une analyse et d’une évaluation des besoins de la personne concernée et propose ensuite des solutions technologiques adaptées aux différentes problématiques rencontrées. L’ensemble du travail réalisé débouche alors sur un rapport d’expertise qui pourra servir, par exemple, dans le cadre d’une démarche d’aide financière auprès de l’institution publique régionale bruxelloise Phare (Personne Handicapée Autonomie recherchée).
Les activités de Solival sont également décrites dans diverses brochures (www.solival .be). Elles visent en outre à informer les personnes valides sur d’éventuels besoins futurs. En effet, si l’espérance de vie actuelle est de 83,7 ans pour les femmes et de 78,8 ans pour les hommes, ces chiffres grimperont respectivement à 90 ans et 88 ans en 2070. Mais il ne suffit pas de savoir que l’espérance de vie augmente, encore faut-il connaître les conditions dans lesquelles nous vivrons ces années supplémentaires. Elles ne seront en tout cas pas sans effet sur la manière de construire et d’agencer les logements.