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Juridique

(Motor)home, sweet home

A l’approche du salon Mobicar, qui se tiendra du 11 au 15 octobre 2018 à Brussels Expo, la BCCMA (Association Belge des Caravanes, Camping-car et Motorhomes), organisatrice de l’événement, se félicite des bons chiffres du secteur.

motorhome

Il apparaît en effet que la vente de motorhomes est en forte augmentation dans notre pays avec 2.921 nouveaux véhicules immatriculés au cours des six premiers mois de 2018, soit une croissance de 8,9% par rapport à la même période en 2017. La vente de nouvelles caravanes, quant à elle, reste stable: 816 nouveaux véhicules ont été immatriculés de janvier à juin 2018 contre 814 pour l’année précédente. 

Quel rapport avec la construction, demanderez-vous? A priori aucun. Si ce n’est que, si la majorité des acheteurs de caravanes et motorhomes sont avant tout des amateurs de camping, d’autres en font leur domicile permanent.

On estime à environ 15 000 le nombre de personnes vivant dans des habitats alternatifs (motorhomes, caravanes, roulottes, Tiny house, …) dont l’écrasante majorité (12 à 13.000) en Wallonie.

Depuis une quinzaine d’années, les pouvoirs publics wallons se sont attaqués à ce type d’habitat en s’appuyant sur des arguments relatifs à la sécurité. Exemple: certains sites, notamment des campings au bord de la rivière, sont souvent inondés. D'autres habitats permanents accueillent des populations précarisées au point de transformer des domaines de vacances en petites «jungle de Calais».

Moins un choix qu’une nécessité

Ceci dit, quel que soit le contexte, le Code wallon de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ne reconnaît pas l’habitat léger comme un logement à part entière. Il est donc très difficile d’obtenir un permis pour implanter ce type d’habitation et, depuis le 1er janvier 2017, une nouvelle loi interdit la possibilité de s'y domicilier de manière permanente.

 En dépit de réglementations de plus en plus contraignantes à l’égard de ce type d’habitat, le nombre de caravanes, motorhomes et autres roulottes ne diminue pas de manière significative, faute d’une vraie politique alternative. Car si une frange de citoyens choisit sciemment de résider dans ces habitats légers pour des raisons philosophiques, elle reste marginale. Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’un choix mais d’une nécessité d’ordre économique: chômage, divorce, jeunes en rupture de ban, accidents de vie divers, etc. En l’absence de logements de remplacement – on ne reviendra pas sur le manque de logements sociaux et sur les listes d’attente, longues comme un jour sans pain, pour les logements sociaux existants – expulser ces gens reviendrait à les jeter à la rue ; un problème social en remplacerait dès lors un autre.  Un état de fait qui explique que les communes agissent en ordre dispersé.

Dans un contexte d’érosion de la classe moyenne – de plus en plus précarisée – et de logements de plus en plus inabordables financièrement – qu’il s’agisse du marché acquisitif ou locatif – plusieurs organisations de citoyens plaident pour un assouplissement de la législation wallonne concernant l’habitat léger, y voyant une solution à la crise du logement. Sans beaucoup de succès jusqu’à présent.

 

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