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Juridique

Mieux vaut être jeune et en bonne santé que quinquagénaire et sans emploi

Pour la première fois, les entreprises engagent davantage de travailleurs de plus de 45 ans que de moins de 25 ans. En 6 ans, le nombre des plus de 55 ans engagés a presque doublé tandis que le nombre de jeunes engagés a diminué de 25%. C’est ce qu’il ressort de la dernière enquête du prestataire de services RH Acerta.

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Pour la première fois en 2017, les entreprises ont engagé davantage de plus de 45 ans que de personnes de moins de 25 ans pour pourvoir des offres d’emploi dans le cadre de contrats à durée indéterminée. En 2017, la proportion des plus de 45 ans représentait ainsi 20,76% de la totalité des engagements. La proportion des jeunes de moins de 25 ans engagés s’élevait quant à elle à 20,36%. C’est la progression constante des plus de 55 ans qui est la plus frappante: leur proportion a presque doublé (+93,52%) par rapport à 2011! La catégorie d’âge inférieure (les personnes âgées de 45 à 54 ans) a grimpé de 14,56% sur la même période. Cependant, lorsqu’il y a un gagnant, il y a aussi un perdant et dans ce cas-ci, ce sont les jeunes qui payent l’addition: la proportion d’offres d’emploi qu’ils ont pourvu a diminué de pas moins de 25,23% depuis 2011.

«Différents facteurs expliquent le passage des engagements de jeunes à ceux de personnes plus âgées. D’une part, ces derniers sont actuellement plus disponibles sur le marché de l’emploi, par choix ou non. De toute évidence, les employeurs accordent plus d’importance qu’avant à l’expérience apportée par ces travailleurs plus âgés. D’autre part, les jeunes se font plus rares sur le marché de l’emploi où ils débarquent tardivement car ils étudient plus longtemps», analyse Muriel Lefebvre, consultante chez Acerta.

 

Plus de 55 ans et femme: la double peine (© Gerinter)

25-45 ans: la tranche d’âge idéale

Bien que l’augmentation de la proportion des travailleurs de plus de 55 ans ait pratiquement doublé l’année dernière, elle ne représente toujours que 5,33% de la totalité des engagements…

En ce qui concerne les segments dans lesquels les personnes plus âgées sont mieux représentées que la moyenne, il apparaît que, en 2017, 5,52% des postes à pourvoir dans le non-marchand pour un contrat à durée indéterminée ont été attribués aux plus de 55 ans. Et parmi les ouvriers engagés, ils sont 6,34% à être âgés de plus de 55 ans sur l’ensemble des secteurs.

A noter que les femmes, tous secteurs confondus, sont une nouvelle fois sous-représentées: en 2017, seules 3,73% d’entre elles étaient âgées de plus de 55 ans.

Bien que les candidats plus âgés aient plus de chance aujourd’hui qu’hier de trouver un emploi, ce sont malgré tout les jeunes de 25 à 35 ans qui composent la tranche d’âge présentant la plus grande proportion d’engagements. En 2017, ils représentaient tous ensemble 36,75% de la totalité des engagements. «Si nous élargissons la fourchette à 45 ans, les chiffres montrent que près de 60% de la totalité des engagements pour un contrat de travail à durée indéterminée concernent les travailleurs de cette catégorie d’âge. Cette prédominance se poursuit à tous niveaux: pour les secteurs marchands et non-marchands, pour les ouvriers et les employés, chez les hommes et les femmes.»

Les grandes entreprises préfèrent les moins de 25 ans

D’après les chiffres d’Acerta, ce sont les grandes entreprises qui engagent le moins de travailleurs de plus de 55 ans: les entreprises employant plus de 500 personnes ont opté pour des travailleurs de plus de 55 ans dans seulement 1,69% des cas…

Elles engagent toujours avidement dans la catégorie la plus jeune. Les moins de 25 ans constituent même la seconde catégorie la mieux représentée parmi les engagements, avec une proportion de 29%.

«Les grandes entreprises attirent plus facilement les jeunes. Elles s’appuient sur leur notoriété et offrent plus de possibilités de croissance, des salaires plus attractifs, etc. Elles sont également mieux armées pour accueillir ces jeunes à l’aube de leur carrière. Ces entreprises sont probablement dotées d’un onboarding structurel ainsi que d’une politique de formation bien ficelée. A l’inverse, les travailleurs plus âgés qui décident de changer d’emploi ou y sont contraints, cherchent plutôt à travailler dans une entreprise à dimension humaine où les liens entre patron et travailleurs sont plus directs. De leur côté, ces Pme se réjouissent de cet apport d’expérience supplémentaire», poursuit Muriel Lefebvre.

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