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Juridique

Les maisons de repos, en plein boom, sont créatrices d’emplois dans le secteur de la construction

Le Gouvernement wallon a approuvé en première lecture une note-cadre relative à la réforme de l’aide aux aînés proposée par la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Alda Greoli. La qualité de l’accueil, le contrôle des prix, la création de près de 12.000 nouvelles places jusque 2030 ou encore le soutien au financement des infrastructures, lié à l’occupation des places – et non plus par projet – sont les pierres angulaires de cette réforme.

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«En 2060, la société comptera deux fois plus d’octogénaires et de nombreuses personnes d’au moins 65 ans. La liberté de choix de son lieu de vie est fondamentale. Avec cette réforme, nous allons pouvoir augmenter significativement l’offre de places, garantir l’amélioration continue de la qualité,  tout en maîtrisant les coûts, que ce soit pour les résidents ou la Région», s’est enflammée Alda Greoli.

«La qualité de vie passe aussi par la réforme des normes actuelles», explique la ministre. «L’ajout de nouvelles normes de qualité vise à intégrer une réelle démarche dans le fonctionnement des institutions, mais aussi dans leur contrôle par l’autorité. Si le respect des normes architecturales était un point de départ fondamental, il est avéré que la prise en compte des besoins physiques et psychiques des résidents est tout autant importante, voire supérieure. Les établissements devront dès lors s’engager dans une démarche d’amélioration continue de la qualité où le résident est au centre des actions entreprises.»

Maison de repos et de soins à Baillonville, en Province de Namur. La qualité de vie des résidents passe aussi par la qualité de l’infrastructure et de l’architecture. (© Picard Construct)

 

Cette modification portera à la fois sur les normes architecturales et matérielles, mais aussi sur l’organisation de l’encadrement des soins et de la prise en charge : le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé a ainsi été modifié afin d’introduire la notion de qualité dans l’établissement par le Gouvernement wallon (article 8 de l’avant-projet de décret). 

Enfin, un pilotage et une évaluation seront instaurés afin de garantir que la réforme des normes mène bien à une amélioration de la qualité et de la capacité d’hébergement et d’accueil.

Plus de 3.000 emplois pour le secteur de la construction

Comme le prévoit le Plan wallon d’investissement, ce sont près de 12.000 places supplémentaires en maisons de repos (très exactement 11.907 places supplémentaires d’ici 2030) que permettront les quelque 83,5 millions d’euros par an d’investissements supplémentaires pendant 10 ans.

A l’heure actuelle, la Wallonie compte 48.122 places. Considérant l’enjeu du vieillissement de la population, ces 60.000 places contribueront à assurer à chacun une meilleure chance d’accès à un hébergement de qualité dans un dispositif d’accueil  et à un prix abordable.

A en croire la ministre, ce plan sera également générateur d’emplois, à la fois directs et indirects, qui ne sont, par définition, pas délocalisables. «La création de nouvelles places devrait permettre au minimum la création directe de 2.381 emplois Etp non délocalisables, soit au minimum 1 membre du personnel par 5 résidents.»

Par ailleurs, la mise en œuvre du plan de construction (période 2017-2019 incluse), devrait permettre la création d’emplois dans le secteur de la construction; les premières projections tablent sur un total de 16 équivalents temps plein par million d’investissement, soit 3.024 Etp!

Un financement conditionnel

Le financement de près de 12.000 nouvelles places s’inscrit dans le cadre d’une réforme globale du financement des infrastructures de repos et de soins. En effet, à l’heure actuelle, la  Région wallonne investit de manière ponctuelle, par appel, dans les infrastructures existantes. Le système à venir sera lié à l’occupation réelle de la place par un résident.

La motivation de ce changement se trouve notamment dans le fait que depuis la Sixième réforme de l’Etat, la Wallonie gère l’ensemble du dispositif d’accueil résidentiel  (soins, normes, infrastructures, programmation, politique d’accueil et de prix…).

«Il était donc naturel, suite à l’intégration des budgets liés aux soins et au fonctionnement, de réfléchir à une meilleure intégration des interventions des pouvoirs publics au travers de mécanismes de solidarité.»

Le soutien au financement de l’infrastructure s’effectuera donc à partir de 2021, dans un mécanisme qui viendra compléter l’intervention historique de l’Inami dans le prix d’hébergement, sous certaines conditions. L’ensemble des interventions sera globalisé dans le flux des organismes assureurs (à la journée) en y intégrant l’intervention en faveur de l’infrastructure.

Cette intervention sera donc strictement liée à l’occupation réelle de la place par un résident, ce qui permettra également de favoriser la déconsolidation des investissements. Les maisons de repos entreront dans le dispositif au fur et à mesure de leur projet de construction ou d’extension, etc. Ce mécanisme sera similaire au nouveau mécanisme de soutien au développement de l’infrastructure hospitalière.

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