Les entreprises de plus en plus impliquées dans la mobilité des travailleurs
Les déplacements domicile-travail structurent le quotidien des nombreux travailleurs. Dans la mesure où Bruxelles est le lieu de travail de près de 710.000 personnes, soit 15,6% de l’emploi national pour seulement 10,5% de la population, on comprend le rôle crucial que jouent ces déplacements dans les enjeux de mobilité de la Région.
C’est d’autant plus sensible que le nombre d’emplois en Région bruxelloise a augmenté de 8,2% entre 2000 et 2016. Mais la mobilité des travailleurs est aussi un problème métropolitain, puisque la capitale accueille 345.000 navetteurs venant des deux autres Régions: 31% des travailleurs à Bruxelles résident en Région flamande et 17,6% en Région wallonne. Près d’un emploi bruxellois sur deux est ainsi occupé par un navetteur.
345.000 navetteurs à Bruxelles, dont environ 190.000 en voiture.
Certes les déplacements domicile-travail ne représentent qu’une partie du total des déplacements, mais ils sont caractérisés par des contraintes propres, tant au niveau spatial (entre un ou des lieux de domicile et de travail) que temporel (horaires de travail relativement fixes) et ont des implications fortes sur les déplacements pour d’autres motifs. Il est dès lors crucial de bien organiser cette mobilité liée aux activités économiques et de cerner quels sont les facteurs qui participent au choix du mode de transport des travailleurs. Il s’agit notamment de déterminer quels sont les leviers qui permettent d’influer sur ce choix et quel est, en particulier, le rôle de l’entreprise en la matière.
Rationaliser le nombre de déplacements des travailleurs grâce, par exemple, au télétravail et à la flexibilisation des horaires.
Ces questions sont évidemment au cœur des travaux menés par le Brussels Studies Institute dans le cadre de la chaire interuniversitaire de recherche «Entreprises et mobilité durable», mise en place avec le soutien de 11 acteurs privés et publics du secteur. Deux chercheurs de l’Université Saint-Louis – Bruxelles, Thomas Ermans, géographe, et Céline Brandeleer, politologue, ont synthétisé leurs recherches et les contributions de collègues de l’Ulb et de la Vub pour établir une note de synthèse, publiée dans le numéro 125 de la revue Brussels Studies (*).
(*) Thomas Ermans, Céline Brandeleer, Michel Hubert, Kevin Lebrun et Florentine Sieux. Déplacements domicile-travail: état des lieux et perspectives d’action pour les entreprises. Note de synthèse BSI. https://journals.openedition.org/brussels/