Les consignes de sécurité massivement ignorées

En effet, une enquête menée récemment par Manutan, le plus grand fournisseur d’articles de bureau, entrepôts, ateliers et terrains en Belgique et aux Pays-Bas, révèle que 41% des collaborateurs travaillant à l’usine, dans un atelier ou sur un site extérieur déclarent ne pas toujours se conformer aux consignes de sécurité sur leur lieu de travail. 35% avouent même qu'il leur est arrivé de les ignorer délibérément. « C'est pour le moins inquiétant et il y a lieu d'améliorer considérablement la communication concernant la sécurité sur le lieu de travail», souligne Jan Piet van Dijk, Director Operations Benelux et Coordinateur sécurité chez Manutan.

Tous coupables, mais l’employeur responsable 

Les collaborateurs qui avouent ignorer parfois délibérément les consignes de sécurité, mettent en avant non seulement une charge de travail trop élevée mais aussi et surtout le fait que ces prescriptions sont souvent peu pratiques et constituent une entrave, ce qui incite à ne pas les respecter.

«Si l'intérêt des consignes de sécurité n'est pas suffisamment clair, les collaborateurs vont les juger inutiles. Malheureusement, cette attitude peut entraîner une multitude de situations dangereuses. Pas moins de 47% des collaborateurs  déclarent que la charge de travail élevée conduit parfois à une insécurité sur le lieu de travail. De plus, 39% avouent avoir déjà commis une erreur en raison de la fatigue causée par une trop longue plage de travail.

«A cet égard, il appartient à l'employeur d'intervenir activement. D'une part, en veillant à ce que la charge de travail ne soit pas trop élevée et, d'autre part, en mettant beaucoup plus clairement en évidence l'importance de la sécurité. Au final, la sécurité sur le lieu de travail et le suivi des consignes relèvent de la responsabilité de l'employeur.»

L'importance d'une plus grande ouverture à l'égard des risques 

73% des collaborateurs affirment réfléchir aux risques potentiels et 38% déclarent qu'une sous-estimation des risques peut conduire à des accidents sur le lieu de travail. «Un spécialiste en prévention peut éviter que des situations dangereuses ne se présentent et ne dérapent en signalant clairement les risques et en dispensant des conseils. Il convient de noter qu'un collaborateur affecté à la prévention n'est présent que chez 61% des personnes interrogées» , déclare Jan Piet van Dijk. «Ajoutons que 18% ne sont pas certains que cette fonction soit prévue dans leur entreprise. La mise en place d'un collaborateur en prévention constitue dès lors une étape importante sur la voie d'un renforcement de la sécurité. Les efforts à fournir ne se résument toutefois pas à ça. 38% des collaborateurs affirment qu'ils ne rapportent pas toujours les erreurs commises et 20% trouvent difficile de signaler une situation dangereuse. Il est donc important de pouvoir discuter des risques potentiels avec les employés et de les sensibiliser au fait d’en faire état quand ils surviennent.»