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Juridique

Le financement alternatif comme levier de rénovation

Malgré la volonté d’améliorer la qualité du patrimoine résidentiel, les rénovations restent un rêve inaccessible pour bon nombre de particuliers, faute de moyens financiers. C’est la raison pour laquelle les autorités doivent mettre en place un modèle de financement alternatif pour encourager les propriétaires à rénover, estiment Vibe et Dialoog, deux Asbl flamandes spécialisées dans la promotion de la construction et de l’habitat durables.

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Malgré l’octroi de primes à la rénovation, les maîtres d’ouvrage hésitent, voire renoncent, à se lancer dans un tel processus faute de temps, de courage ou de moyens. Selon des chiffres récents, 58% des propriétaires de maisons en Flandre ont ainsi renoncé à entreprendre des travaux de rénovation l’an dernier pour des raisons de coût. De même, 43% des ménages décidés à franchir le pas ont contracté un emprunt pour rénover leur logement.
Néanmoins, au vu des enjeux climatiques, il s’agit d’accélérer la rénovation pour atteindre les objectifs de réduction de CO2. Rien qu’en Flandre, près de 3 millions de logements mériteraient une sérieuse rénovation. Pour rendre le patrimoine résidentiel existant économe en énergie à l’horizon 2050, il faudrait rénover près de 100.000 logements par an.

Financements alternatifs

L’une des solutions avancées par les deux Asbl Vibe et Dialoog serait de privilégier le financement alternatif, qui aurait aussi l’avantage de renforcer la position des groupes socio-économiquement vulnérables. En effet, les personnes à faibles revenus sont souvent contraintes d’acheter un bien de piètre qualité, mais sans disposer des moyens nécessaires pour le rénover en profondeur. Un modèle de financement alternatif permettrait de donner un coup de pouce à ce groupe sans mettre en péril sa capacité à payer, selon Vibe et Dialoog.

Community Land Trust

Une autre piste consiste à développer le Community Land Trust (CLT). Cette forme d’association acquiert des terrains (communautaires), les développe et les gère en vue de créer un nouveau modèle résidentiel et communautaire proposant des logements abordables et de qualité aux habitants moins nantis. Ce modèle est vu comme un catalyseur de rénovation résidentielle pour les groupes à revenus moyens comme pour les familles à bas revenus. Il permet en effet d’améliorer sensiblement la viabilité et la qualité, notamment énergétique, d’un logement sans que les propriétaires ne doivent entamer leurs propres limites financières. Pour les autorités, le CLT se traduit par des économies en termes de dépenses, puisqu’à plus long terme, l’input financier nécessaire sera moins conséquent.

La rénovation collective au quartier Dampoort à Gand en est un bel exemple. Ce dossier a appliqué quelques principes du CLT, comme la rétention de subsides. Autrement dit, les ménages qui transforment leur bien reçoivent un subside qu’ils ne devront rembourser qu’au moment de la mise en vente du logement. Et à la vente des logements, la prime retourne au fonds collectif. Un autre projet gantois, baptisé «Gent knapT OP» et mené par la Ville de Gand et son Cpas, est également dans les cartons pour la rénovation de 100 logements en apportant un soutien appréciable aux groupes fragilisés.



 

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