Entreprises technologiques: 30.000 postes vacants cherchent preneurs désespérément
Le chiffre d’affaires, les exportations et l’emploi des entreprises technologiques belges poursuivent leur croissance. Mais les entreprises peinent à trouver du personnel en suffisance. Marc Lambotte, CEO de la fédération technologique Agoria, souhaite qu’on puisse mettre plus de gens à l’emploi.
Fin 2017, on estimait à 303.500 le nombre de personnes travaillant dans l’industrie technologique en Belgique, soit 5.000 de plus qu’un an plus tôt. Quelque 2.000 emplois supplémentaires viendront s’y ajouter chaque année d’ici 2020, selon Agoria. Entre 2015 et 2020, le secteur affichera ainsi un total net de 15.000 emplois supplémentaires.
30 000 postes vacants
Toujours selon la fédération, il y a en outre 30.000 postes vacants cette année dans l’industrie technologique: 8.000 experts numériques (tels que consultants TIC), 15.000 profils techniques (ingénieurs, monteurs, techniciens de maintenance, …) et 7.000 autres profils (management, logistique et vente, par exemple). Tout ça alors qu’une récente enquête d’Eurostat laissait entendre que la Belgique était la championne d’Europe des emplois vacants…
Durant la semaine écoulée, Agoria a mené une enquête auprès de 341 entreprises de l’industrie technologique: 272 d’entre elles (soit 79,8 % des réponses) ont déclaré éprouver des difficultés à recruter du personnel actuellement. Une situation que Marc Lambotte trouve inacceptable alors que tant de personnes sont sans emploi. «Il y a 130.000 jeunes entre 15 et 24 ans qui ne travaillent ni n’étudient. D’autre part, un problème se pose toujours aussi chez les 55-64 ans, ils sont en effet 750.000 à ne pas travailler. C’est désastreux pour notre économie et pour le renforcement de notre sécurité sociale.»
Quelle réalité derrière les chiffres?
Pour Agoria, le nombre élevé de chômeurs de longue durée est également un problème à résoudre d’urgence. «Pour maintenir leur motivation et leur volonté de travailler au même niveau, nous pourrions activer les chômeurs, après un certain temps, dans un environnement de travail qui a du sens, comme du bénévolat, ou dans un programme de formation en vue de se recycler et d’acquérir de nouvelles compétences. Cela doit aider ces personnes à se réinsérer facilement sur le marché du travail», estime Marc Lambotte.
Désamour pour les matières scientifiques
C’est effectivement une piste à explorer parmi d’autres. Ceci dit, s’il est avéré qu’il existe un sentiment de désamour pour les matières scientifiques au sens large, ce qui réduit significativement le vivier disponible pour l’industrie technologique, pour le reste, on a toutefois du mal à imaginer un chômage de masse volontaire, même si les discours sur les «chômeurs fainéants» sont à la mode par les temps qui courent…
Outre la problématique éventuellement liée à un manque de goût pour les matières scientifiques ou à des formations déficientes, on peut aussi se demander ce qu’il en est de ces postes vacants et, surtout, des annonces dont elles font l’objet. La FEB n’a d’ailleurs pas manqué de conseiller aux employeurs «d’être ouverts, pour leurs emplois à pourvoir à des demandeurs d’emploi qui ne correspondent peut-être pas à 100% au profil recherché»…