Un revêtement ultrasilencieux à l’essai à Gand
Une zone d’essai de 44 mètres recouverte d’un revêtement «ultrasilencieux» a été aménagée sur la Noorderlaan à Gand. Constitué de caoutchouc, de gravier et d’un liant, ce revêtement réduit de 7 à 12 décibels les nuisances sonores dues au trafic routier. Le Centre de recherches routières (CRR) et la ville de Gand étudient les possibilités de ce revêtement dans le cadre du projet européen Life-Nereide afin de limiter les nuisances sonores pour les riverains.
Bon nombre de mesures ont déjà été prises en vue de réduire les nuisances sonores de la circulation dans les quartiers. Le «béton de ciment très ouvert», également appelé asphalte drainant, en est une. Il réduit les bruits de 3 à 5 décibels, mais est difficile à débarrasser du verglas en hiver, raison pour laquelle il n’est pas davantage mis en œuvre en Belgique. Les enrobés bitumineux minces entraînent, eux aussi, une diminution comparable du bruit tandis que les écrans antibruit font également partie des solutions, mais ne peuvent pas être installés partout.
Le revêtement testé à Gand ne contient pas de bitume et se compose de panneaux préfabriqués poro-élastiques collés à l’aide de résine artificielle sur une sous-couche spéciale, qui repose elle-même sur les sous-couches normales en asphalte. Des tests similaires réalisés en Suède, en Norvège, aux Pays-Bas, au Danemark, en Slovénie, au Japon et en Belgique ont déjà démontré sa capacité à réduire les bruits de la circulation routière de 7 à 12 décibels. A titre comparatif: un écran antibruit de 4 mètres de haut permet d’atténuer les sons de 8 décibels.
«La zone d’essai sera étroitement suivie par le CRR, d’une part, pour contrôler ses effets acoustiques et, d’autre part, pour évaluer le comportement du revêtement en termes d’usure, de résistance au dérapage et de bruit de roulement. L’objectif étant de faire de ce revêtement ultrasilencieux une alternative digne de ce nom dans les prochaines années», confie Luc Goubert, chercheur senior auprès du CRR.
Plan d’action sonore
La mise au point de ce produit ultrasilencieux s’inscrit dans le plan d’action sonore de la ville de Gand. Ce plan comprend 40 mesures axées sur une stratégie claire de prévention, de lutte et de compensation des nuisances sonores dues au trafic routier notamment. C’est ainsi que les routes locales dont le revêtement est médiocre sont rénovées en priorité. La zone située à l’intérieur du périphérique de la ville est en outre devenue une zone 30 depuis 2015. Une mesure aux effets acoustiques positifs, puisque le bruit de roulement des pneus diminue proportionnellement à la baisse de la vitesse.
Parallèlement, la ville investit dans des véhicules plus silencieux, notamment des modèles roulant au gaz naturel ou à l’électricité. Sa propre flotte compte déjà 54 véhicules électriques et 20 véhicules au Cng. De même, le personnel d’Ivago (l’intercommunale de gestion des déchets en région gantoise) roule actuellement à bord de 55 véhicules au Cng. Afin de convaincre également les citoyens et entreprises, divers subsides encouragent la transition vers des véhicules plus silencieux et durables. D’ici 2030, Gand vise ainsi à ramener le niveau sonore dû à la circulation routière sous la barre des 70 décibels pour toutes les habitations de la ville. Un objectif pertinent dans la mesure où ces 15 dernières années, les recherches européennes ont clairement démontré le lien entre le bruit du trafic et les problèmes de santé.