Avec la ministre Ludivine Dedonder au volant d'un bulldozer, les travaux de fondation du futur complexe F-35 sur la base aérienne de Florennes commencent. Jan De Nul Group, en collaboration avec les agences de design Arcadis et Burns&McDonnell, construira la nouvelle infrastructure pour le F-35A. 

La Défense prévoit la livraison des premiers chasseurs F-35A en 2025 pour le 2W Tac de Florennes et en 2027 pour le 10W Tac de Kleine-Brogel. Pour accueillir et maintenir le nouveau système d'armes, une nouvelle infrastructure est nécessaire. L'infrastructure actuelle date des années 50 et 60. Elle n'est pas adaptée aux exigences d'un chasseur moderne. Chaque complexe F-35A est réalisé selon la formule "Design, Build & Maintain" (DBM). Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l'été 2024.

Ministre de la Défense Ludivine Dedoner : "Le slogan de notre composante aérienne est "Prêt pour l'avenir". Eh bien, l'avenir est là, en plein élan. Le F-35 est la crème de la crème, une technologie de pointe qui permettra à notre Composante Air de rester au premier rang mondial à l'avenir, comme c'est le cas aujourd'hui avec nos fidèles F-16. Cette technologie de pointe mérite évidemment une infrastructure de pointe, adaptée aux exigences spécifiques du F-35 et aux normes et besoins d'aujourd'hui."

Un complexe F-35 centralisé presque identique sur chaque base

La Défense a choisi de construire un complexe F-35 centralisé presque identique sur chaque base. Ce complexe sera composé de quatre grandes parties :

• La partie administrative comprend, outre les bureaux et les salles de réunion nécessaires, toute l'infrastructure nécessaire au confort actuel du personnel : vestiaires avec douches, cafétéria, coins café, etc.  
• La partie logistique comprend une zone de stockage des pièces de rechange et une infrastructure pour la maintenance du F-35A qui consiste en six quais de maintenance et abrite les ateliers nécessaires tels que ceux pour la maintenance des moteurs.   
• Le Special Acces Program Facility (SAPF) est la partie la plus sécurisée du complexe des F-35. C'est là que sont planifiés la formation et les opérations, et que seront situés les simulateurs de vol, quatre par base. Cette partie de l'infrastructure requiert une attention particulière et une approche coordonnée avec les partenaires américains. Après tout, les installations concernées doivent répondre aux normes de sécurité américaines élevées. De plus, sur un plan purement technique (y compris les simulateurs de vol), ces installations nécessitent un environnement répondant à des exigences très spécifiques dans le domaine du HVAC (Heating, Ventilation and Air Conditioning).  
• La "ligne de vol" du complexe F-35 sera équipée de seize Flightline Aircraft Shelters (FAS), où les avions de combat seront placés dans un environnement sécurisé et où l'entretien de première ligne pourra également avoir lieu. Quatre de ces seize abris serviront spécifiquement à la mission du QRA (Quick Réaction Alert ) : le QRA-FAS. Un bâtiment de stockage prêt (Ready Storage Building RSB) sera construit à proximité du QRA-FAS pour stocker l'armement du QRA. L'ensemble de l'installation sera relié à l'infrastructure existante de la base par un Apron et une voie de circulation.

Les nouvelles infrastructures de construction mentionnées seront planifiées dans une relation étroite et logique avec les infrastructures existantes. L'ensemble aboutira à un complexe F-35 cohérent et sécurisé qui fonctionnera comme une entité fermée au sein de la base.

Design, Build & Maintain (DBM)

Pour la réalisation de ce projet, un partenariat public-privé a été mis en place sous la forme d'un Design, Build & Maintain (DBM). Une procédure négociée avec publicité a été menée en 2020 et 2021 avec trois groupements de contractants. ce contrat a été attribué à Jan De Nul nv qui, en collaboration avec les agences de design Arcadis et Burns&McDonnell, a soumis la meilleure offre qualité/prix.

Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l'infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire (éventuellement extensible pour 10 ans supplémentaires). Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l'été 2024.

Ministre Ludivine Dedonder : "Ne tournons pas non plus autour du pot : cette nouvelle infrastructure est un investissement énorme pour la Défense, qui s'est d'ailleurs avéré beaucoup plus important que prévu. Mais c'est un investissement important, comme je l'ai dit, pour l'avenir de notre Composante Air et pour le bien-être du personnel. Il s'agit aussi indirectement d'un investissement majeur dans notre économie belge". 

Le général-major Lieven Vanheste, chef de la DG MR C&I : "Entretemps, l'étape importante de la Design Review, étape où la conception a été finalisée en étroite coordination entre le concepteur de l'infrastructure et le concepteur de l’avion Lockheed Martin, a été achevée en un temps record de seulement 8 mois. Le concept proposé répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à la conduite des opérations et à la maintenance du F-35A, mais il abordera également les questions de durabilité, de sécurité et de bien-être du personnel."

De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie.

Défense belge en pleine reconstruction

En août de l'année dernière, les travaux préparatoires ont commencé à Florennes. Ceux-ci se déroulent comme prévu malgré les mauvaises conditions météorologiques. La première livraison provisoire partielle est déjà prévue pour l'été prochain, après quoi Lockheed Martin pourra commencer à installer les simulateurs et autres équipements spécifiques. "Un calendrier très exigeant", souligne le général-major Lieven Vanheste. "Nous comptons sur Jan De Nul et sur toutes les entreprises qui collaborent au projet pour y parvenir. 

En 2018, le Conseil des ministres a décidé d'acheter une capacité de combat aérien, basée sur le système d'arme F-35, pour remplacer les F-16 existant. Cette décision comprend la commande de 34 avions F-35A, de 8 simulateurs de vol et « l’équipement de support » associé. Le gouvernement belge peut déployer l'avion de combat multirôle avancé pour tout le spectre des missions.  Les aéronefs et l'équipement seront répartis également entre les deux bases. Les avions eux-mêmes sont du type F-35A ; et sont donc différents du F-35B (type F-35 pour Short Take-Off and Landing – STOL) et du F-35C (type F-35 adapté à un porte-avions).

En conclusion, le ministre Ludivine Dedonder a mis l'accent sur la reconstruction de la Défense : "Je voudrais conclure en soulignant que notre Défense belge est en pleine reconstruction, au sens propre - comme on le voit ici - et au sens figuré. Le plan STAR et les investissements approuvés qui l'accompagnent garantissent un avenir cohérent pour la Défense. Nous nous engageons pleinement en faveur du personnel, en collaboration avec l'industrie belge de la défense et de la sécurité et d'autres entreprises belges. Nous tendons la main aux jeunes qui n'ont pas d'opportunités ou de conseils ailleurs. Nous préparons la construction des quartiers du futur, des quartiers ouverts où nous interagissons avec le tissu social local. Une transformation qui replace la défense au centre de notre société, avec et grâce à vous, pour le bien de notre sécurité."