Un problème de concurrence dans les matériaux de construction?
Dans un rapport dont nous avons pu prendre connaissance ce jour, l'Observatoire des prix du SPF Economie épingle un potentiel manque de concurrence dans le secteur des matériaux de construction. Une situation inquiétante dans la mesure où elle est susceptible d'impacter la formation des prix et, par-là, la compétitivité de l'économie belge.
Le dernier rapport de l'Observatoire des prix du SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie est peu tendre à l'égard de certains segments du marché des matériaux de construction en Belgique.

Souvent redoutés, les rapports publiés par le SPF Economie dans le cadre de l'Observatoire des prix jettent un regard sans complaisance sur les différents marchés de l'économie belge. Et dans la dernière livraison, c'est notamment sur le secteur très stratégique des matériaux de construction que les spots du service du SPF se sont braqués. On peut y constater que ce secteur ressort comme l’un des plus problématiques du point de vue de la concurrence en Belgique si l'on se base sur l’indicateur composite d’évaluation des dysfonctionnements de marché.
Parmi les segments concernés, on trouve celui de la fabrication de chaux et plâtre (NACE 2352) avec un indicateur composite de 0,822 (le plus élevé du screening). Suivent directement le segment de la fabrication de briques (NACE 23321) avec un indicateur composite de 0,754, celui de la fabrication d’éléments en plâtre pour la construction (NACE 2362) avec un indicateur composite de 0,688. Le niveau de concentration y est particulièrement élevé et la dynamique concurrentielle décrite comme relativement faible. Pour les nouveaux entrants, les barrières à l’entrée sont relativement importantes en raison de l'intensité capitalistique.
Au niveau des marges nettes relevées pour l'année 2023, le secteur de la fabrication de briques, de tuiles et de produits en terre cuite (NACE 2332) affiche une marge nette de 12,87 %, stable et élevée sur toute la période 2018–2023.La fabrication de ciment (NACE 2351), bien que plus stable et moins problématique selon l’indicateur composite, affiche néanmoins une volatilité concurrentielle très faible et une marge PCM (*) moyenne de 10,77 %. Des chiffres qui s'affichent nettement au-dessus de la moyenne industrielle avec un PCM moyen de 9,64 %. En termes d'enjeux économiques, le SPF relève que cette situation reposant sur des rendements élevés et peu volatils pourrait dissimuler ce que l'Observatoire qualifie de "situation de rente" avec comme conséquence un effet de verrouillage du marché.
Accédez à l’étude complète du SPF en cliquant ici.
(*) La marge PCM est un indicateur de rentabilité brute qui mesure la différence entre le prix de vente d’un produit et son coût marginal, exprimée en pourcentage du prix.