Immuable mouvement de balancier: détente des taux, tension des prix de l’immobilier
C'est un mécanisme immuable, et finalement assez prévisible chez tous les acheteurs : les taux qui se détendent ont tendance à raffermir la demande. Demande qui à son tour amène les vendeurs à revoir les prix à la hausse.
Après une année 2023 en demi-teinte qui a d'ailleurs fait durement ressentir ses effets sur les agences immobilières, le marché immobilier a pu reprendre quelques couleurs en 2024 grâce un raffermissement des prix de 2% obtenu à la faveur de la baisse des taux d'intérêt. Si l'on y ajoute la réduction des droits introduite depuis le début de cette année en Wallonie, on n'est pas surpris de lire les pronostics d'Immoweb à propos de l'évolution probable du marché en 2025...
Exprimés en termes de surface, la progression semble minime (5m² récupérés en pouvoir d'achat), mais il n'en demeure pas moins révélateur d'un appétit retrouvé pour l'accès à la propriété. Selon Immoweb, ce raffermissement pourrait d'ailleurs encore progresser de quelque 3% supplémentaires grâce à l'indexation des salaires prévue ce mois-ci, faisant ainsi gagner 3m² de plus en pouvoir d'achat. Selon Belfius Strategic Research, avec qui Immoweb collabore pour cet examen approfondi du marché, ce regain de pouvoir d’achat s’est traduit par une augmentation du montant moyen des crédits octroyés, passant d’environ 207.000 d'euros en 2023 à 214.000 d'euros en 2024.
Si les grandes villes belges affichent des évolutions de prix très contrastées en 2024, la tendance globale relevée à la hausse est plus homogène si l'on examine la situation à des niveaux régionaux ou subrégionaux. Ainsi, la Région Bruxelles-Capitale confirme son rebond amorcé au cours de la seconde moitié de l’année, après avoir été à la traîne par rapport à la Flandre et à la Wallonie depuis début 2022. La région bruxelloise a en effet enregistré, sur ce dernier trimestre, la plus forte progression des prix immobiliers ce trimestre, avec une hausse de +0,7 %, surpassant la Flandre qui s'affiche néanmoins elle aussi en hausse (+0,6 %) et la Wallonie, où la croissance s’est révélée plus modérée, mais reste bien réelle (+0,4 %).