En tant qu’abonné, vous avez un accès à tous les articles sur BATICHRONIQUE.be

Finition

Quel vitrage choisir pour une menuiserie retardatrice d’effraction ?

Pour assurer une protection optimale du bâtiment, toutes les menuiseries accessibles doivent offrir le même niveau de résistance à l’effraction. Cette résistance est déterminée par l’élément le plus vulnérable qui les compose, qu’il s’agisse d’un profilé, du vitrage ou de la quincaillerie. Il est donc essentiel que le vitrage présente un même niveau de résistance que les autres composants de la menuiserie.

BC_2025_09_web_Fig_1

Exigences

Le vitrage retardateur d’effraction empêche le cambrioleur d’y créer une ouverture suffisamment grande pour être franchie ou permettant d’accéder aux éléments de quincaillerie, et ce pendant la durée définie par la classe de résistance à l’effraction de la menuiserie.

Un tel vitrage doit satisfaire à l’une des huit catégories de résistance aux attaques manuelles définies par la norme NBN EN 356. Lorsque le vitrage est intégré à une menuiserie retardatrice d’effraction, la catégorie de résistance minimale requise pour le vitrage est déterminée par la classe de résistance de la menuiserie (voir tableau A).

Dans le cas d’un vitrage isolant, au moins l’un des verres qui le composent doit satisfaire à la catégorie de résistance adéquate.

La résistance à l’effraction recommandée pour un élément de façade dépend du niveau de protection requis pour le bâtiment. Ce niveau est déterminé par le risque de tentative d’effraction et les mesures de prévention mises en place. La page ‘Résistance à l’effraction’, accessible via la page de l’Antenne Normes ‘Menuiserie et vitrerie’ de notre site Internet, propose des checklists pour :

• les maisons unifamiliales

• les immeubles d’habitation

• les magasins et les salles d’exposition

• les entreprises et les institutions.

Ces checklists permettent de définir le niveau de résistance à l’effraction recommandé pour les éléments de façade. En règle générale, les classes de résistance CR 2 et CR 3 sont préconisées respectivement pour les maisons unifamiliales et pour les portes palières des immeubles d’habitation.

Classification selon la norme NBN EN 356

La norme NBN EN 356 définit huit catégories de résistance à l’attaque manuelle des vitrages et précise deux méthodes d’essai. Pour chaque catégorie, trois éprouvettes sont soumises aux essais correspondants :

• les catégories P1A à P5A sont déterminées à l’aide d’un essai de résistance à l’impact, qui consiste à laisser tomber une bille d’acier d’environ 4 kg sur le verre depuis une hauteur qui dépend de la catégorie visée

• les catégories P6B à P8B sont quant à elles déterminées par un essai au marteau et à la hache. Il s’agit d’asséner un certain nombre de coups sur chaque éprouvette, en fonction de la catégorie visée.

Pour qu’un vitrage soit classé dans l’une de ces huit catégories, aucune des trois éprouvettes testées ne doit être traversée lors de l’essai correspondant.

La composition finale du vitrage est établie au cas par cas, en tenant compte notamment de ses dimensions et des charges auxquelles il peut être soumis.

Le tableau A présente des exemples de compositions de verre feuilleté (de type PVB) retardateur d’effraction répondant généralement aux catégories de la norme NBN EN 356.

Essais manuels de résistance à l’effraction

Lors des essais manuels de résistance à l’effraction réalisés conformément à la norme NBN EN 1630, seul le système de maintien du vitrage peut être attaqué pour les classes de résistance CR 2 à CR 4. En revanche, pour les classes CR 5 et CR 6, il est possible de cibler le vitrage également.

Dans le cas de menuiseries équipées d’une quincaillerie déverrouillable sans clé (notamment avec un dispositif de secours ou de fermeture antipanique), le mécanisme peut être actionné au travers d’une ouverture pratiquée dans le vitrage. Ceci peut être évité en optant, par exemple, pour un vitrage feuilleté intégrant une feuille de polycarbonate ou un matériau équivalent.

Mise en œuvre

Dans le cas d’un vitrage isolant, le verre retardateur d’effraction, normalement plus résistant, est généralement placé du côté intérieur pour les raisons suivantes :

• le verre extérieur doit d’abord être brisé, ce qui génère du bruit, augmente le risque de blessures pour le cambrioleur et ralentit son intrusion

• les bris de verre éventuels tombent à l’extérieur du bâtiment, limitant ainsi les risques de blessures pour les occupants et réduisant les dommages aux biens.

Les parcloses assurent un maintien sécurisé du vitrage :

• pour les menuiseries en bois, il est recommandé de les visser

• pour les menuiseries métalliques, elles sont généralement tubulaires

• pour les menuiseries en PVC, elles sont bloquées à l’aide de joints adaptés, d’angles complémentaires, …

Dans certains cas, il peut également s’avérer nécessaire de coller le vitrage à l’aide d’une colle compatible avec l’intercalaire du verre feuilleté et le joint de scellement du vitrage isolant ou de le bloquer dans le profilé de menuiserie au moyen de pièces mécaniques supplémentaires.

Résumé d’un article paru en p. 16-17 du Buildwise Magazine mars-avril 2025. Seul l’article original de Buildwise, rédigé dans le cadre de l’Antenne Normes ‘Menuiserie et vitrerie’ subsidiée par le NBN, peut être cité en référence.


Newsletter

Recevez notre newsletter et soyez au courant des dernières actualités

La veille des projets