Taxe carbone : à partir du 1 janvier, les matériaux et les équipements fabriqués hors-UE devront passer à la caisse
Dans quelques jours, l'Union européenne franchira une étape de plus dans sa politique climatique en exigeant des exportateurs de matériaux le paiement de sa taxe carbone aux frontières.
Assis, Stéphane Séjourné, Vice-Président exécutif pour la stratégie industrielle de prospérité. Debout, Wopke Hoekstra, Commissaire pour le Climat, le Net Zero et la croissance propre.
Mise en application depuis quelques années déjà, mais non assortie du paiement de la taxe normalement due, la taxe carbone aux frontières va produire ses premiers effets financiers au tournant de 2025. Dès janvier 2026, les producteurs non européens qui ne se seraient pas acquittés des efforts requis en termes de diminution, voire d'effacement des émissions de CO2 pour la fabrication de leurs produits auront à s'acquitter d'une taxe.
Pour l'heure, la taxe s'applique aux importations d'acier, d'aluminium et de ciment par exemple, mais Bruxelles n'exclut pas de faire s'appliquer cette taxe sur un plus grand nombre de produits. Autre évolution du système : les producteurs qui ont tenté d'échapper à la taxe ne pourront plus "tricher" puisque des valeurs défaut seront désormais imposées par pays. Des preuves supplémentaires seront en outre exigées en cas de déclarations suspectes. Pour de l'acier importé de Chine, les déclarations douteuses d'un exportateurs lui vaudront l'application d'office d'une intensité carbone moyenne du mix électrique chinois.
Que retenir de tout cela? Les produits fabriqués en Europe seront désormais moins impactés par la concurrence déloyale effectuée par les pays qui produisent sans être soumis aux mêmes contraintes en termes d'émissions de CO2. Et ce sera tout à l'avantage des producteurs de matériaux qui font le pari du "made in Europe". En revanche, la facture risque de s'alourdir pour les matériaux et pour les équipements finis ou semi-finis en provenance des pays hors-UE.
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