Dégradation générale des délais de paiement
Malgré la reprise économique qui s'est dessinée l'année dernière, les retards de paiement se sont accentués dans le chef de nombreux services publics et entreprises. Même l’Adminitsration fédérale, qui avait pris de bonnes habitudes, devient plus laxiste. C'est ce qui ressort d’une étude de l’Unizo et de Graydon sur le sujet.
«Les dégâts économiques causés par les retards de paiement sont énormes. Notre étude démontre que le paiement de factures plus de 30 jours après la date d'échéance a valu à nos entreprises un manque à gagner d'environ 10 milliards d’euros en 2016, soit 2% du Pnb. C'est l'équivalent de 20.000 emplois», commente Eric Van den Broele, senior manager Research & Development chez Graydon.
Mouvement inverse
Si les pouvoirs publics font pâle figure parmi les mauvais payeurs, les entreprises non plus ne s'en tirent pas à bon compte. Il est étonnant de constater que la dégradation des délais de paiement est plus marquée à l'heure de la reprise économique et du regain de confiance alors que des paiements corrects devraient davantage couler de source dans un tel contexte. Or, c'est au phénomène inverse que l'on assiste.
Recul général et mauvais élèves
On relèvera le recul frappant des délais de paiement de l'Administration fédérale, qui respectait pourtant bien sa trajectoire entamée en 2007 vers la ponctualité des paiements. De son côté, l'Administration flamande confirme sa réputation de cancre de la classe avec à peine 39% de factures payées dans les délais au troisième trimestre 2017 et pas moins de 51% de factures réglées plus de 90 jours en retard, voire jamais. Du côté des communes, le bilan est mitigé, avec une tendance générale légèrement négative.
Parmi les entreprises, on observe vers fin 2016 une nette augmentation du nombre de factures payées bien trop tard (plus de 90 jours), voire plus du tout: de 8,41% au troisième trimestre 2016 à 11,41% un an plus tard, une tendance qui se confirme également au niveau régional.
La construction mal lotie
Tous les secteurs pâtissent des dégâts occasionnés par es retards, mais les branches d'activité suivantes sont les plus touchées:
- services aux entreprises: 3.521.985.946 euros de dégâts économiques
- services de courtage: 1.656.866.665 euros
- construction: 708.341.496 euros
- industrie chimique et plastique: 493.581.681 euros
- immobilier: 398.916.832 euros
- transport: 390.130.310 euros.